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Tentative de révision de la Constitution, mauvaise gouvernance, imposture… : Patrice Talon avait raison
Publié le lundi 29 fevrier 2016  |  La Presse du Jour
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© 24 heures au Bénin par DR
Le passage de Patrice Talon dans les Collines




A travers un véritable brûlot, Jean-Paul Monchau, ancien ambassadeur de France au Bénin, fait de troublantes révélations sur la gestion de Boni Yayi. Mieux il confirme entièrement, la thèse de Patrice Talon relative à la tentative de révision de notre Constitution.
Les révélations de l’ancien ambassadeur extraordinaire plénipotentiaire de la France au Bénin, entre 2011 et 2013, tournent en boucle sur les réseaux sociaux depuis vendredi dernier. Nombre de journaux en ont fait leurs choux gras. Et les faits exposés par le diplomate sont graves. Très graves. Ils interpellent même la conscience de tous les citoyens. Du côté du Palais de la République, c’est un silence radio. Pour qui connaît la propension des partisans du Chef de l’Etat, a monté immédiatement au créneau, chaque fois que l’honorabilité de leur champion est mise en cause, il y a matière à interrogations. Heureusement, dirions-nous, Jean-Paul Monchau n’est pas n’importe qui. On l’aurait dit «acheté» par Patrice Talon ! Mais qui sait ce qu’ils peuvent inventer d’ici à là, pour plaire à leur «leader», désormais bien parti pour sortir de l’Histoire par la petite porte si ce n’est la fenêtre ? Revenons cependant, sur quelques points développés par cet ancien représentant de la France, qui avoue son attachement à notre pays…
Echec à la révision
Le premier point saillant est relatif à la tentative avortée de révision de notre Constitution. On se souvient que lors de son premier grand entretien télévisé en août 2015, Patrice Talon a d’abord insisté sur les raisons fondamentales de sa brouille avec le Chef de l’Etat. A l’origine, soulignait-il, était la révision de la Constitution. En effet disait-il, «depuis 2011, j’ai été l’objet de persécutions de toutes sortes par le régime en place…A l’époque, peu de gens savaient que cet acharnement, résultait de mon refus de soutenir un projet de révision opportuniste de la Constitution. Souvenez-vous que ce n’est qu’en février 2012, que l’opinion publique a été informée de cette affaire de révision, par les honorables Epiphane Quenum et Candide Azanai…Comme il fallait s’y attendre, j’ai été aussitôt accusé d’être l’instigateur de cette révélation, tendant à saper le projet de révision. La brouille entre le Président et moi, venait de franchir un palier. C ‘est dans ce contexte, que j’ai été invité et reçu à Porto-Novo en mars 2012, par les Présidents des six institutions constitutionnelles, pour une mission de conciliation. Bien évidemment, la conciliation n’a pu aboutir, en raison du caractère non négociable de l’objet de notre brouille. Puis ce fut l’escalade». En effet, Patrice Talon sera interpellé et gardé à vue au Commissariat central de Cotonou, quelques temps après. Ceci, sous le fallacieux prétexte d’avoir indûment perçu la bagatelle de 12 milliards de francs Cfa destinée à la subvention des engrais coton ! Evidemment, il y a longtemps que le ridicule ne tue plus sous nos cieux. C’est donc pour cette même raison, et durant cette même période, que l’ancien ambassadeur de France, avoue être passé malgré lui, dans le camp des «ennemis» de Boni Yayi. Sa tête a été mise à prix. Il fallait coûte que coûte le mettre hors d’état de nuire. Et comme à son habitude, Yayi Boni ne recule devant rien, dès qu’il poursuit un but. Jean-Paul Monchau fut ainsi mêlé, à la rocambolesque affaire d’empoisonnement. Prenant prétexte d’une note du Quai d’Orsay aux voyageurs se rendant au nord Bénin, un Conseil des ministres a été organisé séance tenante, avec pour objet la déclaration de l’ambassadeur de France «persona non grata» ! Pourtant, la vérité était là : têtue. Sous le grossier montage d’une pseudo «refondation de la République», Yayi Boni voulait se maintenir ad vitam aeternam, à la tête de l’Etat, tout en jurant le contraire au Pape ou à Obama. Cet homme n’a décidément peur de rien. Il aura fallu une farouche résistance du peuple soutenu de près par Patrice Talon, pour lui barrer la route.
Une grossière transaction
C ‘est donc par revanche que dès le lendemain de l’échec de son poulain au perchoir, il convoqua avec un an d’avance, le corps électoral pour le 28 février 2016. Mieux, il sortit de son chapeau, un joker de luxe, en la personne de Lionel Zinsou. L’ambassadeur de révéler que les relations entre les deux hommes n’étaient pourtant pas «fréquentes, et quand elles avaient lieu, elles n’étaient pas chaleureuses…Boni Yayi était méfiant à l’égard de la famille Zinsou… ». A preuve, il n’a jamais visité les locaux de la Fondation Zinsou. Mais les calculs politiciens sont passés par là. S’il en vient à faire de Lionel Zinsou son dauphin, c’est pour des desseins inavoués parce que sans doute inavouables. Pour le diplomate français, «la nomination de Zinsou en juin 2015 a reçu l’aval de Paris, avec pour objectif la Présidence de la République en avril 2016 ». Comme l’ont du reste confirmé plusieurs sources, le parachutage de Zinsou s’est fait autour de «deals» politiques précis. Il y a, entre autres, l’assurance de la tranquillité à Yayi au lendemain de sa passation de charge, avec en prime, un poste à l’international, avec le soutien de Paris. La Cop 21 devrait servir de tremplin… Voilà donc le grotesque troc que l’on tente de vendre aux béninois. Le diplomate français comprend très bien, ceux des béninois et même des africains, qui dénoncent le retour de la Françafrique, avec un ancien «nègre» de Fabius à la tête de l’Etat béninois. Pire, le comportement de Lionel Zinsou, pièce maîtresse de cette mise en scène, est loin de le dédouaner. La conclusion de Jean-Paul Monchau à ce propos, mérite d’être soulignée : «Le Bénin compte en son sein, et parmi les candidat(e)s, des hommes et des femmes de valeur qui travaillent depuis des années, à trouver les solutions susceptibles d’apporter le développement à ce pays qui le mérite. La démocratie et le respect des règles sont des éléments essentiels. Il n’y a pas d’homme providentiel, et le passé l’a démontré. Je suis de tout cœur avec mes amis béninois». Avis donc aux jouisseurs impénitents, qui tentent de nous vendre le «candidat venu de France» comme le messie. Avis aussi, à tous ces complexés, qui ne croient pas aux capacités des béninois et des vrais, à trouver solutions aux problèmes qui minent ce pays. Que dire alors des «loueurs de logos», gracieusement rétribués, pour aider à poignarder le peuple dans le dos ? Même les milliards n’effacent point la honte. Encore moins l’ignominie. Yayi Boni lui, n’a pas choisi un «dauphin» pour renforcer une unité nationale, qu’il a largement contribué à mettre en péril. Il a choisi un dauphin, pour assurer ses arrières et se garantir un avenir. Aux béninois de démontrer le 6 mars prochain, leur capacité à surprendre et à se surprendre eux-mêmes. L’imposture ne passera pas !

Ben Adéwalé (Coll)
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