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A deux jours du scrutin du 6 mars 2016 : Enfin l’heure de la sanction ou de l’onction pour Yayi ?
Publié le vendredi 4 mars 2016  |  La Presse du Jour
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© AFP par BERTRAND GUAY
Visite de travail et d`amitié du Président Thomas Boni Yayi à Paris.
Lundi 9 juin 2015. Elysée. Paris. Le Président Thomas Boni Yayi.




Il n’y a plus l’ombre d’un doute sur le fait que le scrutin pour la présidentielle aura lieu après demain, dimanche 6 mars 2016. En tout cas, toutes les structures impliquées dans l’organisation se disent prêtes pour le rendez-vous, même s’il y a un élément important du dispositif qui manque. Il s’agit de la nouvelle carte Lépi que les populations de certains départements comme le Plateau, le Zou et les Collines n’auront pas. Pour un rendez-vous de cette importance, c’est quand même un fait à déplorer, surtout qu’on a des observateurs internationaux qui sont ici pour vivre l’événement. Mais le plus important aujourd’hui, c’est que l’heure du départ de Boni Yayi a sonné. Il va partir et c’est désormais une certitude.


Au-delà de ce départ, le rendez-vous de dimanche prochain reste et demeure avant tout un test pour Yayi. Que ce soit au niveau de la société civile, des états-majors des partis et alliances de partis, rien n’est certain. Quelle sera l’issue de ce vote ? S’agira-t-il d’un vote sanction ? Dans ce cas, personne ne sera surpris, puisqu’il s’agira d’une sanction par rapport au bilan de Yayi. Un bilan pas du tout élogieux, à en croire aussi bien ceux qui étaient opposés à son régime que certains de ses proches. Ces derniers ne cachent d’ailleurs pas que dans la famille «cauris» et alliés, il y a eu des patriotes qui, dès que c’est nécessaire, attirent l’attention du Chef de l’Etat sur certaines dérives. Ainsi, ils ne doutent plus un seul instant des magouilles qui entourent l’organisation des concours et autres recrutements dans la fonction publique, des positionnements partisans, teintés parfois de régionalisme dans l’administration publique, des tentatives de musellement de la presse et de limitation des libertés et une volonté affichée de mettre la main sur les institutions de contre-pouvoirs et de détruire les partis politiques. Il s’agit en gros d’un tableau noir dangereux pour l’enracinement de la démocratie dans le premier pays ayant organisé la conférence nationale en Afrique. Ces faits à eux seuls suffisent pour sanctionner Yayi parce qu’ils justifient la réticence des Béninois pas rapport à la candidature de Lionel Zinsou, candidat justement du président sortant. Par contre, le vote sera une onction pour le président Yayi si au finish, son candidat, Lionel Zinsou, était élu président de la République, malgré ce bilan. Une élection de Lionel Zinsou, dauphin désigné du président sortant, voudrait signifier que les Béninois, dans leur majorité, optent pour la continuité des actions menées depuis dix ans par Yayi. Les concours jugés frauduleux, les différents scandales, seraient en ce moment pour les Béninois, des faits qui ne pèseraient pas lourd pour un changement de cap. Plutôt que la rupture, les populations opteraient pour la continuité. Dans ce cas, ce serait une victoire pour Yayi. Mais sanction ou onction pour Yayi, les urnes parleront dès dimanche prochain.


Grégoire Amangbégnon
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