Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Mali    Publicité
aCotonou.com NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article
Politique

Contre-performance de Lionel Zinsou dans la partie méridionale : Comment des Béninois de la diaspora ont hypothéqué le K.O
Publié le mardi 8 mars 2016  |  Matin libre
Lionel
© Le point au quotidien par DR (Photo d`archive utilisée juste a titre d`illustration et ne correspond pas forcément avec le contenu de l`article)
Lionel Zinsou nommé Premier ministre du nouveau gouvernement




La contre-performance du candidat Lionel Zinsou dans le Littoral, l’Atlantique, le Zou et le Mono-Couffo a étonné plus d’un observateur averti de la chose politique. Comment comprendre, en effet, qu’un candidat porté par les trois plus grandes formations politiques ne puisse pas remporter une élection déjà au 1er tour ? La réponse se trouve au niveau de la stratégie de campagne. Aujourd’hui, les langues se délient pour reconnaître que la campagne du candidat Lionel Zinsou a été superficielle au lieu d’être une campagne de fond. En cause, la manière de faire des Béninois de la diaspora qui ont infiltré le dispositif de campagne et se sont arrogés de tout.

Les Béninois n’ont pas senti l’impact de la campagne du candidat Lionel Zinsou dans leur quotidien. Le travail de terrain a été laissé au profit de tapages médiatiques et de rencontres dans des lieux somptueux auxquels le citoyen lambda n’a pas accès. Certains Béninois de la Diaspora ont trouvé à travers la candidature de Lionel Zinsou, une opportunité de s’en mettre plein les poches. La stratégie, c’est que lorsqu’un Béninois de la diaspora réussit à infiltrer le réseau, il constitue une porte ouverte pour les autres. Ils s’associent pour monter des projets de communication qu’ils soumettent au candidat Lionel Zinsou. Mais quand l’argent sort, cela n’a aucun impact sur le terrain d’autant plus que, pour la plupart, ces Béninois de la diaspora n’ont pas de fief. Ils ne maîtrisent ni le terrain, ni les langues locales. Ce qui est un handicap certain pour vendre le candidat aux populations des villes et campagnes. Ils sont alors obligés de se rabattre sur la capitale économique Cotonou et là encore, à force de ne pas associer leurs frères de l’intérieur qui ont déjà l’expérience du terrain, ils ont multiplié les gaps. L’exemple du géant meeting de fin de campagne en est une illustration. Ils ont pris 60 millions pour l’organiser mais à la fin, c’est un fiasco. Il a drainé peu de monde. Pire, ceux qui ont fait le déplacement étaient rentrés les mains vides pour certains, et d’autres avec la modique somme de 1000f alors que cet argent pouvait être utilisé pour faire du porte-à-porte. Un autre exemple, c’est celui des affiches. Imaginez que ces Béninois de la diaspora se sont associés pour solliciter les services d’une agence de communication « dite de renommée internationale »qui a pris la bagatelle de 3 milliards de francs CFA mais qui, finalement, a livré des affiches surchargées d’images, avec 72h de retard et d’une qualité approximative par rapport aux affiches d’un autre candidat, en l’occurrence Pascal Irénée Koupaki qui, lui, a sollicité les services d’une agence locale. Tout le monde s’accorde pour reconnaître que c’est le jour et la nuit entre les affiches de Lionel Zinsou et celles de Pascal Irénée Koupaki. Et comme si cela ne suffisait pas, ils ont continué en initiant une nuit électorale dimanche soir à Azalaï hôtel qui a coûté 10 millions au candidat Lionel Zinsou. Alors qu’ils n’ont élaboré aucune stratégie de collecte des résultats, ils ont invité le candidat à venir prononcer un discours de victoire comme cela se fait en Europe.

Dans le même temps, les milliers de mouvements qui ont investi le terrain,pour faire un travail de fond au profit du candidat Lionel Zinsou, n’ont reçu aucun kopeck. Sans moyen, comment pourraient-ils convenablement remplir la mission ? Et ce n’est pas que les moyens manquent mais ils ne tombent pas dans les mains de ceux qui maîtrisent les réalités du pays. Pourtant, sentant le danger venir, certains responsables de mouvement ont tiré la sonnette d’alarme. « Ce que vous faites là, c’est du gruyère avec beaucoup de trous. Mieux, c’est la jarre trouée du roi Ghézo que, malheureusement, tous les enfants n’ont pas pu fermer les trous », a lancé un responsable de l’un des mouvements qui soutiennent Lionel Zinsou. Mais comme toute réponse, on lui a servi qu’une seule main d’un Béninois de la diaspora suffisait pour fermer tous les trous. Voilà où on en est aujourd’hui. Les incertitudes soulevées sont devenues des certitudes et même si en politique, il n’y a pas de vérité absolue, la situation est déplorable et il urge que le candidat Lionel Zinsou corrige très vite le tir. Car c’est à cause de ces dysfonctionnements causés par ces Béninois de la diaspora qu’il est aujourd’hui contraint de négocier un second tour alors qu’il avait tout pour faire un K.O.


M.M
Commentaires