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Présidentielle de 2016 : Les raisons de l’échec de Lionel Zinsou
Publié le mercredi 23 mars 2016  |  Fraternité
Présidentielle
© Autre presse par DR
Présidentielle 2016 : le candidat Lionel Zinsou a voté
Dimanche 6 Mars 2016. Cotonou. Le Premier ministre et candidat à la présidence des Forces cauris au pouvoir pour un Bénin Emergent (FCBE) Lionel Zinsou jette son bulletin de vote lors de l`élection présidentielle à un bureau de vote à Cotonou.




Le candidat de l’alliance républicaine, le premier ministre Lionel Zinsou a perdu la bataille pour le fauteuil présidentiel. 48 heures après la proclamation des grandes tendances par la Cena, le poulain de Boni Yayi est sûrement en train de relire ses prises de notes. Comme tout bon compétiteur, il lui faudra relever ses erreurs avant d’affronter de nouveaux challenges, si tant est qu’il entend désormais prendre une part active à la vie politique de sa mère patrie. Taxé de ‘’ne pas connaître le pays, ne pas être en phase avec les réalités de ses concitoyens’’, Lionel Zinsou fera le bilan de cette expérience politique éprouvante mais inédite. Qu’est ce qui n’a véritablement pas fonctionné ? Cette lourde interrogation pèse non seulement sur les épaules de l’homme de la primature, mais aussi sur celles de son mentor, le président Boni Yayi. Des nuits se succéderont, des années se suivront, mais le temps risque d’être sans mesure pour une réponse rationnelle à la débâcle de l’alliance dite républicaine face à l’ennemi public n°1 désigné. Toutefois, il existe des évènements cartésiens qui concourent à l’accomplissement d’un destin.

Des péchés contre le cours de l’histoire
Le premier obstacle à la victoire du candidat Lionel Zinsou fut le choix de ‘’la continuité’’ avec une politique gouvernementale en perte de vitesse. Oui ou non pour la révision de la Constitution, le peuple béninois avait massivement répondu ‘’non’’ à l’occasion des législatives en faisant échec à la volonté de Boni Yayi d’obtenir une cinquantaine de députés pour une relecture de la loi fondamentale. Et dans la nuit du 18 au 19 mai 2015, l’opposition parlementaire a concrétisé cette aspiration profonde du peuple en prenant le contrôle du bureau de l’Assemblée nationale avec comme président, Adrien Houngbédji. Au regard de ce passé récent, c’était un risque d’opposer ‘’une continuité’’ à la ‘’rupture’’, même quand on s’appelle Lionel Zinsou, un candidat sorti des entrailles du régime. Il fallait se démarquer très tôt, voire démissionner pour donner un nouveau signal, faire face à son destin en nouant une nouvelle alliance avec le peuple, en rétablissant la confiance perdue. Zinsou n’empruntera pas ce chemin.

Le ralliement des opposants
Il opte pour la couverture Yayi et se retrouve requinqué par les soutiens Prd et Rb, deux grands partis se réclamant de l’opposition. Un acte de trahison de ceux là qui ont obtenu quelques mois plus tôt les suffrages de leurs militants sous la bannière d’une opposition au régime sortant. On parle d’une alliance républicaine qui n’a pourtant pas tenu compte des aspirations de la base. Ce fut aussi une erreur dont les auteurs se souviendront encore longtemps. Conséquence, dès le 1er tour du scrutin, les fiefs habituels de ces partis de l’opposition sont devenus la proie facile des candidats qui se réclament de la rupture. Et qui mieux que celui là qui aura le plus subi au cours de ces dernières années, les représailles du régime Yayi pour satisfaire cette soif d’une alternance véritable ?
Lionel Zinsou qui n’avait pas fait l’unanimité au sein des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) est donc fragilisé au sortir du 1er tour. C’est dire que les acteurs politiques sont en retard sur la maturité du peuple béninois. Et la sentence du second tour fut implacable. Elles semblent désormais révolues les époques où l’on sacrifie les intérêts ou la conviction du peuple sur l’autel de l’ignorance. Lionel Zinsou l’apprend à ses dépens.
Arnaud DOUMANHOUN
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