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Correction de la Lépi : entre optimisme et scepticisme
Publié le lundi 30 septembre 2013   |  jolome.com


Le
© Autre presse par DR
Le bureau du Conseil d’orientation et de supervision de Liste électorale permanente informatisée (Cos/Lépi) a donné une conférence de presse


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A quand la Lépi corrigée ? A quand la fin des reports sans cesse de dates pour l’affichage de la liste qui a servi aux élections de 2011? quand pourront se tenir les élections municipales et locales ? Entre la correction de la Lépi et la révision de la Constitution ou est la priorité ? Autant de questions qui préoccupent les Béninois. Mercredi 25 septembre, la rédaction de la Croix du Bénin s’est rendueau siège du Cos/lépi situé dans l’une des villas cossues de la Cen-Sad à Aglangandan pour rencontrer le bureau au complet. A ces différentes préoccupations, le président Sacca Lafia et le rapporteur Nicaise Fagnon ont apporté quelques réponses.

«La correction de la Lépi est à la fois une question politique et technique»

Beaucoup de personnes nous reprochent de ne pas communiquer suffisamment. Nous ne voulons pas ennuyer, et nous ne voulons pas non plus inquiéter. Tout se passe bien au conseil d’orientation et de supervision (Cos/Lépi). La seule difficulté que nous avons c’est que nous n’arrivons pas à respecter notre chronogramme. Et c’est dans l’incapacité de le respecter que nous ne l’avons pas rendu public. Le problème de la correction de la Lépi, c’est un peu comme un voyage dans l’inconnu. On connaît la destination ; mais on n’arrive pas toujours à mesurer les obstacles.

Pour la première fois qu’on a fait la Lépi, on avait choisi d’opérer par zone. Cette fois-ci comme il s’agit d’une mise à jour, on a voulu faire tout l’ensemble du territoire national, avec tout le bruit qu’il y a autour. Voilà les petits problèmes qu’on a. Les dates annoncées correspondent à nos intentions réelles. Mais dans la pratique, on s’aperçoit qu’on n’est pas totalement prêt. Et ce n’est pas par manque de ressources humaines ou de ressources financières. Si on n’est pas prêt c’est surtout le temps que prend la préparation pour mettre en branle toutes ces ressources. Nous recherchons à tout moment la perfection pour que le travail aboutisse à bon port.

Maintenant où en sommes-nous ? Nous avons ces cinq derniers mois fait un travail de qualité. Nous avons eu à opérationnaliser ce qu’on a à faire. Aujourd’hui, nous sommes en train de former les ressources humaines. L’opérationnalisation de l’activité est en dix phases. La toute première comme l’a défini la loi, c’est l’audit participatif. Ensuite il y a une phase d’enregistrement complémentaire. C’est quoi l’audit participatif ? On a eu une liste qui a servi aux élections présidentielle et législatives de 2011. Il y a eu tous les commentaires sur cette liste. Pour certains elle est fictive ; pour d’autres elles n’existent nulle part. Donc on a voulu d’abord afficher la liste village par village, quartier par quartier. Chaque électeur devait la consulter en s’assurant qu’il a été pris en compte. Il doit s’assurer que son nom est bien écrit et que la photo affichée est bien la sienne. Pour finir il va remplir un formulaire dans lequel il consigne toutes ses observations. La Lépi actuelle aura l’avantage d’être la base de données bien précises et bien coordonnées. Après cette phase où chaque électeur va choisir son bureau de vote et son centre de vote, on va passer au scannage des données de tous les Béninois. Donc désormais après cette phase chaque électeur doit pouvoir dire : je vote à tel endroit. Il sera fixé pour longtemps.


A la fin de la Lépi en 2010, nous avons remarqué qu’il y a plus de 2.000.000 de Béninois qui sont sans papier. On pense à l’issue du travail qu’il faut attribuer à ceux-là des actes de naissance. La dernière phase de la Lépi en 2010 : c’est l’impression de cartes d’électeurs. Et chaque carte d’électeur coûte 1000 F. Pour 4.000.000 d’électeurs cela fait 4 milliards. A chaque élection nous ne pouvons dépenser 4 milliards pour la confection de cartes utiles pour la seule matinée du dimanche du jour du vote. A l’issue de nos travaux nous pensons avec l’aide du gouvernement et des bailleurs de fonds délivrer à chaque électeur sa carte d’identité.
Aujourd’hui nous sommes en train de former les ressources humaines, on a fini la formation des formateurs. On est en train de sélectionner les agents de base de terrain, les plus essentiels. Ils sont environ 14.000 auxquels on va associer 7.000 chefs de village qui vont travailler 21 jours au niveau de chaque quartier et chaque village. Ces agents, nous devons les former. C’est hier mardi 24 septembre qu’on a choisi les agents de l’Atacora-Donga. Aujourd’hui vont être choisis ceux de l’Alibori-Borgou Ainsi de suite de telle sorte que vers la fin de la semaine on aura fini pour les autres départements. Ensuite la semaine prochaine on pourrait les former et dans la semaine d’après, les affichages pourraient commencer. Dans le même temps, nous sommes en contact avec la Commission nationale de l’informatique et des libertés individuelles (Cnil) pour voir dans quelles conditions les listes vont être publiées.

Les ressources financières ne nous ont pas fait défaut jusque-là. Mais nous reconnaissons qu’on n’a pas eu à engager de grosses dépenses. C’est au moment de l’affichage qu’on aura à dépenser beaucoup d’argent. Il semble que le gouvernement est prêt à faire face aux dépenses que vont engendrer les 21.000 personnes qui vont travailler de nuit comme de jour sur le terrain. On essaie de tout mettre en œuvre pour qu’à l’aboutissement chacun s’y retrouve. Nous avons fait un budget prévisionnel de 13,5 milliards. Peut-être à la pratique on fera moins que ça. Mais nous avons prévu 13,5 milliards sur la base de données bien précises : on va mobiliser 21.000 personnes pendant 21 jours ; chaque électeur doit remplir une fiche et on a 7 millions de Béninois. On va déployer douze scanners à travers le pays. Tout ça a un coût. Nous avons proposé un budget que le gouvernement n’a pas rejeté. A la date d’aujourd’hui on n’a pas encore eu un milliard. On n’a même pas eu plus de 500.000.000 ; mais on a de quoi fonctionner. Quand on sera à la grande phase de dépenses on saura ce qui va se passer. L’opération de correction de la Lépi est à la fois politique et technique. C’est dire que la technique doit mettre tout le monde d’accord. Mais si le politique dit qu’il n’est pas d’accord, toute l’opération tombe à l’eau.Il ne faut pas faire d’amalgame entre la révision de la Constitution et la correction de la Lépi. Pour moi, la révision va finir par un référendum. Or on ne peut pas faire le référendum sans une liste fiable. Et il ne faut pas oublier que c’est des opérations différentes. La révision ne peut pas se faire un matin autour d’une table. La correction peut prendre 6 mois ou moins ou peut être davantage. Il n’y a même pas de parallèle à tracer entre les deux pour dire ce qui est urgent et ce qui ne l’est pas. C’est deux actions de nature complètement différentes mais dont l’une a besoin de l’autre pour sa finalisation. La révision de la Constitution a besoin d’une Lépi fiable qui rassure tout le monde.



« Le peuple Béninois n’a qu’à aller réfléchir »

Ce qu’il y a lieu de comprendre, l’actualisation de la Lépi et du fichier électoral est extrêmement importante pour le pays afin de le stabiliser au plan socio politique de façon durable et pour prévenir les conflits post électoraux liés aux contestations de listes électorales. Ce faisant, parce que c’est utilisé à but électoral, on a tendance à penser qu’il y a primauté du politique sur tout. Or la correction de la Lépi est une opération purement et simplement technique.

Parce que pour avoir la Lépi en 2011, il a fallu du matériel spécifique, des logiciels. Et quand on a fini on a fait des audits qui ont relevé des points de faiblesse.

Les solutions à apporter sont des solutions technologiques pour permettre d’avoir plus de visibilité, plus de traçabilité, toute chose qui garantit la crédibilité et la transparence dans les élections. L’équipe du Cos Lépi qui est là est une équipe responsable. Nous ne sommes pas là pour gaspiller les ressources comme certains ont tendance à le faire croire. Quand on veut corriger sur la base des faiblesses et qu’on a une solution technologique, on ne peut pas se lever et lancer dans la nature qu’on veut prendre de nouveaux opérateurs pour corriger ce qui est là. Nous sommes dans la continuité de l’exploitation. Nous faisons un travail purement technique et les Béninois doivent nous faire confiance.

Certaines personnes nous accusent de dépenser beaucoup. Je puis vous dire que c’est des propos diffamatoires. Vous êtes dans l’un des bâtiments que le gouvernement a attribué au Cos/Lépi. Nous sommes à la salle de la plénière. A côté vous avez le bureau du régisseur, le bureau du contrôleur financier et les collaborateurs du président. Moi je suis rapporteur. Un mot qui cache les questions d’organisation, de planification, de gestion financière, de ressources humaines, du matériel. Alors, je vais mettre mon équipe où ? J’étais dans le bâtiment d’à côté avec le Vice-Président. Pendant ce temps, le Centre national de traitement était au CIC. Pour qu’on puisse rester au CIC et travailler on doit investir un milliard pour la réfection du centre. Nous, nous avions refusé d’avoir à investir cette somme. C’est même une idée du Vice-président à laquelle le Cos dans toutes ses dimensions a adhéré. On a alors fait déménager de ce côté le CNT. Le CNT occupe donc tout le bâtiment qu’on occupait. Nous, on va rester dans la rue pour travailler ? On a juste pris deux villas en plus. à 500.000F ou 700.000F chacune. Quand vous prenez le loyer même pour un an par villa, c’est à peine 6.000.000F ou 8.400.000F. C’est ça gaspiller de l’argent ?

Et quand les gens font le lien entre la correction de la Lépi et la révision de la Constitution, souvenez-vous, on a fini les élections en 2011. Pour prendre la loi sur la correction de la Lépi, on a fait deux ans. Maintenant on a trouvé le consensus socio-politique et il y a l’adhésion de toute la classe politique autour de la correction.Elections communales ou pas, le problème est un problème de développement à la base. C’est un problème d’organisation de tout le monde. Je profite pour vous dire : on a voté en 2006 ; on a voté en 2007 ; on a voté en 2008 ; on a voté en 2011 ; on va voter en 2013 ; on va voter en 2015 ; on va voter en 2016 ; on va voter en 2018 ; on va voter en 2019, on va voter en 2021. Le peuple béninois n’a qu’à aller réfléchir.

Le peuple Béninois n’a qu’à aller réfléchir à ça pour que les élections se passent trois mois dans l’année tous les cinq ans. C’est là les vrais débats.

Quand on parle du jumelage des élections en 2016 ; c’est de l’intoxication. A l’heure où on est, si on n’est pas prêt on n’est pas prêt.

Si on n’est pas prêt on ne va nous couper la tête.

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