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L`événement Précis N° 1164 du 30/9/2013

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Albert Tévoédjrè: Un homme auprès des hommes
Publié le mardi 1 octobre 2013   |  L`événement Précis


3eme
© Abidjan.net par Atapointe
3eme Assemblée générale ordinaire de l`Association des médiateurs des pays membres de l`UEMOA
Mardi 10 septembre 2013. Golf hôtel (Cote d`Ivoire). Les membres de l`Association des médiateurs des pays membres de l`UEMOA se sont réunis à Abidjan pour débattre et échanger sur leur rôle dans la gestion des conflits et crises sous-régionaux. Photo: Albert Tévoédjéré, médiateur de la République du Bénin.


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Après tout, c’est un homme simple. Le Professeur Albert Tévoédjrè aura laissé cette impression de simplicité et de dévouement à la cause des autres. Mais il suffit de suivre son parcours scolaire, universitaire et même sa riche carrière politique et professionnelle, pour constater tout le paradoxe. Né en novembre 1929, il a fait ses études primaires à l’école Saint-Joseph de Porto-Novo, une école catholique tenue à l’époque par les pères de la Société des Missions Africaines de Lyon. Le CEP, il l’obtient brillamment en 1941. Il entre au séminaire Saint Gall de Ouidah, conséquence sans doute de la ferveur catholique de son père qui fut catéchiste. Très bon élève, il est présenté en 1949 par son institution au Brevet élémentaire. Il est classé deuxième du Bénin après un certain Jean Pliya…mais premier du séminaire qu’il abandonne quelques mois plus tard.Il entre au lycée Van Vollenhoven de Dakar. C’est là qu’il obtient le Bac C (latin et Mathématique) en 1952. « J’ai souffert parce que je ne suis pas un matheux, mais ça s’est bien passé. J’ai même eu la mention assez bien », se rappelle-t-il.C’est à l’université de Toulouse où il fait une licence d’Histoire, qu’il fait pour la première fois l’expérience de l’engagement politique. « C’est là que ma vocation politique est née, quand j’étais rédacteur en Chef de L’Etudiant Noir, organe militant de la Fédération des Etudiants d’Afrique noire en France (FEANF) ». En lisant Césaire, Albert Tévoédjrè est saisi. « Ça m’a beaucoup aidé à connaitre la situation du Noir et ses responsabilités par rapport à lui-même », dit-il.Il décroche son doctorat à l’Ecole des hautes études internationales de Genève. Au Dahomey, l’homme sert d’abord au Lycée Victor Ballot devenu lycée Béhanzin, en tant que Professeur d’Histoire-Géographie, est nommé Secrétaire d’État à la Présidence de la République, Ministre de l’Information, avant d’être promu Secrétaire général de l’UAM (Union africaine et malgache).Son départ de l’UAM en 1963, lui ouvre les portes d’une carrière universitaire. Il donne ainsi des cours et dirige des séminaires de science politique à l’Institut africain de Genève et à l’Université de Georgetown de Washington, D.C.. De 1964 à 1965, il est chargé de recherche à l’Université de Harvard (Cambridge, Massachusetts) où il publiera son étude «Pan Africanism in Action – an Account of the UAM» (1965). Cette année-là, il entre au Bureau international du travail (BIT), comme expert en planification de la main-d’œuvre. Sa carrière internationale au BIT, ponctuée de promotions et demissions d’enseignement dans diverses universités à travers le monde, durera jusqu’en 1990, année de la conférence nationale. Déjà en 1984, il avait mis sur pied le Centre panafricain de prospective sociale (CPPS) qui sert d’institution de recherche pour le développement socio-économique de l’Afrique. C’est donc auréolé de tout ce riche parcours qu’il est fait rapporteur de la conférence nationale de février 1990. Et c’est peu dire que son rapport est encore dans les mémoires comme un véritable morceau de littérature. Député à l’Assemblée nationale jusqu’en 1995, il fut un opposant notoire du régime Soglo. Défenseur des diplômés sans emploi, Albert Tévoédjrè est connu pour avoir défendu becs et ongles l’idée qu’il est possible de créer au Bénin 20.000 emplois par an et de faire bénéficier à tous un minimum social commun. Au gouvernement Kérékou 1 où il entre en tant que ministre du plan de 1996 à 1999, il met en place une batterie de mesures pour concrétiser ses idées. Tant et si bien qu’il est vite remarqué par le secrétaire général de l’ONU. En juillet 1999, il entame une nouvelle carrière internationale. Coordonnateur du Projet «Millénaire pour l’Afrique» qui fonctionne sous l’égide des Nations Unies pour aider l’Afrique à faire face aux défis du nouveau millénaire, il est ensuite Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies en Côte d’Ivoire(2003-2005). On se rappelle aussi son soutien au candidat Boni Yayi pour les élections présidentielles de 2006. En juillet de la même année, il est nommé Médiateur de la République, à la tête d’une toute nouvelle institution, l’Organe national de médiation. Marié depuis 1953 à Isabelle Ekué, un professeur de lettres, il est père de trois fils et grand-père de trois petits enfants. Lorsqu’on lui demande pourquoi il n’a pas introduit ses enfants en politique, il déclare tout net : « Je n’aime pas faire le voyeurisme et faciliter la vie aux enfants par l’intermédiaire de la politique. » Son dernier livre, une autobiographie saisissante, est intitulé Le bonheur de servir (Archipel, 2009). Aussitôt publié, l’ouvrage a reçu le prix de la prestigieuse Académie des sciences d’outre-mer. Le 23 Mai 2013 au Palais de l’UNESCO, Albert Tévoédjrè, Grand croix de l’ordre national du Benin, Commandeur de la Légion d’honneur en France, titulaire de la Médaille internationale humanitaire s’est vu attribuer avec Stéphane Hessel, le Passeport de citoyenneté universelle.
A la suite du Cardinal Bernardin Gantin, il est sous le nom de frère Melchior « Membre honoraire» de la Société des Missions Africaines (SMA). Aujourd’hui Médiateur Emérite de l’UEMOA à la suite de l’assemblée générale de l’Association des médiateurs de la zone tenue du 10 au 12 septembre dernier à Abidjan, Albert Tévoédjrè est heureux d’être désormais au service des huit Etats de la sous-région. Toujours pour servir l’homme et rendre témoignage à Dieu.
Le 23 Mai 2013 au Palais de l’UNESCO, Albert Tevoedjre , Grand croix de l’ordre national du Benin , Commandeur de la Légion d’honneur en France, titulaire de la Medaille internationale humanitaire s’est vu attribuer avec Stéphane Hessel le Passeport de citoyenneté universelle.
A la suite du Cardinal Bernardin Gantin , il est sous le nom de frere Melchior « Membre honoraire» de la Société des Missions Africaines -SMA.

L’Ami de Jésus-Christ

Marié depuis 60 ans, le professeur Albert Tévoédjrè est plutôt heureux, heureux comme il le dit, d’être l’ami de Jésus-Christ. Du coup, ce n’est pas un bon vivant. Il aime les plats simples de chez nous : la pâte, la sauce gombo, ou encore le fameux kpètè de Porto-Novo et région. Boisson ? C’est l’eau et rien d’autre. Loisirs ? La marche, peu de musique et surtout la lecture. A 84 ans bientôt, il reste très attaché à son épouse, Isabelle Ekué, sa compagne de toujours.

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