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Départ de la tête du pays le 6 avril : L’atterrissage sera brutal pour Yayi
Publié le mercredi 30 mars 2016  |  La Presse du Jour
Sommet
© AFP
Sommet extraordinaire de la CEDEAO à Dakar
Dakar, le 12 septembre 2015. Un Sommet extraordinaire de Communauté Économique des États de l`Afrique de l`Ouest s`est tenu Dakar. Huit chefs d`État étaient du rendez-vous pour parler de la sécurité. Photo: Le president du Benin, SEM Boni Yayi.




Le 6 avril prochain, Boni Yayi passera le témoin au président élu Patrice Talon appelé à prendre les rênes du pays pour les cinq prochaines années. Talon va succéder à un président qui aura été hyperactif tout au long de ses deux mandats. Et c’est sûr que cette hyperactivité lui manquera déjà les heures qui vont suivre la passation de charge.


«Même le 6 avril, je reviendrai d’une visite de terrain avant la passation de témoin à mon successeur». Cette phrase, Boni Yayi l’aurait dite à ses proches. Autrement, le mercredi 6 avril 2016 avant 8h30 (heure prévue pour la passation de charge), Yayi devra se rendre sur le terrain. Depuis 2006, le Chef de l’Etat a montré son attachement à constater l’avancement des différents chantiers qu’il a ouverts. Visites de chantiers, poses de première pierre, inaugurations d’infrastructures… Même le dimanche, Yayi trouve toujours le temps de s’adonner à son loisir préféré qu’est de se rendre sur un chantier pour constater son avancement. Dès sa prise de fonction en 2006, il s’est imprimé ce rythme. On croyait qu’il allait s’essouffler en cours de chemin. Pas du tout. Au contraire, le rythme s’accélère. Surtout à l’approche des élections. Les plus récentes hyperactivités remontent à avant les législatives de 2015, avant et pendant la présidentielle de 2016. Pendant des semaines, Yayi a posé des premières pierres, a inauguré des infrastructures, a suivi l’évolution de chantiers. A tort ou à raison, on assimile ces activités à de la propagande à son propre profit. Il a tenté de démentir ceux qui pensent à cela en faisant une sortie inopinée sur le site de construction du pont d’Aplahoué au lendemain du second tour du scrutin présidentiel, le 20 mars, au terme duquel son candidat Lionel Zinsou a été battu. Son long et inhabituel silence le jour du scrutin le 20 mars a tôt fait d’amener les béninois à déduire que la défaite de son poulain l’a abattu. Erreur ! Le lendemain du vote, le lundi 21 mars, Yayi est apparu à ses compatriotes sur le chantier d’Aplahoué. Il a poursuivi ses activités de terrain après son court séjour en France. Le port autonome de Cotonou, l’Université d’Abomey-Calavi, l’ont, entre autres, accueilli. Mais, ces sorties ne seraient aussi pas pour montrer qu’il n’ait pas ébranlé par l’issue de la présidentielle. Des indiscrétions soulignent que les jeux de la présidentielle étant définitivement faits, Yayi veut faire accélérer les travaux de certains chantiers et les inaugurer avant de partir. Il veut laisser ses empruntes sur des infrastructures pour la prospérité. Pas question de laisser leur paternité à son successeur. C’est le cas du pont d’Aplahoué. Pour avoir fait tout çà en dix ans, c’est difficile pour le président sortant de se rendre à l’évidence que tout est fini à partir de la passation de pouvoirs. «Que fera-t-il à partir du 6 avril ? Je me demande s’il ne va pas se réveiller en pleine nuit dans l’intention d’appeler un ministre ou un collaborateur pour lui demander l’évolution de tel ou tel dossier comme il en a l’habitude ?», a avancé un Béninois. «J’ai bien peur que brutalement, sans se rendre compte qu’il n’est plus au pouvoir, Yayi se rende sur un chantier de l’Etat pour constater son évolution», se demande un autre Béninois. En réalité, Yayi aura du mal à gérer les premières heures, les premiers jours, pourquoi pas les premiers mois de l’après présidence. A moins qu’un poste à l’international vienne le tirer d’affaire.


Jean-Marie Sèdolo
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