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Art et Culture

Caravane des cinémas d’Afrique : des vibrations Gèlèdè à Sainte-Foy-Lès Lyon
Publié le mardi 5 avril 2016  |  Autre presse




Au cœur de la 14e édition de la Caravane des cinémas d’Afrique se tient l’exposition « Gèlèdè, du divin au quotidien ». Le vernissage a eu lieu ce samedi 02 avril à l’Espace culturel Jean Salles de la ville de Sainte-Foy-Lès Lyon.

Une centaine d’œuvres consacrées au Gèlèdè – sculptures, masques, tentures, photographies, etc.– séjournent à l’Espace culturel Jean Salles de Sainte-Foy-Lès Lyon et font objet d’émerveillement et de curiosité. L’exposition composée en majorité d’œuvres et de photographies du collectionneur Jean-Yves Augel ouvre ce genre oral d’Agonlin, Covè, Covè-Naogon, Savè… à de nouveaux usagers et curieux.

Le vernissage de cet événement majeur de l’édition 2016 de la Caravane des cinémas d’Afrique, a connu la présence de l’Ambassadeur du Bénin près de l’UNESCO, institution qui a inscrit le Gèlèdè au patrimoine mondial depuis 2001. Pour Jean Chabi Bio Orou, le Gèlèdè est un fort exemple de rappel du lien de l’humain avec la nature et la culture. Un médium qui permet, comme signalé dans la vision de son institution, « d’élever des défenses de la paix » dans l’esprit des hommes.

Pierre Akpona, président de l’Association internationale du Groupe Gèlèdè présent à cette occasion revient sur le fondement de ce rite culturel, aujourd’hui fortement saisi par l’art, et originellement consacré rituel : « Les Yoruba disent que rien ne peut se construire sans la femme. C’est elle l’atlas qui porte le monde ». Pour témoigner de cela, dit-il, ils ont conçu un patrimoine culturel pour la vénérer, lui rendre hommage et « surtout lui rappeler à tout instant qu’elle ne doit pas se mettre en colère pour ne pas déséquilibrer le monde qu’elle porte ».

Une philosophie qui fait d’Iya ainsi honorée,« la mère primordiale », la matrice du monde. On trouve là une certaine avance sur certaines luttes de genre du monde actuel. C’est l’une des raisons qui motive la passion de Jean Yves Augel qui explique notamment que cette collection a le souci de témoignage de l’évolution des pratiques Gèlèdè dans le temps.

L’exposition dévoile exceptionnellement des œuvres non encore présentées au public par le collectionneur. Un point qui fait dire à François Rocher, Président du festival que cette exposition « un événement exceptionnel pour Sainte-Foy-Lès Lyon ».Une satisfaction partagée entre autres par Madame le Maire de la ville Véronique Sarselli. Elle a exprimé son émerveillement et sa grande envie de découverte dans sa prise de parole.

Répartie en quatre stations, l’exposition présente des masques ayant servi fin XIXe et début XXe siècles, des compositions contemporaines de plasticiens comme Kifouli, Amidou,Wabi de la famille Dossou ; Barthélemy Hountchonou, Eloi Lokossou ; des tentures grandes dimensions d’Yves Apollinaire Pèdé. A propos de l’art de ce dernier, la styliste togolaise Nini Nikoué, invitée du festival, apprécie : « Quand je suis entrée, j’ai été interpelée par les toiles, les tentures, que par les masques, parce que je vois le travail qui est derrière : je trouve que la façon dont il(Yves Apollinaire Pèdé, nrd) a de représenter les costumes de danse de Gèlèdè est géniale ».

Il faut noter que des artistes de Sainte-Foy-Lès Lyon sont aussi présents dans cette exposition à travers le volet « Regards afridéseins ». Par des formes telles que le dessin, la peinture, l’assemblage, l’installation, ces artistes fidésiens ont travaillé à l’interprétation de leur réel par l’art Gèlèdè autour du thème « Société Gèlèdè, entre tradition et modernité ». Un point remarquable de l’événement qui justifie l’appréciation de la première autorité de la ville s’exprimant en termes de « choque culturel heureux ».

En marge de cette exposition consacrée, diverses activités autour du Gèlèdè et de la culture béninoise sont prévues. L’Exposition vente « Yves Apollinaire Pèdé » à la Chapelle Sainte Marguerite, reste permanente du 2 au 10 avril dans la même logique que la vente du catalogue « Gèlèdè, du divin au quotidien » réalisé avec des photographies de Jean-Yves Augel. L’après-midi de ce lundi 04 avril, une « Table ronde Gèlèdè » sera conduite par le collectionneur au MJC Marcel Achard. Les jeudi 7 et samedi 9 prochain, deux projections documentaires – « Le Secret des Iyas » et « Paroles de Gèlèdè » – de Cyrill Noyalet, au Club Nantua et Ciné Mourguet, ajouteront images animées et voix à cet appétit entretenu autour de cette richesse béninoise. Et les participants ne manqueront pas d’être réellement gourmands autour des plats de l’art culinaire béninois qui s’invite entre ces diverses activités.

A Lyon, Hurcyle GNONHOUE, ©www.benincultures.com
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