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Franck Kpassassi fait de très belles propositions pour sortir le Bénin de l’obscurité
Publié le vendredi 8 avril 2016  |  aCotonou.com
Franck
© aCotonou.com par CODIAS
Franck KPASSASSI, Porte-parole de la jeunesse ABT





Porte Parole de la Jeunesse ABT
Ingénieur Génie Mécanique
Consultant en politique énergétique et efficacité énergétique

L’analyse des évolutions par type d’énergie fait apparaître une forte croissance des énergies commerciales (13,0% pour les produits pétroliers et 9,5% pour l’électricité contre seulement 4,1% pour la biomasse énergie). Cette évolution s’explique notamment par la forte croissance des consommations de produits pétroliers dans le sous-secteur du transport routier et par l’exode rural qui s’accompagne de trois (3) phénomènes :
- la prolifération des taxi-motos ;
- une augmentation du nombre de ménages bénéficiant des services de l’électricité et de l’accès au gaz butane ;
- une croissance des restaurants populaires.
La consommation spécifique d’énergie par tête d’habitant est toujours faible au Bénin. Le Bénin consomme 15 fois moins d’énergie que la moyenne des pays en développement. Ce faible niveau de consommation reflète la situation de pauvreté énergétique qui caractérise en particulier les zones rurales et périurbaines et le taux de disponibilité des services énergétiques qui est aujourd’hui insuffisant pour le développement d’activités économiques ou pour favoriser l’accès à des services sociaux de base et ainsi contribuer à la réduction de la pauvreté. De ce fait, il faudra
- développer au Bénin, l’offre d’électricité et autre forme d’énergie moderne et l’accès des populations aux services énergétiques afin de garantir le développement de beaucoup plus d’activités économiques ;
- développer l’offre d’électricité pour garantir un essor du secteur secondaire et surtout des industries au Bénin
La biomasse-énergie et les produits pétroliers sont les formes d’énergie les plus consommées. Cette mixte énergétique montre que la part d’énergie électrique consommée est relativement faible. Pour améliorer cet indicateur, les recommandations suivantes sont formulées :
- Développer les usages modernes de la biomasse-énergie (bioéthanol, biodiesel, combustibles solides) pour réduire la pression que cette utilisation engendre sur le couvert végétal ;
- Développer le sous-secteur électrique par la valorisation du potentiel électrique national, la diversification des sources d’approvisionnement, la fourniture d’énergie électrique à coût compétitif, l’interconnexion, l’extension, la densification et la modernisation du réseau de distribution électrique, etc.) ;
- Faciliter l’accès des populations et des différents secteurs d’activités aux formes d’énergie modernes.
La consommation d’énergie par tête d’habitant (0,392 tep/habitant) déjà relativement faible a connu un accroissement faible ces cinq dernières années. Ceci témoigne du faible développement des activités économiques, consommateurs d’énergie au Bénin. En effet, il existe une corrélation entre le niveau de développement économique et la consommation d’énergie par tête d’habitant. Au rythme actuel de la croissance de la consommation finale d’énergie par tête d’habitant, (taux d’accroissement annuel moyen de 4,16%), le Bénin n’atteindra la consommation par habitant des pays émergents (1,1 tep/hbt pour le cas du Brésil) qu’en 2042. Il faudra alors :
- Mettre en place une politique énergétique plus ambitieuse pour rendre l’énergie disponible et à coût compétitif pour les secteurs productifs et pour les ménages (services énergétiques modernes et efficaces) ;
- Poursuivre les projets de renforcement et d’extension des réseaux de distribution d’énergie électrique et de produits pétroliers ;
- Développer à court et moyen termes des infrastructures énergétiques pour garantir une offre suffisante et promouvoir le développement industriel par la mise en place des conditions de facilitation à l’implantation des petites et moyennes industries par de potentiels investisseurs.
Le taux d’autosuffisance en énergies commerciales du Bénin n’est que de 0,70% en 2010. Ceci s'explique par l'importation des 100% de produits pétroliers consommés (qui représentent 95,50% des énergies commerciales) et environ 90% de l'électricité en 2010 (qui représente 4,50% des énergies commerciales). En considérant que 50% de la production de la CEB (organisation bi-étatique) est une part de la production nationale d’électricité, le taux d’autosuffisance en électricité reste toujours faible (22% en 2010). Par ailleurs, il faut noter que l’essentielle de la production nationale d’électricité est d’origine thermique, c’est-à-dire à partir des combustibles fossiles importés.il faut donc:
- Développer les énergies renouvelables (centrales solaires, centrales à biomasse durable, éclairage public solaire, mini hydroélectricité, etc.) pour renforcer la production nationale d’électricité ;
- Continuer l'exploration pétrolière sur le bassin sédimentaire côtier afin d’augmenter les chances de pouvoir y extraire du pétrole brut et de réduire ainsi la dépendance vis-à-vis de l’extérieur pour les importations en produits pétroliers;
- Installer une usine de raffinerie de pétrole dans les conditions optimales de production ;
- Offrir des conditions incitatives aux producteurs indépendants d’électricité (IPP) en vue de la valorisation en électricité des sources d’énergies renouvelables (micro et mini hydroélectriques, centrales solaires, etc.) pour l’alimentation des localités isolées du réseau de distribution de la SBEE ;
- Aménager les grands sites hydroélectriques identifiés au Bénin pour la production d’électricité;
- Développer une production nationale de biocarburants (bioéthanol et biodiésel) visant à couvrir en partie les besoins en produits pétroliers dans le transport routier.
En dehors de la période de la stabilisation des pertes correspondent à la crise énergétique intervenue qui a conduit à une réduction drastique des importations et donc des pertes sur le réseau, ces pertes sont demeurées à un niveau très élevé ces dernières années, atteignant la valeur critique de 22% environ en 2009. Malgré les efforts consentis au sein de la SBEE, ces pertes (techniques et non techniques) sont demeurées importantes. Il faut noter par exemple que la valeur équivalente en MWh des pertes constatées en 2010 dépasse la quantité d’électricité produite par les centrales de la SBEE pour la même année. En conséquence, il faudra :
- Mettre en place une politique de tenue de statistique au sein de la SBEE qui distingue les pertes techniques et celles non techniques.
- mettre en place une stratégie plus rigoureuse, avec des indicateurs mesurables pour réduire les pertes non techniques sur le réseau de la SBEE ;
- suivre les facteurs de puissance à différents niveaux du réseau de distribution électrique et opérer les compensations d’énergie réactive requises pour corriger les mauvais facteurs de puissance et réduire les pertes techniques ;
- densifier le réseau de distribution électrique de la SBEE en fonction de la puissance de pointe dans les agglomérations urbaines.
Les ménages occupent 53,1% de la consommation totale d’énergie en 2010 contre 35,8% pour le secteur des transports, 9,2% pour le secteur des services et 1,9% pour l’industrie. Le secteur des ménages reste le plus grand consommateur d’énergie au Bénin tandis que le secteur industriel demeure marginal du fait de son niveau de développement encore embryonnaire. Cette structure met en relief de très faible développement des secteurs productifs marqués par la faiblesse de leurs consommations. Pour corriger cette situation il faudra :
- Développer une stratégie de maîtrise d’énergie essentiellement dans les secteurs des ménages et des transports, les deux plus grands secteurs, consommateurs d’énergie ;
- Développer l’offre totale des énergies commerciales et offrir des conditions plus favorables aux consommations d’énergie notamment l’électricité des secteurs industriels et des services.
Pour l’atteindre des objectifs pour un Nouveau départ dans le secteur énergétique, il faudrait définir une stratégie globale par sous-secteur qui se décline de la façon suivante :
Sous-secteur de l'électricité
Pour atteindre les objectifs de la politique énergétique dans le sous-secteur de l’électricité, il faut :
- Mettre en place un cadre juridique et institutionnel favorable à l’investissement privé.
-Augmenter la capacité d’approvisionnement en électricité pour répondre aux besoins de l’économie nationale.
- Développer les réseaux de transport d’électricité pour améliorer la fiabilité et la qualité des services aux consommateurs.
- Renforcer dans l’immédiat les réseaux de distribution d’énergie électrique dans les principales villes (Cotonou, Porto-Novo, Parakou, etc.) et réduire les pertes d’énergie dans ces réseaux (environ 20% en 2010).
- Augmenter le taux d’accès à l’électricité par la poursuite de l’électrification des localités rurales du pays avec pour objectif de porter le taux d’électrification national de 27,36 % en 2010 à 60 % en 2017.
- Promouvoir l’utilisation rationnelle de l’énergie électrique et assurer la sécurité des utilisateurs de l’énergie à travers notamment le contrôle des installations électriques intérieures.
Sous-secteur des hydrocarbures et autres combustibles fossiles
Pour atteindre les objectifs de la politique énergétique dans le sous-secteur des hydrocarbures, il faut:
- Mettre en place un cadre institutionnel et réglementaire qui favorise l’investissement privé dans le développement du sous-secteur des hydrocarbures ;
-Mettre en valeur des potentialités d’hydrocarbures du Bassin Sédimentaire Côtier par la promotion des blocs non encore attribués.
- Mettre en place des conditions garantissant la sécurité de l'approvisionnement en produits pétroliers.
- Créer les conditions favorisant les substitutions énergétiques dans le sens d'une meilleure efficacité énergétique (substituer le gasoil par le gaz naturel et le charbon de bois par le GPL).
Sous-secteur de la biomasse-énergie
Pour atteindre les objectifs de la politique énergétique dans ce sous-secteur, il faut:
- Renforcer les capacités nationales de planification et de gestion du sous-secteur des combustibles domestiques, et de maîtrise de la biomasse- énergie ;
- Rationaliser et diversifier la production de la biomasse-énergie à travers l’appui à la gestion communautaire des ressources naturelles sur le territoire national.
- Contribuer à réduire la pression anthropique sur le couvert végétal pour la gestion durable des ressources forestières à travers la promotion de l'utilisation rationnelle du bois-énergie, la vulgarisation de foyers améliorés et la promotion des énergies domestiques modernes de substitution au bois-énergie.
- Promouvoir le développement local des filières de biocarburants modernes (plus spécifiquement le bioéthanol et le biodiesel) à partir de l’exploitation de diverses matières premières agricoles (anacarde, canne à sucre, pourghère, ricin, etc.) disponibles localement dans le but de réduire la dépendance de l’économie nationale vis-à-vis des importations de produits pétroliers et de promouvoir le développement rural et agroindustriel local.
Sous Secteur des Énergies Renouvelables
Pour atteindre les objectifs de la politique énergétique dans le sous-secteur des énergies renouvelables, Il faut :
- Valoriser le potentiel hydroélectrique existant sur le territoire national ;
-Diversifier les sources d’énergie par la promouvoir de l’utilisation des énergies renouvelables (éolienne, biogaz, solaire).
Administration du secteur de l’énergie
La réforme engagée dans le secteur de l’énergie doit se poursuivre en vue de relever les principaux défis auxquels la gestion rationnelle du secteur de l'énergie est confrontée. A cet effet, les actions de renforcement des capacités d’intervention des services publics sont nécessaires à différents niveaux :
Au niveau de l’organisation institutionnelle
- Mettre en place une Commission Nationale de l’Énergie ;
- Définir et mettre en œuvre un projet de renforcement des capacités techniques de la Direction Générale de l’Énergie, notamment dans les domaines de la planification énergétique, du suivi-évaluation des activités des différents acteurs du secteur ;
- Mettre en place un Fonds National de Développement du secteur de l’Énergie (FNDS) qui sera alimenté par une partie des recettes de la vente d’électricité et par d’autres ressources
Au niveau de la réglementation et du contrôle
- Mettre en place un cadre réglementaire adapté à l’électrification rurale.
- Finaliser la préparation des textes réglementaires pour la distribution des produits pétroliers en collaboration avec les autres Administrations impliquées dans ce travail.
- Finaliser l’actualisation du système de tarification de l’électricité dans le but de le rendre souple et compatible avec les exigences de rentabilité des investissements dans le sous-secteur.

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