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Art et Culture

Qu’est le ZANGBETO ??
Publié le vendredi 15 avril 2016  |  La Tribune de la Capitale
La
© aCotonou.com par TOP
La fête du vodoun à Grand Popo
Plusieurs adeptes du culte vodoun se sont retrouvés à Grand Popo pour célébrer la fête du vodoun




Dans la langue Gounou, ZAN veut dire : nuit, GBETO, veut dire : chasseur. Etymologiquement, ZANGBETO est donc chasseur de nuit.
Mais, qu'est, en réalité, le Zangbéto ?
Le Zangbéto est le gardien de la ville, le veilleur de nuit, plus exactement, l'agent de police du Roi chargé d'assurer l'ordre et la sécurité publics dans la nuit.
ORIGINE DU ZANGBETO
En 1610, à la mort du Roi d'Allada, Roi des Fons DE-KOPPON, ses trois fils : Te-AGBANIJN, MEDJI et AHO DAKO-DONOU, voulant recueillir sa succession, se livrèrent une guerre acharnée. Medji, ayant, après un violent combat, défait ses deux frères, force fut à ces derniers de lâcher pied et de chercher refuge ailleurs pour ne pas être exterminés.
AHO DAKO-DONOU ayant réussi à quitter le territoire en traversant la Lama, il restait Te-AGBANIJN, ses fils et ses partisans cernés de tous côtés par l'armée de MEDJI, prête à les massacrer.
Que faire ? Continuer la lutte ? Impossible ! se rendre ? C'était tomber de Charybde en Scylla, car MEDJI n'aurait eu aucun scrupule pour les mettre à mort, les exterminer.
C'est alors qu'un Prince chasseur appartenant à la dynastie des Davié Horou (1) du nom de PADONOU HEN-NOUKOU dit à Te-AGBANLJN :
« Frère, ne t'inquiète pas, nous partirons d'ici sans coup férir, sans aucune « difficulté ».
xxx(I) AVADJO, fondateur die la dynastie royale à Allada eut trois enfants : DOSSOU, DOSSA et HOUINSIPE. DAVIE HOROU est le descendant de DOSSOU et TE-AGBANLIN celui de Dossa.
« J'ai trouvé un bon expédient. Tu n'as qu'à suivre exactement ce que je t'ordonne».
Il prit des bambous, en fit des cases coniques et por¬tatives qu'il entoura de feuilles sèches de bananier. Au sommet de ces cases, il y avait des coussinets également en feuilles de bananier pour aider à les porter facilement sans se blesser la tête. A la hauteur des yeux, il y avait des yeux de bœufs, par où l'on pouvait, de l'intérieur, voir tout à l'extérieur.
A chaque côté, c'étaient des poignées permettant de faire mouvoir les cases à volonté.
Muni d'une défense d'éléphant, Padonou HENNOU-KOU entra dans l'une des cases, l'actionna en soufflant dans la défense d'éléphant. Une sorte de rugissement perceptible à plusieurs kilomètres et inspirant de la ter-teur retentissait. La troupe de Medji, croyant avoir affaire à des diables, à des démons, fut prise de panique et s'enfuit.
TE-AGBANLIN ET SA SUITE, comme l'avait dit Padonou HENNOUKOU, purent passer la frontière sans coup férir, sans difficulté !
Le ZANGBETO était inventé et devait devenir plus tard à Porto-Novo un fétiche ayant pour fin la protection du Roi, de la ville et des habitants contre l'invasion des ennemis et contre tout malfaiteur.
INSTALLATION DU ZANGBETO A PORTO-NOVO
D'Allada à Porto-Novo, le parcours s'effectua sans danger grâce au Zangbéto, qui se livrait à des prouesses avec sa case extraordinaire garnie de feuilles et terri¬fiait tout passant, hommes et bêtes avec sa voix bourdon¬nante surhumaine.
Arrivé à Adjachè — c'est sous ce nom que Porto-Novo était connu — TE-AGBANLIN dit à Padonou HEN¬NOUKOU .- « Cher Frère, ton expédient nous a sauvés. Mais ce «n'est pas tout d'échapper, il nous faut mainte¬nant assurer l'avenir. Les assassins, les bandits auxquels nous avons affaire sont capables de venir nous braver encore dans notre retraite. Aussi, ne pouvons-nous pas abandonner ton expédient».
« II est de notre intérêt de le conserver, de l'organi¬ser sur des bases solides, durables et de le faire respec¬ter ».
« Tous les soirs, il faut qu'un ZANGBETO veille au¬tour de notre case pour « nous garder ».
Ainsi dit, ainsi fait.
Non loin de la case de Te-AGBANLIN, il y avait un arbre appelé dans la langue Gounou « AVA » d'où le nom d'Avassa (littéralement : « à l'ombre d'Ava » ) donné plus tard au quartier Avassa encore existant où se trou¬vait cet arbre, désigné comme lieu de divertissement du Zangbéto.
Le premier Zangbéto installé en ce lieu prit le nom de KPAKRIYAOU, nom guerrier qui évoque un animal couvert de piquants qu'on ne peut toucher sans se bles¬ser et qui inspire la peur.
C'est le Roi des Zangbétos. Sa case est haute, plus haute que celle des autres Zangbétos et atteint 4 à 5 mè¬tres de hauteur ( signe de la majesté).
Son fils, c'est-à-dire celui créé après lui au même lieu pour le seconder dans sa tâche, est LOUGOULOU-GOU, (mot qui signifie: qui roule).
Il est ainsi surnommé à cause de la petitesse et de la rotondité de sa case qui lui donnent une agilité sur prenante et lui permettent de faire de la prestidigitation, des tours de passe-passe.
ORGANISATION DE LA GARDE ROYALE
Au fur et à, mesure que Te-AGBANLIN obtenait des lopins de terre pour construire des maisons d'habitation, au. fur et à mesure qu'il devenait puissant et étendait son domaine, il créait de nouveaux Zangbétos pour faire le guet autour de lui pendant la nuit.
Ces Zangbétos formaient la garde royale.
Ils avaient chacun un nom tiré d'une particularité locale, d'une sentence indigène ou d'un fétiche. Ce nom leur donnait une identité et une personnalité.
La résidence où chacun devait être en faction était fixée par KPAKRIYAOU de concert avec TE-AGBANLIN
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