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Alternance au sommet de l’Etat : Ce qui différencie Talon de Kérékou, Soglo et Yayi
Publié le mercredi 20 avril 2016  |  Fraternité
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© AFP par ISSOUF SANOGO
Politique: les Présidents Faure, Talon et Yayi reçus en audience par le président ivoirien Alassane Ouattara
Le Président ivoirien Alassane Ouattara a reçu en audience à sa Résidence les président Faure Gnassingbé du Togo, Patrice Talon du Bénin et l`ancien président Béninois Yayi Boni ce Lundi 18 Avril 2016




A chaque chef d’Etat sa personnalité, un parcours singulier, une vision légendaire mais surtout des caractères à travers lesquels il laisse sa marque pour la postérité. Le Président Patrice Talon semble bénéficier, selon l’expression consacrée, d’un alignement des planètes tout à fait exceptionnel, le distinguant de ses prédécesseurs : Kérékou, Soglo et Yayi.


L’un des traits distinctifs de Patrice Talon d’avec ses prédécesseurs reste le parcours professionnel. Ni Boni Yayi, Nicéphore Soglo, encore moins Mathieu Kérékou n’était dans le monde des affaires. Dans le même temps, le locataire actuel de la Marina n’a guère exercé l’une des professions de ses prédécesseurs : militaire, banquier ou financier.
En effet, contrairement à l’homme du 26 octobre, Patrice Talon n’a jamais porté les armes en qualité de soldat. Il ne s’y connait pas non plus dans les rouages des finances internationales. L’homme d’affaires a pris le temps de construire son empire sur les gisements d’or blanc pour aujourd’hui s’imposer comme l’un des hommes d’affaires les plus riches du continent. C’est un palmarès inscrit dans le classement Forbes de l’année. Et c’est surtout un privilège que les 1er, 2e et 3e Présidents de l’ère démocratique au Bénin n’ont pu avoir.

Deux fois exilés mais devenu Président
Si l’élection de Patrice Talon semble relever du miracle, c’est surtout du fait de son passé lourd marqué par deux exils. Même son prédécesseur, Boni Yayi, sous lequel il a connu son dernier exil pour Paris ne pouvait croire un seul instant que l’homme d’affaires lui succédera à la Marina. C’est une singularité qui le distingue donc de tous ses prédécesseurs qui n’ont pas vécu une seule fois ce calvaire.
Si Mathieu Kérékou est souvent accusé d’avoir envoyé de nombreux cadres en exils pendant la période révolutionnaire, Nicéphore Soglo et Boni Yayi ont plutôt vécu un séjour paisible l’un en tant que administrateur à la banque mondiale et l’autre à la tête de la Boad.

Un ancien sponsor de la politique
C’est un secret de polichinelle que Patrice Talon était un « faiseur de Roi ». L’argent du Coton a ainsi contribué à faire élire son prédécesseur en 2006 et en 2011 avant qu’il avant qu’il ne devienne son pire ennemi. Soglo et Kérékou, encore moins Boni Yayi ne se sont pas illustrés sur le terrain du sponsoring politique. Talon a aussi contribué à aider l’opposition à travers son sponsoring pour assurer le retour de Me Houngbédji au perchoir en 2015. Ceci, contre le candidat de la mouvance présidentielle Komi Koutché. Il n’a d’ailleurs pas hésité à justifier pendant la campagne électorale sa réputation de « télécommande de Paris ».

Seul à être soutenu par un ancien Président
Patrice Talon doit en partie son élection à l’ancien Président Nicéphore Soglo. Ce dernier, voyant en la candidature de Lionel Zinsou, le retour de la Françafrique, n’a pas hésité à prendre le devant du front anti-continuité pour soutenir la coalition de la rupture. Un acte fort et symbolique qui fait de Patrice Talon le tout premier président à être ouvertement soutenu par un de ses prédécesseurs. Mathieu Kérékou a préféré le silence en 2006. Il est vrai que dans l’effervescence post conférence en 1991, Hubert Maga, Justin Ahomandégbé et Emile Derlin Zinsou s’étaient montrés actifs lors des élections mais pas dans une action aussi engageante.
Il est aussi important, dans l’analyse du phénomène Talon, de souligner le caractère exceptionnel de sa victoire avec 65% des suffrages au second tour contre 24% au premier tour. Aucun de ses prédécesseurs n’a jusque-là réussi une telle performance. Surtout avec comme particularité de gagner l’élection contre le 1er en tête au premier tour. C’est alors tout à fait normal que le régime actuel présente une différence de style et d’image par rapport à ses prédécesseurs puisqu’il ne présente pas le même profil que Boni Yayi, Mathieu Kérékou ou Nicéphore Soglo. C’est là le mystère Talon.
Fulbert ADJIMEHOSSOU (Coll.)
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