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Administration publique: Foire à la compétence ou à l’incompétence ?
Publié le lundi 2 mai 2016  |  Le Matinal




Face à une énigme, la démarche scientifique impose le questionnement. Le débat sur la compétence dans la grande entité de conception et d’exécution des politiques gouvernementales se pose avec récurrence. Le sujet est agité ces derniers temps au point où il est permis de se demander si l’administration publique est une verdure ou un désert de compétences.

L’administration publique, prise en l’état, est-elle un outil d’émulation ou un cadre qui tue la compétence et l’excellence ? Le constat général conseille à rapprocher plusieurs points d’analyses. Le premier niveau, c’est le mode de recrutement. De l’avis général, on retient qu’à côté des cadres recrutés sur la base des concours (encore que là, tout n’est pas clair), il y a un grand nombre du personnel administratif à qui on a offert le boulevard de la fonction publique sans au préalable un concours. Dans cette catégorie, il y a d’un côté ceux qui ont suivi l’ancien processus de recrutement (stagiaire, occasionnel, contractuel, permanent) et de l’autre ceux qui, sur la base d’une affinité quelconque d’un dépositaire du pouvoir public, se sont retrouvés sur le boulevard de l’administration sans autre forme de procès. Ces deux dernières catégories d’agents sont nombreuses. On dirait que c’est la grande majorité. A partir de cet instant, s’il est permis de faire une petite analyse scientifique, on peut déjà aboutir à une conclusion simple. L’administration publique est constituée, dans la grande majorité, d’hommes et de femmes qui ont été pris non pas sur la base de compétence ou du mérite. Si le principe est accepté (encore que dans la foulée, il peut en avoir de compétents dans le lot), est-ce qu’il est permis de convenir que dans l’administration publique le critère de sélection n’est pas toujours la compétence ? Si on peut déjà être d’accord sur ce premier niveau d’analyse, on peut donc par déduction dire que le rendement attendu n’a pas été au rendez-vous sur la durée. De surcroît, quand on a décidé, à un moment ou à un autre, de choisir de promouvoir des cadres sur la base de critères autre que la compétence, on peut déjà conclure qu’on s’est donné la latitude, sur la durée, de créer un environnement favorable à l’approximation et au surplace. Des générations construites sur la base de ce critère ont animé l’administration pendant des années. On convient donc que par des pratiques successives, on a construit une administration qui retrouve son idéal dans des critères autres que la compétence, la ponctualité parce que la grande majorité ne se retrouve pas dans ce schéma. L‘histoire nous apprend que beaucoup de cadres compétents de l’administration ont été obligés de démissionner pour monnayer leurs expertises dans les institutions internationales. D’autres ont accepté de rester, mais se forgent une carrure de consultant et voyagent tout le temps. Un certain nombre d’entre eux enseignent dans les universités privées et publiques, histoire de ne pas sombrer. Dans un contexte pareil, est-ce qu’on peut se permettre de dire qu’il y a une verdure, un désert ou une verdure fanée de compétences ? A chacun de faire son opinion. Mais, on peut déjà s’entendre sur le fait que le contexte actuel n’inspire pas une certaine fierté.

La formation

L’autre dernier niveau de difficulté, c’est la formation. Il est une évidence qu’on ne nait pas avec tout et qu’on doit se former à chaque fois. Des séminaires de formations, des ateliers, des colloques ne manquent pourtant pas dans l’administration publique. Les partenaires techniques et financiers se déploient à chaque fois avec leurs propres moyens pour former les agents et cadres. Beaucoup se font même formés à coup de millions (à l’extérieur) sur le dos de l’Etat. Que devient tout ce potentiel formé ? Que tire-t-on réellement de ces formations organisées au sein de l’administration au service des agents et cades ? Comment contribuent-ils à leur façon à l’amélioration des performances au sein de leurs entités respectives et comment le mesure-t-on ? Quel dispositif de contrôle existe-t-il pour évaluer les performances des administrés ? Qui est responsable de quoi et à quel moment au niveau de l’administration ? L’évidence étant la mère de la logique, sans pourtant prétendre envoyer des coups de pied d’ânes aux valeureux agents et cadres de l’administration publique, on a envie de conclure qu’on est face à un vide absolu. Le défi est grand. La même question revient. L’administration publique, une verdure ou un désert de compétences ?

AT
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