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Avalanche de réactions pour justifier « le Bénin : un désert de compétences » : Que retenir, au finish, des propos de Talon à Paris ?
Publié le mardi 3 mai 2016  |  Matin libre
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© AFP par STEPHANE DE SAKUTIN
visite officielle de du Président Patrice Talon à Paris
Mardi 26 avril 2016. Paris. Le président Patrice Talon est en visite officielle à Paris. Il a été reçu à l`Elysée




Même si le président de la République, dès son retour au bercail a tenté de repréciser ses propos tenus à Paris, comparant le Bénin à un désert de compétences, le flou semble persister dans les têtes. Et cela laisse libre cours aux commentaires pratiquement une semaine après l’audience à lui accordée à l’Elysée par son homologue, François Hollande.

Il y a environ une semaine, Patrice Talon suppliait presque la France pour qu’elle vienne en appui au Bénin sur le plan des compétences dans l’administration publique. Faisant l’état des lieux, le chef de l’Etat est allé jusqu’à dire que « le Bénin est comme un désert de compétences ». Il n’en fallait pas plus pour provoquer l’ire de certains Béninois. Sur les réseaux sociaux, que de désapprobations. « C’est une insulte. Le Bénin a bien des compétences. Elles ne demandent qu’à être utilisées à la place qu’il faut ». Visiblement ceux qui soutiennent cela se trouveront confortés dans leur position par le président français. Sur place, François Hollande a répondu à Patrice Talon : « La France serait toujours aux côtés du Bénin parce que c’est un pays ami, parce que c’est un pays de grande culture, parce que c’est un pays où il y a des cadres de hauts niveau et un peuple vaillant ». Comment le président élu à plus de 65% a-t-il pu, quelques jours après sa prise de fonction, rabaisser si tant son pays en ignorant, selon nombre de ses compatriotes, ses réalités ? Les critiques se sont renforcées au pays comme à l’extérieur, au point où, une fois de retour au bercail, la semaine écoulée, Patrice Talon s’est senti obligé de revenir sur ce que d’aucuns appellent « la grosse bourde ou gaffe de Paris ». Mais, à le suivre, il est resté égal à lui-même. Il faut cette assistance technique, cette importation de cadres français pour venir rehausser et dynamiser une administration béninoise complètement dégarnie de ses cadres admis à la retraite, certains qui ont rejoint le privé pendant que d’autres se sont expatriés. Aussi, une administration où les recrutements font l’objet de vives polémiques où le clientélisme règne en maître depuis un bon moment.

Pourquoi Talon n’a toujours pas convaincu

Certains observateurs estiment que si le chef de l’Etat a été élu, c’est pour qu’il puisse corriger ces tares relevées au niveau des concours de recrutement, bannir le clientélisme et promouvoir comme il se doit les cadres compétents mis de côté pour des raisons politiques. Beaucoup de jeunes au chômage, étaient dans cette logique en lui accordant leurs suffrages le 20 mars 2016. Pourquoi Patrice Talon, une fois élu, trouve que l’existant ne peut pas aller à son rythme ? Or, lui-même dans son projet de société a reconnu que « pris individuellement, les Béninois sont remplis de talents et de dynamisme ». Mieux, dans son discours d’investiture le 6 avril 2016 à Porto-Novo, il a déclaré : « (…) Certes, la tâche paraît immense mais ce n’est pas œuvre impossible si les actions à entreprendre s’appuient sur une vision claire ainsi que sur les compétences et les atouts dont nous disposons ». Pourquoi une fois à Paris, le chantre de la Rupture ou du Nouveau départ refuse de s’appuyer sur les compétences et atouts dont dispose son pays, à l’interne comme à l’externe, et c’est sur la France qu’il doit s’appuyer finalement pour que sa vision se concrétise ? Patrice Talon n’a-t-il pas aussi pris le ferme engagement de rechercher et d’identifier où qu’elles se trouvent, et quels que soient leurs bords, les compétences à promouvoir ? Mieux, comment avait-il fait alors l’état des lieux pour affirmer que « nous avons tout réussir » ? Autant de préoccupations qui semblent contraster avec les propos tenus à Paris. En dépit des justifications, ces propos peinent à convaincre des Béninois. En effet, les compétences admises à la retraite, expatriées ou celles qui ont rejoint le privé, peuvent bien former la relève et à moindre coût. Il suffit de lancer l’appel à candidatures pour la formation de tels ou tels cadres dans tels ou tels secteurs.

Jacques BOCO
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