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Après l’accalmie : Grogne à la Commission électorale nationale autonome
Publié le mardi 3 mai 2016  |  Le Matinal
La
© Autre presse par DR
La commission électorale nationale autonome (Céna)




Contrairement aux informations qui circulent depuis quelques jours sur les réseaux sociaux et relayées par certains organes de presse parus à Cotonou hier lundi 2 mai 2016, il n’y aucune brouille au sein du Haut commandement militaire. Nous avons fait un tour à l’Etat-major de l’armée de terre dans l’après-midi d’hier où nous avons vu des officiers en toute harmonie. Selon les premières informations reçues, tout va bien et aucune prime d’élection n’est due aux soldats.

Il sonnait environ dix-sept heures trente quand nous arrivions au Mess des officiers. Il y avait peu de monde. Nous avons cherché dans tous les coins là où pouvait se trouver l’officier supposé être placé sous surveillance disciplinaire. Mais, rien. A la guérite, on nous répond qu’il serait dans les environs du grand bar s’il est vraiment dans la maison. Ceux que nous avons interrogés sur les-lieux étaient stupéfaits. « Mais, il doit être au service, non ? » m’a lancé un des serveurs. Un autre me répond tout souriant : « Nous, on ne peut pas vous dire là où il se trouve. Si vous avez son numéro, appelez-le ». Finalement, on nous a orientés vers un bureau où un agent nous a carrément dit d’aller à l’Etat-major demandé d’après le colonel Adjaho.

Quelques minutes sont passées après dix heures. Nous sommes à l’Etat-major de l’armée de terre. Formalités d’usage remplies et un agent (chef cabinet) nous introduit dans le bureau du Chef d’état-major de l’armée de terre ( Cémat). Nous y voyons les deux officiers ensemble. « Monsieur le journaliste. Vous êtes certainement venu savoir ce qui se passe chez nous. Voici mon adjoint, celui avec qui les gens ont dit que je me suis battu. Regardez-le bien. Voyez s’il n’est pas blessé quelque part », a lancé le colonel Bashabi, le Cémat. « Ils ont même dit que je suis enfermé au Mess des officiers. Me voici avec mon chef. Je n’ai aucun problème avec lui. On se connait depuis 1990. Et depuis qu’on travaille ensemble, il n’y a aucun problème entre nous. Je ne sais pas d’où les gens ont tiré cette information qui circule partout et malheureusement relayées par la presse », a ajouté le colonel Adjaho en question.
A la question de savoir ce qui s’est passé pour que cette affaire de prime impayée soit dans la rue, le Cémat répond : « Ici à l’Etat-major, on ne doit rien à quelqu’un. L’argent qui a été reçu a été distribué comme cela se doit. Vous pouvez vous renseigner au ministère et même à la Commission électorale nationale autonome ( Céna). Nous avons poursuivi notre curiosité pour savoir combien est destiné à chaque soldat et si tout a été payé. La réponse a été nette. Au premier tour, chaque soldat a eu droit à 15 mille Fcfa chacun, ainsi qu’au second tour. L’argent envoyé a été réparti suivant l’effectif de chaque état-major. A l’armée de terre, c’est la somme de 15 mille Fcfa qui revenait à chaque soldat et même aux officiers. La certification nous a été donnée par l’adjudant Johson, comptable du Gqg qui nous a rejoins à l’Etat-major sur appel du colonel Adajaho. « Chaque soldat a pris la somme de 15 mille fcfa et nous avons déjà rendu compte à qui de droit. Les états de paiement sont là », a déclaré le comptable.
D’autres sources nous ont confirmé que c’est le même montant qui a été payé aux forces navales et aériennes. On n’a pas pu savoir ce qui a été perçu par les gendarmes.

Selon des informations proches du ministère de la défense nationale, la Céna a envoyé la somme d’un milliard et demi de Fcfa destinée à l’armée pour sécuriser l’élection présidentielle. Plus de 500 millions de Fcfa ont été engagés pour l’acquisition de matériels roulants et autres ; 500 millions de Fcfa ont servi à payer des primes d’élections à tous les militaires (tous les états-majors) et le reste pour la carburation et autres dépenses liées à ladite élection. Nous ne pouvons pas communiquer des chiffres liés aux effectifs de l’armée, pour des raisons professionnelles. Mais, la somme donne exactement 15 mille Fcfa par militaire. A aucun moment, Candide Azanaï, ministre délégué auprès du président de la République, chargé de la défense nationale, n’a mis la pression sur le haut commandement militaire pour payer une quelconque prime. En tout cas, ceux que nous avons rencontrés hier ont dit n’avoir aucune instruction du genre, et que cela ne peut être d’actualité du moment où tout le monde est payé.

D’où est partie la rumeur ?

A ce jour, nul ne connait l’auteur de cette rumeur qui circule sur les réseaux sociaux et qui pourrait embrouiller l’armée béninoise. Le manque de confiance semble être à la base de cette information démentie qui a gagné le public. Les militaires ont certainement douté de la parole de la hiérarchie. C’est clair aujourd’hui que la base ne croit plus trop au sommet. Le point a été fait aux soldats, selon les patrons de l’Armée de terre. Mais apparemment, il y en a qui doutent encore. A côté de cela, il y a aussi la politique qui a gagné l’Armée. C’est certains officiers qui lancent de fausses informations dans le rang des soldats pour ternir l’image de leurs collègues et prendre leurs places.

Il est à noter que les soldats ne sont plus en odeur de sainteté avec la hiérarchie militaire depuis la mort du caporal Dangou, à la suite de l’enquête ouverte sur la mutinerie qu’il y a eu en Côte d’Ivoire. Les éléments semblent se méfier de leurs patrons parce qu’ils estiment qu’il y a une injustice liée à la mort de leur collègue. Ceux que nous écoutons et dont nous ne pouvons pas citer les noms disent toujours qu’ils veulent comprendre davantage les circonstances de la mort de leur collègue alors que la réclamation faite, selon eux, est de droit. La hiérarchie militaire n’a pas changé de version. Personne n’a programmé la mort du militaire. Il s’est mal comporté et la sentinelle, en voulant se défendre, l’a atteint mortellement. « Nous sommes dans l’Armée. On ne pouvait pas se taire sur la mutinerie qu’il y a eu en Côte d’Ivoire. Il était important de prendre des dispositions pour situer les responsabilités », nous a répondu, un haut responsable de l’Armée à ce sujet.

Félicien Fangnon
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