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Pour une promesse de 200.000 FCfa d’un député : Elèves et gendarmes embrasent Bantè
Publié le mercredi 4 mai 2016  |  La Presse du Jour




La ville de Bantè a connu des heurts sanglants, hier, mardi 3 mai 2016. A l’origine, certaines revendications des élèves du Collège d’enseignement général 1 de la localité.
Le bilan des manifestations d’hier à Bantè, selon des sources sur place, s’élève à un mort et plusieurs blessés. La date du mardi 3 mai 2016, les populations de Bantè s’en souviendront encore longtemps. Ce serait de tristes souvenirs en fait. Selon la relation des faits de témoins, confirmés par la mairie de Bantè, la manifestation des élèves qui a malheureusement dégénéré a d’abord débuté dans la matinée du lundi 2 mai au cérémonial des couleurs. Cérémonial qui a été empêché par les élèves qui ont décidé de mettre le drapeau en berne et d’empêcher le déroulement des cours. C’est alors, signale un communiqué de la mairie, que le Directeur du Collège aurait saisi la Brigade Territoriale de Bantè pour assurer la sécurité des personnes et des biens de l’établissement. Sur les lieux, les gendarmes ont été repoussés par l’ampleur de la violence des élèves très déterminés. Pour nos sources sur place, le repli des forces de l’ordre a permis aux manifestants de gagner la mairie et ont pris d’assaut la Route Nationale Djougou-Bantè. La circulation des véhicules a été ainsi empêchée.
Le communiqué de la mairie souligne qu’une fois dans ses locaux, les manifestants ont été reçus par le Secrétaire Général de la mairie en l’absence du Maire en mission sur Cotonou. Après les avoir convaincus à libérer la voie inter-Etats, le Secrétaire général de la mairie a reçu leur motion. Les manifestants y dénonçaient la non-autorisation de l’organisation des journées culturelles par l’administration du Collège et exigent le départ pur et simple du censeur du collège. «De l’échange que le Secrétaire Général a eu avec les responsables des élèves, il ressort ce qui suit :Sur le 1er point, l’Administration du Ceg refuse l’organisation des journées culturelles au regard des graves dégâts habituels causés à cette occasion ;Sur le second point, le Censeur serait selon eux devenu un autocrate et dirigerait le Ceg en lieu et place du Directeur ; il serait selon eux en train de faire des affectations arbitraires ; il serait également à la base de la non organisation des travaux dirigés pour les classes d’examen», indique le communiqué de la mairie.
Une histoire de promesse d’un député
Sur les ondes de la radio nationale, le chef d’arrondissement de Bantè, Innocent Akobi, a donné sa version des faits. Il a d’abord confirmé la mort d’un civile tombé sous les balles d’un gendarme et trois blessés graves. Ensuite, le Chef d’arrondissement de Bantè a expliqué que le motif du soulèvement des élèves est une promesse de 200.000 FCFA de l’honorable Léon Dègny pour l’organisation des travaux dirigés (TD) à l’endroit des élèves en classe d’examen. Innocent Akobia ajouté que cette promesse n’est pas encore honorée alors que les élèves pensent que c’est déjà fait. Alors, il a tenté de les convaincre à sa manière. «J’ai appelé l’honorable Dègny et j’ai mis le portable sur main libre et ils ont tous entendu. L’honorable n’a pas encore envoyé l’argent. Je leur ai dit que pour tout ce qui reste qu’on va gérer avec l’administration. Moi-même j’ai dépensé 100.000 FCFA pour les motiver et dire que ces 100.000, c’est pour compléter ce que l’honorable va envoyer pour pouvoir organiser les TD ». Cela n’a pas suffi pour calmer la fougue des manifestants. «Ce matin encore (Ndrl : hier matin) les élèves- ont repris la même chose », déplore le Chef d’arrondissement. Les gendarmes descendus sur les lieux n’ont pu contenir les manifestants. Ce qui a amené l’un d’entre eux à dégainer, amplifiant la colère des populations. «Toute la population s’est maintenant ruée sur la brigade pour aller défendre le corps de leur enfant. Ils se sont rendus au domicile du directeur et ont incendié sa maison, son véhicule, la baraque de sa femme ». Le drame est là. Il revient au ministère de l’intérieur d’ouvrir une enquête afin d’éclaircir ce qui s’est réellement passé pour que les responsabilités soient situées. Les raisons du soulèvement des élèves étaient-elles fondées ? Une manifestation d’élèves devrait-elle obliger un gendarme à tirer ? Des questions auxquelles il va falloir apporter de réelles réponses.
Athanase Dèwanou
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