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Coopération entre Etats ouest africains : Enfin, Talon au Nigeria !
Publié le mardi 10 mai 2016  |  Matin libre
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© Autre presse par DR
Chef de l`Etat Patrice Talon




Ce n’est pas trop tôt. Mais il n’est jamais trop tard de bien faire. Le président béninois se rend ce jeudi 12 mai 2016 dans la capitale nigériane. On pourrait croire que ce déplacement s’effectue dans le cadre de la coopération bilatérale entre son pays et le Nigeria. Erreur !

Le Président de la République du Bénin se rend jeudi prochain à Abuja au Nigeria. Pour nombre d’observateurs de la scène politique béninoise, ça y est enfin pour la relance de la coopération bilatérale entre le Bénin et le voisin de l’Est. Mais selon des sources généralement bien informées, le Président Patrice Talon est attendu dans la capitale nigériane pour un sommet sur la sécurité régionale. Il est prévu pour se tenir du 12 au 14 mai 2016. Un sommet qui va réunir la plupart des chefs d’Etat ou de gouvernement de la sous-région ouest africaine. Ce sera l’occasion pour le nouveau titulaire du palais de la Marina d’avoir un tête-à-tête avec son homologue nigérian. Les deux présidents pourront alors avoir des échanges bilatéraux.

Pour rappel, son prédécesseur, Boni Yayi s’est rendu dans la capitale nigériane la nuit même de son investiture. Si on est d’avis que Patrice Talon n’a pas besoin de l’onction du géant voisin avant de mettre en place son gouvernement, la plupart des Béninois s’attendaient à ce que sa première visite à l’étranger soit en direction du Nigeria. Mais Patrice Talon n’est pas Boni Yayi. Sans oublier qu’il a aussi sa conception des bonnes relations qui doivent exister entre ces deux nations condamnées à vivre ensemble. Dans tous les cas, beaucoup s’accordent à affirmer que les intérêts des populations béninoises devraient être placées au-dessus de toutes autres considérations. Et la nature avait donné un signal fort, lorsque juste au lendemain de l’investiture du nouveau président béninois, la crise dans le secteur de l’or noir au Nigeria a compliqué l’existence aux consommateurs béninois. Ces derniers n’ont pas alors compris qu’après le Togo, et même la Côte-d’Ivoire, que le numéro 1 du Bénin n’ait pas trouvé le temps pour rallier le Nigeria.

Au niveau de certains diplomates rencontrés au ministère béninois des affaires étrangères, on semble banaliser la légitime attente d’un peuple qui ne s’attend qu’au mieux-être. « …la France nous apporte aussi beaucoup mais le Président devrait privilégier le Nigeria avant la métropole ; car ce pays est très stratégique dans le quotidien des béninois… », a regretté Paul Atinmakan, un observateur de la scène politique nationale. En réalité, les diplomates, pour justifier la situation, arguent que dans le cadre du nouveau départ, le président de la République a décidé de faire les choses suivant les normes. Ainsi, la partie nigériane a été régulièrement saisie du désir du nouvel élu béninois de se rendre à Abuja dans le cadre de la coopération bilatérale. Ainsi donc, la procédure suit son cours. La belle preuve, il nous a été rapporté que c’est dans le cadre de cette visite de prise de contact et de travail que le ministre fédéral chargé des affaires étrangères a rencontré à Abuja, il y a deux semaines, l’ambassadeur béninois près le Nigeria. Les diplomates des deux parties travaillent donc à organiser cette rencontre suivant les normes universellement reconnues. Il n’est plus question de continuer par faire courir le personnel de l’ambassade du Bénin près le Nigeria dans tous les sens lorsque que le vol du président béninois atterrit à l’aéroport d’Abuja alors qu’il n’était pas attendu. Doit-on continuer avec ces descentes à l’improviste avec le nouveau départ ?

Les petits plats sont donc en terrain d’être mis dans les grands pour cette visite tant attendue. Il reste seulement à déplorer que la procédure de rencontre entre deux chefs d’Etat de la sous-région parait plus complexe comme celle entre le chef d’Etat d’un petit pays comme le Bénin et la grande France. Peut-être que la France Afrique donne des signes de plus de dynamisme que la coopération entre les nations d’un même espace comme la CEDEAO. L’adage dit qu’« à quelque chose, malheur est bon ». Ce sommet aura l’avantage de forcer la rencontre entre les présidents nigérian et béninois. Il en sera de même pour les autres présidents de la sous-région à qui Patrice Talon n’est pas encore allé faire ses civilités. Vivement la multiplication de ces sommets sous régionaux !

Symplice Comlan
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