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Editorial : La colère de Sèhouéto
Publié le mardi 10 mai 2016  |  Fraternité
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© Autre presse par DR
Le ministre de l`industrie, du commerce et de l`artisanat (Mica), Lazare Sèhouéto




Le consommateur béninois peut se frotter les mains. Un avocat, et pas des moindres, s’est constitué pour venir à sa rescousse. Lazare Sèhouéto, ministre du commerce, de l’industrie et de l’artisanat est indigné. Sans ménagement, il a tiré à boulets rouges sur les opérateurs économiques indélicats épinglés par ses services compétents. « Nous n’allons pas continuer de tolérer que le pays soit une poubelle ». La colère du ministre, virile et forte, est venue à point nommé. Il était temps que les pouvoirs publics se penchent avec insistance et fermeté sur les pratiques malsaines dont raffolent une clique d’opérateurs économiques et qui mettent en péril la santé des populations. Tenez ! Le pain, aliment prisé par un grand nombre de ménages renferme des substances nuisibles à l’organisme.
Aux dires de l’autorité, 80% des boulangeries vendent la mort à leurs clients qui naïvement se délectent quotidiennement de leurs produits. Aux timides dénonciations des associations de consommateurs, dénonciations vite noyées dans le flot des intérêts pécuniaires, s’ajoute le rappel à l’ordre du ministre, qui à première vue, prend à cœur son rôle de serviteur de la République. Mais le hic est que les manœuvres dolosives des commerçants cupides ne se limitent pas seulement à la fabrication du pain. Les jus de fruits abondamment distribués sur le marché n’échappent pas à cette mafia. Il en est de même des autres denrées de première nécessité que sont le sucre, le riz, les boîtes de conserve, le lait, l’huile, pour ne citer que ceux-là, dont des doutes légitimes peuvent être émis sur la qualité et la provenance.
Le mal que dénonce le ministre est profond. Car un secteur aussi vital que celui de l’immobilier est durement touché par les agissements de ces commerçants qui ont le vent en poupe. Le bâtiment est sacré pour le Béninois qui n’hésite pas à investir les fruits d’une vie de labeur dans l’érection de sa maison. Le fer à béton, un matériau indispensable dans la construction fait l’objet d’une vente frauduleuse. Les normes requises en la matière sont foulées aux pieds à telle enseigne que les bâtisses qui donnent l’impression d’être solidement implantées s’écroulent comme des châteaux de carte. Que dire du ciment dont le poids indiqué sur l’emballage n’est pas toujours conforme au poids réel du produit qui s’y trouve.
Lazare Sèhouéto, en tapant du poing sur la table, se range du côté de ses concitoyens. Mais attention à ne pas verser dans du sensationnel. Le combat pour le respect des droits des consommateurs est d’une certaine noblesse. Dorénavant, le suivi constant de la pratique de la réglementation s’impose. Mieux, des sanctions exemplaires à l’encontre des récalcitrants sont souhaitables. Ce n’est que par ce biais que les relations des opérateurs économiques avec la loi seront assainies. A la suite du coup de gueule du ministre, il est impératif que les contrevenants aux bonnes pratiques soient punis. C’est la seule issue qui s’offre au ministre pour prouver sa bonne foi et son engagement à œuvrer pour le respect scrupuleux des droits des consommateurs.
Moïse DOSSOUMOU
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