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Regard de Béchir Mahamat sur le sport roi au Bénin : «J’ai honte de la gestion du football béninois…»
Publié le jeudi 12 mai 2016  |  Matin libre




Consultant sur des chaînes de télévision du Bénin lors des grands rendez-vous footballistiques, Béchir Mahamat Haïdara est le Directeur technique du centre de formation Dimension Foot. Dans une interview qu’'il nous a accordée, l’ancien coach des Panthères de Djougou s’est prononcé sur le sacre d’Abi Sport. Il a par la suite levé un coin de voile sur les ambitions de son centre. Pour lui, le football béninois doit retourner à la base. Lisez-plutôt !

Matin Libre : Abi Sport a remporté la 6e édition du Tournoi des centres de formation organisé par Mounirou Daouda. Qu’est-ce que ce sacre vous inspire quand on sait que la compétition a réuni 12 centres de l’Afrique de l’Ouest et du centre ?

Béchir Mahamat : Merci monsieur le journaliste. Je dirai que ça dépend du sérieux qu’on met à la tâche. Abi est parti d’où ? Depuis combien de temps le centre travaille ? De quel moyen dispose-t-il ? Quelle est sa force dans ce qu’il fait ? Je connais le président du centre Abi. Le travail qu’il est en train de faire depuis des années a été payé aujourd’hui. C’est la preuve que le Bénin peut faire beaucoup de chose si on met du sérieux et qu’on donne les moyens de travailler dans la durée. C’est un désaveu de la gestion au haut sommet du football béninois. Je connais Abi depuis un certain temps. Il s’est détaché des crises qui alimentent le football béninois. Il se bat pour que son équipe soit compétitive et représentative. Cette victoire d’Abi, il ne faut pas qu’on se trompe, ce n’est pas la victoire du Bénin. C’est la victoire d’Abi qui a cru à ce qu’il fait.

Comment se porte le centre de formation Dimension Foot?

Aujourd’hui, Dimension Foot se porte bien. Pour preuve, le capitaine d’Abi vient de Dimension Foot. J’ai quatre joueurs à Mogas et d’autres à Onze Créateurs. On a plein de joueurs dans plusieurs clubs. Mais on veut cette fois-ci repartir à zéro. A partir du moment où on s’est fixé d’autres ambitions. Il faut préparer la base de l’équipe nationale des cadets à partir de maintenant. Il faut que Dimension Foot soit la base essentielle de l’équipe nationale des cadets. C’est sur cela que Dimension veut axer son travail. Il faut venir voir comment ça se passe et vous aurez le temps d’apprécier. Une fois encore, félicitation à Abi mais j’ai honte de la gestion du football béninois.

Quelles sont les ambitions de Dimension Foot ?

L’ambition de Dimension Foot, est que le football béninois prenne l’exemple sur Dimension Foot. Il faut qu’on forme à la base. Il faut que l’Etat s’engage et qu’on encourage aussi les sponsors et les mécènes à s’impliquer (et non les faire fuir) pour que le football béninois puisse générer et apporter de l’argent dans le pays. En somme, notre ambition est de constituer une base pour l’équipe nationale. On a été à la base de la première promotion des enfants qui ont été au Brésil où sur les 22, on avait cinq joueurs dont l’un aujourd’hui joue au Ghana, Saliou Badalaou. Le football béninois n’a pas généré quelque chose. Ça fait deux ans qu’il joue au Ghana et il a été nominé parmi les neuf footballeurs du championnat.

Votre regard sur la situation actuelle du football béninois

Complètement nulle. Le Ministère, la Fédération, le Comité de normalisation, les principaux acteurs, les entraineurs, il n’y a rien de bon. Il n’y a pas de sérieux. J’espère que le nouveau ministre des Sports qui est un jeune va se prendre au sérieux pour revoir les choses et promouvoir la formation à la base. Le ministre est là pour la rupture. Donc, il y a quelque chose qu’on veut rompre. Moi, j’ai foi en cela. Il y a des raisons d’y croire. J’espère qu’il va respecter la ligne de conduite de son chef. Si le football béninois décolle, il aura de la visibilité au Bénin et ça va générer beaucoup de choses. Je pense qu’avec le nouveau départ, on va y arriver.

Pour finir, les chances du Bénin pour la Can 2017…

Ce n’est pas le plus important. On ira à la Can pour faire quoi après. On a été qualifié trois fois à la Can. On a disputé neuf rencontres et on a fait un seul match nul. On va aller, on va faire piètre figure et on va revenir. Il faut avoir la culture de la défaite. Et c’est à partir des défaites qu’on fera de bonnes choses. Le plus important, ce sont les enfants, la base. Il faut qu’on s’organise en mettant en place un bon projet pouvant booster le football à la base. C’est essentiel et le plus important. Je vous remercie.

Propos recueillis par : Abdul Fataï SANNI
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