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Réformes politiques et institutionnelles : Vers un Mandat unique pour le président
Publié le samedi 21 mai 2016  |  ActuBenin
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© AFP par ISSOUF SANOGO
Politique: les Présidents Faure, Talon et Yayi reçus en audience par le président ivoirien Alassane Ouattara
Le Président ivoirien Alassane Ouattara a reçu en audience à sa Résidence les président Faure Gnassingbé du Togo, Patrice Talon du Bénin et l`ancien président Béninois Yayi Boni ce Lundi 18 Avril 2016




L’avènement du régime Talon a suscité beaucoup d’espoirs. Avec le "Nouveau Départ" en effet, le dispositif constitutionnel actuel risque d’être sérieusement revu. Dans cette optique, la question d’un mandat unique ou non constituera une véritable épreuve pour la commission.

Depuis l’installation de la commission chargée de proposer des réformes institutionnelles et politiques, beaucoup de choses ont été dites. On comprend que, pour des questions qui engagent la vie de toute une nation, toutes les couches de la société voudraient apporter leur pierre à l’édifice. Cela n’est pas mauvais, et laisse entrevoir la vitalité de la démocratie. Faut-il le rappeler, la réflexion en cours est la mise en application d’une promesse de campagne. Au cœur du débat actuel, le mandat unique ou le maintien de l’ancien dispositif. D’où l’intérêt de tous à la question. Toujours est-il, et c’est là le nœud du débat ou de la polémique, faudra-t-il passer à un seul mandat, un septennat peut-être, ou continuer avec l’ancien dispositif d’un mandat de cinq ans renouvelable une seule fois ? La question divise, et il serait illusoire de penser qu’une proposition vaille d’emblée mieux que l’autre. D’ailleurs, c’est là l’intérêt d’avoir, autour d’une même table, la trentaine de spécialistes qui se penchent actuellement sur la question. Le peuple aura certainement son mot à dire dans quelques mois, mais l’expertise de ces talents réunis, ne sera pas sans intérêt. Ce qui est à craindre par contre, c’est que la mauvaise perception que les uns et les autres ont eu de la gestion des dix dernières années, ne cristallise et envenime le débat. Car là, le rubicond avait été franchi. On a assisté à une escalade d’excès, et de pratiques politiques peu orthodoxes et souvent anticonstitutionnelles. Les mémoires sont encore remplies de diverses péripéties et d’actes posés par le régime et qui étaient illégitimes et hors d’entendement. Face à cela, la conclusion est vite trouvée. Beaucoup de Béninois hésiteraient aujourd’hui à confier leur destinée pendant dix années au premier venu. Ils reviennent de loin. C’est l’argument essentiel des partisans d’un mandat unique. L’actuel chef de l’Etat fait partie de ceux-là. Il ne cache pas sa volonté de voir limiter le séjour à la Marina. Il avait inlassablement répété lors de la campagne électorale que dans la configuration actuelle, le chef de l’Etat se préoccupe dès le premier mandat de sa réélection et d’un second mandat. Ce qui est préjudiciable à l’action politique.

Privilégier l’intérêt des populations

On sait que c’est un véritable supplice, une épreuve et une tentation pour tout humain parvenu à ce stratégique strapontin de ne pas prolonger son règne et les privilèges y afférents. Les exemples de chef de l’Etat prêt à tout, même à l’ignoble, pour fouler au pied la loi fondamentale, sont légion. Ce qui constitue la plupart du temps un énorme manque à gagner et une perte de temps pour le peuple. Puisque dès qu’il est au pouvoir, il agit plus pour plaire, plutôt que pour poser des actes de développement. La logique politicienne prend alors le pas sur l’action pour le mieux-être des électeurs. Mais de l’autre côté, l’argument aussi est vite trouvé. D’aucuns estiment que cinq années ne suffisent pas pour un président pour appliquer son programme. D’où souvent la nécessité de prolonger. Or, le danger, c’est que le locataire veuille continuer indéfiniment son séjour sous les lambris dorés aux frais de la princesse. C’est là que commencent les actes liberticides et autoritaires, allant dans le sens d’un nivellement des valeurs et le chaos. L’un dans l’autre, chaque option à ses avantages et peut-être des inconvénients. Mais, pour avoir expérimenté de façon négative le mandat de 5 ans renouvelable, beaucoup pencheraient aujourd’hui sûrement vers l’autre option.

Wilfrid Noubadan
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