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Interview du président Patrice Talon au journal Le Monde : Yayi et Kassa ont de quoi s’inquiéter
Publié le lundi 23 mai 2016  |  La Presse du Jour
Patrice
© aCotonou.com par DR
Patrice Talon, homme d`affaire et candidat aux élection Presidentielles




Le journal français «Le Monde» vient de publier une interview que lui a accordée le président de la République du Bénin, Patrice Talon. Dans cette interview, le Chef de l’Etat a répondu à des questions relatives à son prédécesseur, Boni Yayi et au ministre de l’énergie d’alors, Barthélémy Kassa. Des réponses de Talon qui sont loin de rassurer ces derniers.
Dans son projet de société, le candidat Patrice Athanase Guillaume Talon a prévu, une fois élu président de la République, d’œuvrer pour rendre la justice effectivement indépendante et d’opérer des réformes nécessaires pour réduire des pouvoirs du Chef de l’Etat vis-à-vis de cette justice. Et il n’est pas prêt de renoncer à cette promesse électorale. La preuve, le président Talon l’a rappelé alors qu’il répondait aux confrères du journal français, «Le Monde». A la question de savoir «S’il y a des soupçons de corruption à son encontre (Ndrl : Boni Yayi), allez-vous saisir la justice ou bénéficie-t-il de facto d’une amnistie ?», voici la réponse du président Talon : «Si cela est avéré, il devra en rendre compte et la justice agira. Il n’y a pas d’amnistie. Le mot amnistie n’a été utilisé qu’une fois au Bénin, au cours de la Conférence nationale [1990]. Et a déjà été oublié. A ma connaissance, il n’y a pas de dossiers ouverts à son encontre sur des détournements ou de la corruption. Mais si la justice le décide, il devra comparaître». Dans le dossier Ppea II, les confrères du Monde ont demandé : «Allez-vous rouvrir des dossiers de corruption, comme l’affaire Kassa ?». La réponse du président de la République est sans détour : «A mon sens, il n’y a pas de dossier Barthélemy Kassa, il y a un dossier sur les détournements de l’aide des Pays-Bas dans le domaine de l’eau. Et ce dossier n’est pas fermé. Je regrette la décision du Parlement, qui met M. Kassa à l’abri de poursuites judiciaires. Cela montre bien le besoin urgent de réformes. L’eau est vitale pour le pays, toute la lumière doit être faite. J’ai dit aux Néerlandais que nous ferons tous les efforts possibles pour déterminer où est passé leur argent. Et les responsables devront comparaître». Dans un pays où le Chef de l’Etat veut rendre la justice complètement indépendante, il y a de quoi que le président Yayi et son ministre Kassa commencent par perdre le sommeil. Car, Dieu seul sait que si la justice veut faire son boulot, pas sûr que ces deux soient laissés en dehors de certains dossiers fumants. L’indépendance de la justice en France est un poison pour les responsables étatiques de ce pays, surtout lorsqu’on n’est plus aux affaires. L’ancien président de la République, Nicolas Sarkozy, en sait quelque chose. Or, le président Talon est jaloux de l’indépendance de la justice française. Cette justice qui a connu du dossier de «tentative d’empoisonnement» et «d’atteinte à la sûreté de l’Etat» et dont Talon est fier de la manière avec laquelle elle les a menés de bout en bout sans interférence aucune. Talon, dernièrement face à Hollande à Elysée, a dit qu’il voudrait faire en sorte que la justice de son pays soit aussi libre. Tout cela n’est pour rassurer Yayi, Kassa et d’autres.

Jean-Marie Sèdolo
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