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Retour du Pvi-Ng au Port de Cotonou : Les manœuvres du Gouvernement de la Rupture
Publié le mardi 24 mai 2016  |  Matin libre
Patrice
© Autre presse par DR
Patrice Talon




Les Béninois ont-ils raison de confier la destinée du pays dans les mains d’un homme d’affaires dont les entreprises étaient pour la plupart en contrat avec l’Etat ? Depuis le 06 avril, les craintes d’un probable conflit d’intérêts se justifient quant aux manœuvres du gouvernement visant à rebâtir progressivement l’empire industriel et financier du groupe Talon. En effet, après le rétablissement de l’accord-cadre entre l’Aic (société sous le contrôle du président Talon) et l’Etat suivi du décaissement de 19,5 milliardsde FCFA et de 12,4 milliard au profit de la Sodéco (l’autre société du groupe Talon), c’est maintenant le tour de remettre en selle Bénin Control Sa à travers le retour au port de Cotonou sous une autre forme du Pvi-Nouvelle génération.

Nul n’ignore que le PVI-Ng avait été suspendu par l’ancien régime suite à ses conséquences désastreuses sur l’économie nationale et spécialement dans le panier de la ménagère. Mais qu’assiste-t-on aujourd’hui ? Patrice Talon, patron de Bénin Control Sa, prend actuellement les contacts nécessaires pour relancer ses activités au port. Et pour cela, il renégocie le contrat sur le scanning des marchandises et a déjà fait part de ses intentions au Bureau Veritas (BV), société française en partenariat avec la Douane béninoise pour une bonne exécution du programme.

Patrice Talon cherche à retirer à la Douane le scanning des conteneurs pour encore une fois confier ladite exploitation à un privé, l’une de ses sociétés certainement. Les Béninois doivent s’attendre donc les jours à venir au retour du Pvi-Ng sous une nouvelle forme, toujours avec les mêmes acteurs, l’ancien bénéficiaire devenu président de la République. Il est donc à craindre que si le Pvi-Ng est gérée de la même manière qu’en 2012, on assistera bientôt impuissant à une nouvelle hausse des prix des produits de premières nécessités et à une baisse des recettes portuaires.Ce qui, à coup sûr, fera fuir la destination Bénin aux navires.

En effet, lorsqu’on parle de Bénin Control Sa ou du PVI-NG, il s’agit principalement de la gestion du scanner au port de Cotonou qui permet de vérifier ce qui entre et sort de l’enceinte portuaire. Au temps fort du Pvi, Bénin Control Sa scannait tous les conteneurs un par un sans exception - au lieu de le faire sur la base de l'analyse des risques telle que recommandée par la pratique internationale. Ce qui lui permettait de générer énormément de revenus au détriment des populations, créant ainsi une inflation dans les marchés et surtout mettant en mal la compétitivité du port. Plusieurs navires avaient en effet fui la destination Cotonou durant cette période. Cette situation, faut-il le rappeler, avait créé des problèmes entre la Douane béninoise et Bénin Control Sa. La Douane estimait à juste titre que cette activité d'exploitation du scanner relevait de ses prérogatives et surtout de la souveraineté nationale. Mais Bénin Control Sa avait usé de toutes les manœuvres pour arracher l’exploitation du scanner des mains de la Douane. Ce qui a été à l’origine de la brouille entre Patrice Talon et l’Etat.

Au regard de ce qui se trame pour faire revenir le Pvi-Ng au port de Cotonou, on peut se demander, à juste titre si l’actuel Chef de l’Etat privilégie ses intérêts au détriment de ceux des Béninois. La question mérite d’être posée d’autant plus que dans une interview que Patrice Talon a accordée au journal français Le Monde, il a affirmé ceci :"Ce que je fais, c’est d’abord pour moi-même. Je pense à moi tout le temps". Comme pour dire qu’il est venu au pouvoir pour se servir d’abord. Et ce n’est pas tout. Plus loin, dans le même entretien, s’agissant du rétablissement de l’accord-cadre entre l’Etat et l’Aic, Patrice Talon a reconnu officiellement que cette «mesure profite à lui aussi». Les Béninois savent maintenant à quoi s’en tenir les cinq prochaines années avec le régime Talon.

Mike MAHOUNA
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