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La Nouvelle Tribune N° 2499 du 22/2/2013

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Poursuite de cinq ministres devant la Haute Cour de Justice : une lutte contre la corruption à la carte
Publié le jeudi 21 fevrier 2013   |  La Nouvelle Tribune


Rogatien
© Autre presse par DR (Photo d`archive)
Rogatien Biaou
Ancien ministre des affaires étrangères. Photo : Rogatien Biaou


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Cinq anciens ministres de la République font l’objet depuis quelques jours de poursuites devant la Haute cour de Justice (Hcj). Si cet acte est salutaire pour notre pays, il faut néanmoins déplorer son côté folklorique et une volonté subtile du Chef de l’Etat d’utiliser cette lutte pour détourner l’attention des béninois des problèmes actuels du pays.


La lutte contre la corruption « tam-tam » est de retour. Depuis quelques jours, cinq anciens ministres font l’objet d’une poursuite devant la Hcj. Avec le zèle habituel propre au régime du changement, la police judiciaire a saisi les passeports de certains de ces ministres. Ils sont ainsi empêchés de faire des voyages à l’extérieur du Bénin. Selon des sources proches du dossier, ceci n’est qu’une mesure conservatoire du gouvernement pour empêcher ces ministres de fuir. Les cas de Lionel Agbo et de Patrice Talon, tous refugiés à Paris pour échapper à des poursuites judiciaires, ont forcement inspiré le gouvernement. Ce dernier donnait aussi par là un signal fort aux prévaricateurs potentiels tapis dans l’administration et dans les lambris dorés de la Marina. Pour la leçon, c’est assez clair. Seulement voilà! Cette inquisition lancée à l’endroit de ces cinq ex-ministres n’est pas si sincère que ça. On pourra y déceler des velléités du gouvernement et du Chef de l’Etat, d’utiliser ces dossiers comme artifices pour détourner l’attention des Béninois des dossiers préoccupants de l’heure. En effet, il est bien curieux, qu’en dehors d’une molle décision de mettre sur pied une commission d’enquête sur le scandale du concours de recrutement de cadres au profit du ministère de l’Economie et des Finances, le Chef de l’Etat n’ait pas pris la décision, ni de révoquer son ministre, ni de demander l’annulation de ce concours. Il est resté imperturbable face aux sirènes de l’Observatoire de lutte contre la corruption, de la Fesyntra-Finances, des centrales syndicales et des jeunes eux-mêmes. Connaissant la promptitude du Chef de l’Etat sur ces genres de problèmes, son silence paraît bien suspect. Mieux, sur les élections communales qui s’annoncent, le gouvernement est resté royalement amorphe, pourtant il reste deux grands chantiers avant d’aller à ces élections. Sur cette préoccupation politique, le gouvernement feint d’oublier le chantier de la Lépi et le nouveau code électoral. Tout se passe comme s’il veut fermer les yeux des populations et ne leur permettre de l’ouvrir que le jour de l’élection. C’est peut-être à ce prix que le gouvernement va réaliser le raz-de-marée qu’il mijote de faire pour ces élections.

Grande ruse

L’acharnement actuel du Chef de l’Etat à voir traduire devant la Hcj ces anciens ministres, amène à s’interroger sur sa volonté réelle. Et pour cause, en dehors des cas de Noudégbessi, Lawani et Zinzindohoué qui furent ses ministres, ceux de Kamarou Fassassi et de Rogatien Biaou existaient bien avant son arrivée au pouvoir. Depuis 2006, qu’attendait-il pour traduire ces ministres devant la Hcj. Pour les trois autres, les dossiers pour lesquels ils sont accusés remontent à 2008 pour la Cen Sad et 2010 pour Icc-services. Tout ce temps ne pouvait-il pas suffire pour faire quelque chose ? Pourquoi c’est maintenant que le gouvernement et son chef s’acharne-t-il à vouloir lutter pour faire aboutir ces dossiers ? Tout porte à croire que le Chef de l’Etat a juste ménagé, et la chèvre et le chou, pour bénéficier d’un second mandat.

Où sont passés les autres ?

Dans sa parodie de lutte contre la corruption, le gouvernement ne semble pas trop s’attaquer à l’essentiel. Sinon comment comprendre qu’il laisse les tâches les plus faciles à faire et cherche à résoudre les plus difficiles. En effet, dans les dossiers Sbee, Cen-Sad et Icc-services, ce ne sont pas seulement les ministres Fassassi, Lawani, Noudégbèssi et Zinzindohoué qui sont impliqués.
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