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Réformes à l’ère de la Rupture : Les Fcbe, la Rb, le Pcb et les Fdu disent non au mandat unique
Publié le jeudi 26 mai 2016  |  Fraternité
Amos
© L`événement Précis par DR
Amos Elègbè Conseiller spécial du Chef de l’Etat aux affaires politiques




Les langues commencent par se délier à propos des réformes politiques envisagées par le Chef de l’Etat Patrice Talon. De passage hier devant la Commission des réformes, les partis politiques ont eu à saluer l’initiative tout en faisant part de leurs réserves sur certains points dont celui du mandat unique. Les Fcbe conduites par Amos Elegbe, les Fdu de Mathurin Nago, la Rb représentée par Bernard Lani Davo ou encore le Pcb ne sont pas favorables à cette option. Ces formations politiques, pour la plupart, craignent que le mandat unique ne devienne un piège pour la démocratie. Les partis politiques n’ont pas manqué de se prononcer sur la question de la réforme du système partisan et de la Haute Cour de la Justice. Faut-il le souligner, le Prd de Me Adrien Houngbédji n’a pas daigné se prononcer sur ces sujets à sa sortie de la rencontre.

Léon Bani Bio Bigou, SG/FAAR
« Nous, nous sommes d’accord pour un mandat unique de 7 ans »



Nous saluons déjà cette démarche du Président qui a voulu avoir le point de vue des Partis politiques sur les réformes envisagées. Notre souhait est qu’on puisse lever les verrous au niveau de la Haute Cour de Justice, pour finir avec l’impunité. Il y a des impairs mais les textes actuels ne permettent pas de poursuivre les auteurs. Le changement de comportement ne peut se faire que de deux manières : l’encouragement à l’endroit de ceux qui font bien et des sanctions à l’égard de ceux qui font mal. Ensuite, il faut qu’on réforme le système partisan, qu’on puisse les réduire et les regrouper autour de grandes idéologies pour l’unité nationale. Il nous faut de vrais partis politiques pour mener des débats sur les problématiques du développement, sans considération éthique ou régionale. En ce qui concerne le point du mandat unique, nous, nous sommes d’accord pour un mandat unique de 7 ans.

Mathurin Nago, Président de Fdu
« Nous estimons que c’est un grand risque d’envisager pour l’instant un mandat unique »



Nous avons réagi sur plusieurs sujets dont la question du mandat unique. Nous estimons que c’est un grand risque d’envisager pour l’instant un mandat unique. Ce serait mieux de garder le statu quo. Nous avons estimé qu’il faut revoir également la composition de la Haute Cour de Justice pour la rendre plus performante. En ce qui concerne le système partisan, nous n’avons pas insisté là-dessus puisqu’il y a beaucoup de gens qui se sont prononcés déjà sur cette question. Il y a un travail d’assainissement à faire, et nos propositions sont contenues dans le document transmis à la Commission.

Jean Cocou Zounon, Parti Communiste du Bénin
« En un mandat unique, le Président a la largesse de détruire le pays comme il le veut »
Les problèmes qui se posent dans notre pays dépassent les attributions d’une commission. Nous leur avons dit qu’au mieux, on aurait dû faire des travaux préparatoires à des assises nationales, où chaque composante de la nation devra se prononcer. Nos propositions tendent à résoudre les problèmes qui se posent dans ce pays dans le cadre de la lutte contre l’impunité. Toutes nos propositions sont contenues dans un document transmis à la commission. La crise est profonde, et il faut que toutes les composantes de la nation puissent se réunir pour y apporter des solutions. Le mandat unique ne résout aucun problème. En un mandat unique, le Président a la largesse de détruire le pays comme il le veut puisqu’il n’a pas à solliciter un second mandat.

Bernard Lani Davo, Renaissance du Bénin
« La Renaissance du Bénin est contre le mandat unique… »
Nous souhaitons que les réformes soient conduites de façon à permettre au Bénin de prendre un nouveau départ, tant sur le plan politique que sur le plan du développement. Il faut qu’à l’issue de ces réformes, les partis politiques puissent réellement jouer leur rôle. En dehors des points envisagés par le Président de la République, la Renaissance du Bénin a le souci de voir la décentralisation devenir une réalité. Si la Constitution, dans la mesure du possible, peut donner priorité à la décentralisation, ce serait un atout pour le développement. La Renaissance du Bénin sest contre le mandat unique. D’abord, c’est pour quelle durée ? Il vaut mieux donner la chance au peuple de juger celui qui a été choisi et lui permettre de briguer ou non un autre mandat. Il y a des projets de développement qui prennent du temps. L’efficacité d’une action peut être appréciée en un ou deux mandats.

Amos Elègbe, Forces cauris pour un Bénin émergent
« Ce n’est pas le mandat unique qui va freiner la corruption ou l’impunité, l’autocratie ou la dictature »



Notre Constitution a quand même connu 25 ans d’exercice. Le contexte dans lequel cette Constitution a été rédigée est dépassé. Nous nous sommes penchés sur les différents points proposés par le Chef de l’Etat. Nous avons exercé le pouvoir et nous devons avoir le courage de dire si là où nous allons est important ou pas. Les matières en cause sont tellement nombreuses que nous nous demandons s’il ne faut pas aller vers une assemblée constituante. Ceci, pour rédiger carrément un projet de Constitution adapté aux exigences de notre temps et aux réalités de notre pays. Nous avons discuté des questions relatives au mandat unique, le pouvoir présidentiel, la Haute Cour de Justice etc. Nous ne sommes pas favorables au mandat unique. Ce n’est pas le mandat unique qui va freiner la corruption ou l’impunité, l’autocratie ou la dictature. Aucune grande démocratie au monde n’existe avec un mandat unique. Il faut à un moment donné sanctionner le pouvoir. Le contrôle citoyen ne peut se faire que par les urnes. Un mandat unique de 7 ans est trop long pour que s’il y a des dérives, le peuple puisse sanctionner. Si nous devons tenir compte de tous ces paramètres, la justice le chômage et autres, il nous faut aller à une assemblée constituante.
Propos recueillis par Fulbert ADJIMEHOSSOU (Coll.
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