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Lieutenant Charles Kpokpoya à propos du 1er juin: «On n’intègre pas le facteur arbre dans la politique d’urbanisation»
Publié le jeudi 2 juin 2016  |  La Nation
Lieutenant
© Autre presse par DR
Lieutenant Charles Kpokpoya




Les changements climatiques se révèlent aujourd’hui comme une menace potentielle à laquelle il faut opposer des remèdes dont le reboisement. Instituée en 1985 par feu général Mathieu Kérékou, la Journée nationale de l’arbre célébrée chaque 1er juin en est à sa 32e édition cette année. Le lieutenant Charles Kpokpoya, est agent des eaux et forêts et chef division de la promotion du reboisement à la Direction générale des forêts et ressources naturelles (Dgfrn). Il parle ici des acquis du Bénin quant à cette journée et surtout, du reboisement dans les grandes villes en proie à l’urbanisation sauvage comme Cotonou.

Le lieutenant Charles Kpokpoya réfute l’opinion selon laquelle il n’y a pas d’arbres à Cotonou. Il préfère répondre qu’il y a des arbres mais mal répartis. «Certaines avenues sont bien reboisées tandis que d'autres artères sont nues», dénonce-t-il. «Trottoirs, sols et allées dallées, pas de place prévue aux arbres dans la construction des voies», déplore-t-il. Et pour illustrer la réalité, il évoque l’avenue Jean-Paul II qui conduit à la zone du port. Charles Kpokpoya pense que cette allée devrait être verdoyante. Hélas !« Nous avons planté plusieurs fois là mais les plants meurent. Et pour cause ! Le diagnostic a révélé que le sol était bétonné. Alors malgré votre volonté vous êtes bloqué», a-t-il regretté.
La foresterie urbaine est défaillante au Bénin. Pour la réaliser, il faut un plan d’urbanisation qui s’y penche. Certes, un Comité habilité est disponible et regroupe des experts de la Soneb, de la Sbee, des travaux publics, des télécommunications, etc…, informe Charles Kpokpoya. Le but, dit-il, est «d’éviter de tuer les arbres parce que ça aura dérangé un tuyau de la Soneb ou un poteau électrique de la Sbee». Malheureusement, les paroles sont peu accompagnées d’actes et les textes restent parfois à leur stade de théorie, note-t-il. Raison pour laquelle, il suggère que « les décideurs prennent le taureau par les cornes ».

Plantons et entretenons

Il urge de donner une place de choix à la foresterie urbaine. Cela interpelle aussi le lotissement. Car, «les gens s’installent avant le lotissement », constate- t-il. «Plantons et entretenons des arbres pour mieux vivre demain ». C’est le thème d’exhortation qui va accompagner les opérations de plantation d’arbres ce jour, 1er juin comme à l’accoutumée.
Face au problème crucial de changement climatique aux effets pervers tant sur la pluviométrie que sur la biodiversité, le lieutenant Charles Kpokpoya imagine ce que serait devenu le Bénin si ladite journée ne fut pas instituée. Selon lui, cette journée a permis au pays de gagner sur les plans comportemental, écologique et socio-économique.
« Dès novembre et décembre, il y a des écoles, communes, départements, Ong et autres structures qui se mettent à préparer la journée de l’arbre», se réjouit-il. Le Bénin gagne ainsi par la prise de conscience des populations sur l’importance de l’arbre. Ceci lui «permet de bénéficier de leurs bienfaits écologiques», indique Charles Kpokpoya.
Par ailleurs, « l’arbre nourrit ceux qui s’occupent de sa production », déclare le lieutenant selon qui, des dizaines de citoyens, de pépiniéristes vivent de l’arbre. « On fait des recettes qu’on verse au trésor public », a-t-il souligné avant de soutenir que « l’arbre est le plus gros partenaire de l’homme ».

143 611 612 plants mis en terre

A ce jour, selon les données statistiques fournies par Charles Kpokpoya, entre 1985 et 2015, 143 611 612 plants environ ont été mis en terre sur une superficie de 147 665 ha. L’ensemble est constitué par des bois d’œuvre, de service, etc. dont beaucoup sont déjà arrivés ou ont dépassé même leur âge d’exploitabilité.
Comme il ne suffit pas seulement de planter des arbres, il urge de veiller par ailleurs à leur santé qui est primordiale. «Les populations doivent savoir qu’un arbre détérioré constitue un préjudice pour notre vie, qu’un arbre mutilé est quelque chose de moins pour la qualité de la vie», avertit-il. Pour cette édition, il souhaite que le président Patrice Talon mette la première plante en terre. Cela motive les populations qui se disent « je vais faire le geste que le président de la République a fait». Et si le geste est effectivement fait, hommage sera rendu à feu Mathieu Kérékou qui, «en bon prophète a initié cette journée, remède contre la ruine de notre écosystème»
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