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Difficultés de trésorerie à l’ère de la rupture : Quelles chances pour la survie des mesures sociales ?
Publié le mercredi 8 juin 2016  |  Fraternité
Patrice
© Autre presse par DR
Patrice Talon




Gratuité de la césarienne, gratuité de l’école primaire pour tous, exonération de la scolarité des filles au secondaire, exonération des frais d’inscription dans les universités publiques, gratuité des soins aux enfants de 0 à 5 ans atteints du paludisme…A l’ère de la rupture, la continuité de ces mesures sociales prises sous Boni Yayi est sujette à questionnements au regard des difficultés de trésorerie auxquelles fait face le régime Talon depuis sa prise du pouvoir le 6 avril 2016.
Les caisses de l’Etat sont au rouge. Les voix autorisées le chantent dès qu’ils en ont l’occasion. A titre d’exemple, dans l’entretien accordé au journal Le Monde au cours de sa parution du vendredi dernier, le ministre du développement Abdoulaye Bio Tchané a affirmé que sur 100 FCfa de recettes encaissées, 50 F servent à payer les salaires des fonctionnaires, 41 F sont réservés pour éponger la dette, et 9 F pour les autres charges. Avant lui, le Chef de l’Etat dans le même Journal a martelé que son prédécesseur a laissé le pays dans un état catastrophique. Une situation incommodante pour le Nouveau départ qui se trouve incapable de faire face aux charges sociales, du moins pour le moment.

Pas de financement…Pas de gratuité
Sur le terrain, la situation reste confuse et la tension est palpable. Depuis quelques semaines, les hôpitaux publics rechignent à faire bénéficier aux patientes, la gratuité de la césarienne. De même, les soins contre le paludisme aux enfants de moins de cinq ans sont désormais payés. Raison évoquée par les hommes en blouse blanche, le Nouveau départ peine à assurer les engagements pris par le régime de Boni Yayi. Il est aussi à noter que les subventions dues aux écoles et collèges à cause de la gratuité de l’école au primaire et pour les filles au secondaire ne sont pas payées en totalité. Et donc, cette situation bloque, faute de moyens financiers, le bon déroulement des activités pédagogiques. En somme, les cas de mesures sociales en souffrance sont légion et cela suscite moult inquiétudes au sein des populations bénéficiaires de ces mesures.

Poursuivre ou arrêter ? A quel prix ?
Le Nouveau départ fait face à une équation à deux inconnues. Poursuivre ou arrêter les mesures de gratuité et les subventions accordées aux centres de santé, aux écoles et autres secteurs sociaux. Face aux difficultés actuelles de trésorerie, le Président Talon et ses ministres donneraient tout pour arrêter ces mesures sociales ou du moins différer leur application, quitte à trouver des financements adéquats et pérennes. Le ministre Bio Tchané a tenté de faire passer la pilule à travers les médias. Mais face à la levée de boucliers généralisée de la société civile, désapprouvant cette forme de gouvernance ‘‘inconséquente’’, le régime en place a dû faire marche en arrière tout en rassurant les Béninois, de sa volonté manifeste de sauvegarder les acquis sociaux.
Le souvenir des dégâts matériels et humains consécutifs aux échauffourées sur le campus dues à la tentative de suppression de la gratuité de l’inscription dans les facultés est encore vivace dans les mémoires. L’Etat étant une continuité et face aux enjeux politiques et sociaux immédiats comme la révision de la loi fondamentale, le panier de la ménagère mal rempli source de tensions, le chantre de la rupture est contraint de trouver les ressources adéquates pour assurer la continuité des mesures sociales de l’ère Boni Yayi. La paix sociale et le succès du ‘’Nouveau départ’’ en dépendent.
Gérard GANSOU
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