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Pour non indemnisation après expropriation pour cause d’utilité publique : 177 propriétaires du site d’Onigbolo saisissent l’Assemblée Nationale
Publié le lundi 20 juin 2016  |  Matin libre




Par une pétition adressée au président de l’Assemblée Nationale, les victimes d’expropriation (177), pour cause d’utilité publique, du site abritant le complexe cimentier d’Oinigbolo ont partagé avec la représentation nationale, la situation d’injustice qui prévaut dans ce processus d’indemnisation depuis près de 40 années. Aussi, le député Moukaram Koussonda natif de la région a-t-il expliqué les différentes démarches menées mais qui n’ont abouti à rien.

En effet, le dossier avait déjà fait l’objet d’une déclaration à la tribune de l’Assemblée nationale par le député Moukaram Adjibadé Koussonda il y a quelques mois au cours de la 7ème législature. Au cours de la 4ème législature, le même dossier avait fait l’objet d’une question orale avec débat au gouvernement, déposée par le même député et son ancien collègue Bernard Lani Davo. En 2006, toujours sous la 4ème législature, une Commission d’information, d’enquête et de contrôle parlementaire avait été constituée puis a réussi à faire son travail. La Commission a déposé des rapports ; des recommandations tendant à obliger le gouvernement à céder à la pression populaire ont été formulées, mais rien n’a été fait pour soulager les plaignants. Même l’engagement de la société Scb Lafarge, aujourd’hui société principale bénéficiaire du site, de prendre en charge le dédommagement des présumés propriétaires terriens, quitte à déduire plus tard l’argent qu’elle aurait dépensé des frais du loyer à payer à l’Etat béninois n’a pas prospéré sous le défunt régime. L’honorable Koussonda Adjibadé Moukaram a expliqué que l’historique de ce dossier démontre clairement que 3 membres du gouvernement du président Patrice Talon, maîtrisent parfaitement l’affaire pour avoir co-signé un arrêté interministériel portant mis en place de la Commission interministérielle chargée de conduire le processus d’indemnisation des domaines d’installation et d’exploitation du Complexe cimentier d’Onigbolo alors qu’ils étaient membres d’un gouvernement de l’ancien président Yayi Boni. C’était suite à une décision prise en Conseil des ministres en sa séance du 27 octobre 2010. Il s’agit de Pascal Irénée Koupaki, alors ministre d’Etat, chargé de la prospective, du développement, de l’évaluation des politiques publiques et de la coordination de l’action gouvernementale, de Candide Armand-Marie Azannaï, ministre de l’Industrie, porte-parole du gouvernement, et de Alassane Seïdou, ministre de la Décentralisation, de la gouvernance locale et de l’aménagement du territoire.

Kola PAQUI (Br Ouémé Plateau)



Lire ci-dessous le contenu de la pétition

Pobè le 10-06-2016
Collectif des victimes d’expropriation pour cause d’utilité publique du site du complexe cimentier d’Onigbolo, domicilié à Onigbolo (Pobè).
BP : 148 /Pobè TEL : 95 38 43 92
Pétition

A
Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale.
Porto-Novo.

Objet : Non indemnisation des présumés propriétaires
du site du complexe cimentier d’Onigbolo,
Arrondissement d’Issaba, Commune de Pobè.

Monsieur le Président,

Nous venons par la présente, porter à votre bienveillante attention, la situation d’injustice appuyée que nous subissons de

la part des autorités de ce pays depuis plusieurs décennies.
En effet, comme vous le savez tous, le plus grand gisement cimentier de notre pays se situe à Onigbolo, Arrondissement d’Issaba, Commune de Pobè. C’est aussi un secret de polichinelle de vous rappeler, vous en savez d’ailleurs beaucoup de choses, que les différents gouvernements qui se sont succédé à la tête de notre pays depuis environs 40 ans, n’ont daigné rien tenter en vue de l’indemnisation des présumés propriétaires des terres qui renferment le calcaire exploité par la société qui y est installée. Ils ont donc solidairement échoué dans ce domaine de justice sociale.

Ainsi, l’Etat et plusieurs de ses représentants se sont impudiquement enrichis sur le dos de ces paisibles populations transformées de facto en de victimes expiatoires d’un manque de volonté politique et subséquemment forcées d’égrener le chapelet de la misère. Les premières générations de victimes de cette hideuse et ignoble exploitation de l’homme par l’homme dorment déjà dans un sommeil qui est davantage malicieusement troublé par les jérémiades produites par le concassage de la roche sédimentaire qui brutalise leurs sépulcres.

Les deuxièmes générations ont, elles aussi vieilli parce qu’étant victimes d’une paupérisation cancérigène aggravée par une psychologie où s’est refugiée une désespérance accablante.

Face à cette insupportable injustice, face à ce ‘’ nazisme économique ’’ qui ne cache pas son nom, notre génération se voit dans l’historique obligation d’agir pour réparer ce tort causé à nos parents et dont nous portons le sceau de la plus effroyable répercussion qu’est la pauvreté.

Ainsi donc, nous soussignés, victimes d’expropriation, venons par la présente pétition :

1. Rappeler les violations abominables dont nous sommes l’objet du fait de l’accaparement de nos terres sans dédommagement aucun ;
2. Rappeler l’appauvrissement irrémédiable des populations riveraines qui n’ont plus de terres à cultiver ;
3. Rappeler l’assujettissement des mêmes populations aux grandes maladies endémiques ;
4. Rappeler le chômage endémique des jeunes de cet espace exproprié ;
5. Rappeler que lorsque l’Etat déclare certaines terres d’utilité publique, les présumés propriétaires sont légalement astreints à la jouissance de leurs droits de propriété par la voie de l’indemnisation conformément aux textes en vigueur dans la République ;
6. Exiger que dans les plus brefs délais, les victimes que nous sommes, soient dédommagées, faute de quoi nous nous verrons dans l’obligation de prendre nos responsabilités ;
7. Rendre le gouvernement et la SCB-LAFARGE responsables de toutes déconvenues qui découleraient du fait de la non satisfaction des revendications contenues dans la présente pétition.

Ont signé :

He Adjibadé Moukaram Koussonda
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