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Plume libre : Le style Talon dans la jungle du kpayo !
Publié le jeudi 23 juin 2016  |  Fraternité
Essence
© Autre presse par DR
Essence frelatée




Dans la dynamique du Nouveau départ , Patrice Talon lève le voile sur sa stratégie pour régler la vieille et cruciale question de la vente de l’essence frelatée Kpayo. Le chef de l’Etat a puisé dans ses réserves novatrices pour faire face à un phénomène qui a résisté à la succession des régimes au point de dégager les effluves de la fatalité. L’ancien homme d’affaires a dégoté la thérapie pour convertir le fléau en chose pourvoyeuse de fonds pour le trésor public.
Talon a décidément l’imagination fertile. Et il fait du gouvernement de la rupture une usine à fabriquer des initiatives porteuses pour l’économie nationale. Le style de l’icône du Nouveau départ tranche avec les traditionnels bruits de bottes et le gonflement des muscles des gouvernants. Très attendu sur le dossier brûlant du Kpayo, Talon a répondu par la manière. La solution proposée tient les ficelles de l’efficacité et sort de l’exhibition improductive sur fond de violence et de la traque aveugle des meneurs indécrottables du trafic.
Talon marque la rupture avec ses prédécesseurs Kérékou et Yayi, adversaires proclamés du commerce de l’essence frelatée, qui avaient pris l’option de la répression des vendeurs de produits pétroliers prohibés. Mais la mafia du Kpayo a résisté à la violence policière et à cette chasse mal organisée et peu mûrie. La dernière décennie a notamment montré les limites de la répression avec l’équipe de la refondation soufflant le chaud et le froid avec la politique spectacle dictée par l’opportunisme politique.
Pour contrarier le cartel du Kpayo et boucher les vannes de l’informel, Talon a recours à l’art de la finesse, loin de la brutalité inféconde. La rupture abandonne la répression et utilise l’arme judicieuse des impôts. Les rois de l’industrie du Kpayo doivent désormais payer les taxes. De l’instinct de répression, on passe à la raison du fisc dans une économie essentiellement fiscale. Au regard de l’ancrage du kpayo et de ses ramifications dans le pays de l’informel où tout marche sur la tête, Talon sort la carte de la rationalité pour embrasser et mieux étreindre le monstre du frelaté.
Les effets conjugués de la multiplication des stations-service et le poids des taxes peuvent signer à terme la mort du kpayo sans adversité ni frustration. Doté d’une incroyable inspiration , Talon avance dans la jungle sous les vivats des rois du milieu , champions de la foire d’empoigne et de la saignée de l’économie nationale. Comment lutter contre le Kpayo tout en le mettant au service de l’Etat ? Talon a trouvé la recette. Sur l’essentiel, la rupture avec la répression permettra de renflouer les caisses de l’Etat par les taxes imposées à ce qui, jusqu’ici, a pris de dimension dans l’informel et profité à la mafia.
Talon imprime sa marque à la gouvernance à l’ère de la rupture. La décision sur le kpayo est à visage social. Le commerce des produits pétroliers de la contrebande est ancré dans les habitudes dans un pays où, malgré les dégâts causés par la vente de l’essence dans la rue, tout le monde ou presque est consommateur du kpayo. Le Nouveau départ va diluer la concurrence déloyale dans le secteur pétrolier.
Le successeur de Yayi marque un gros coup. Moins de 100 jours après avoir pris les clés de la présidence de la République, Talon évacue en douceur les dossiers chauds. Dans l’élan du Nouveau départ.
Sulpice Oscar GBAGUIDI
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