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Stratégies asphyxiantes de l’essence Kpayo sous la Rupture : Talon doit s’attendre à une situation suffocante
Publié le vendredi 24 juin 2016  |  Matin libre
Patrice
© aCotonou.com par DR
Patrice Talon, le Président de la république du Bénin




L’essence de la contrebande communément appelé « Kpayo » ne doit plus être commercialisé au Bénin. En tout cas, c’est la lutte que semble mener depuis des décennies, les différents gouvernements béninois qui se succèdent. Elu par le peuple, dans sa grande majorité, le « Messie » ou encore le chantre du Nouveau Départ n’est pas également prêt à lâcher les baskets aux vendeurs de l’essence dite frelatée. Chose curieuse, la stratégie de lutte du gouvernement de la Rupture serait plus que répressive. Une stratégie qualifiée d’ores et déjà d’asphyxiante par certains observateurs. Bien qu’ils aient combattu le candidat du régime défunt pour élire Patrice Talon, ces vendeurs seront bientôt contraints à l’abandon de leur job. Parlant de la stratégie du gouvernement Talon pour combattre le Kpayo, la répression serait simplement écartée pour avoir déjà prouvé son inefficacité sous le Changement et la Refondation. Il serait donc, pour le Président Patrice Talon, de se départir des méthodes inappropriées utilisées par ses prédécesseurs dans la lutte contre le trafic des produits pétroliers. Pour mieux poursuivre la traque des contrebandiers sans faire de dégâts matériels et humains, il a été conçu, selon le ministre des finances, Romuald Wadagni, une nouvelle approche qui sera expérimentée par le gouvernement du Nouveau départ. ‘’La répression n’est pas la meilleure formule. Le gouvernement travaille sur deux axes notamment le différentiel entre le prix au niveau des stations et dans l’informel à travers les taxes et d’autre part, pallier l’indisponibilité de stations-service dans les villes’’ a tenu à clarifier l’autorité ministérielle devant les députés au parlement. La lutte reposera donc désormais sur deux principaux axes. Certes, les objectifs seront atteints mais les désagréments seraient pires que ceux qui en découleraient d’une méthode répressive.

Comment le gouvernement asphyxie et recourt indirectement à la répression...

Pour contrarier le cartel du Kpayo et boucher les vannes de l’informel, la rupture abandonne la répression et utilise l’arme des impôts. Le premier axe de la lutte consistera donc à contraindre les vendeurs de l’essence dite frelatée à payer de lourdes taxes. Ceci, devra donc conduire à la hausse du prix du Kpayo pendant que l’essence vendue par la Sonacop serait accessible à tous. Grâce à ce volet, le gouvernement vise simplement à décourager les vendeurs afin de les amener à y renoncer au risque de s’endetter. Voilà la thérapie du Nouveau Départ pour étreindre ce commerce qui nourrit des milliers de familles au Bénin. Quand bien même, le Bénin a jusque-là une économie essentiellement fiscale, est-ce une raison pour l’Etat de s’enrichir sur le dos des pauvres populations ? La Sonacop doit vendre certes mais devrait-on, pour cela, mettre en péril la liberté d’entreprendre ? Autant de questions auxquelles seul l’actuel gouvernement pourra trouver des réponses convenables. Les populations n’étant pas dupes, sauront hausser le ton pour se défendre quand ils sentiront leur job menacé de disparition. Si les vendeurs de charbon ont fait plier récemment le gouvernement en manifestant juste devant une station-télé, la situation actuelle risque d’être plus suffocante. A ce stade, dans l’optique de faire respecter l’autorité de l’Etat, il sera fait appel aux forces de l’ordre. De façon directe ou indirecte, le gouvernement de la Rupture sera contraint de recourir à la répression dans sa lutte contre l’essence de la contrebande. Le second axe de la lutte parait plus louable, salutaire et indispensable. Pallier l’indisponibilité de stations-service dans les villes est une mesure qui s’impose. Car, malgré la flambée du prix du Kpayo, les stations-services de la Sonacop n’arrivent toujours pas à profiter de la situation. Outre le fait qu’ils aient du mal à satisfaire la forte demande des conducteurs de voitures et de moto-taxis, ils sont en nombre très limité. Une situation qui profite le plus souvent aux stations privées de vente d'essence.

Finir avec la contrebande pour en créer davantage de chômeurs…

La décision sur le kpayo est d’abord et avant tout à caractère social. Même s’il faut admettre qu’il occupe une place de choix dans l’économie béninoise. Les effets conjugués de la multiplication des stations-service et le poids des taxes peuvent signer à terme la mort du kpayo pas sans adversité ni frustration. La question qu’il convient de se poser est de savoir le sort réservé à ces milliers de commerçants, une fois qu’ils seront contraints au chômage par le gouvernement. Même si avec la création de nouvelles stations-services, une partie des vendeurs pourrait être enrôlé, l’évidence est que beaucoup d’entre eux seront condamnés à vivre dans des conditions précaires. Le nombre de chômeurs risque d’accroitre de façon exponentielle sous la Rupture.

Sortir la Sonacop de l’impasse sans en vouloir au Kpayo…

Pendant que la Société nationale de commercialisation des produits pétroliers (Sonacop) s’essouffle et s’étouffe et le supplice des consommateurs devient récurrent, tout usager peut, à chaque kilomètre au plus, s’acheter de l’essence avec les vendeurs de kpayo. pénurie persistante du carburant Peu importe alors, le nombre de nouvelles stations qui seront créées, la concurrence déloyale dans le secteur pétrolier ne peut être éradiquée définitivement mais plutôt diluée. La traque impitoyable contre les vendeurs de ce produit de contrebande est donc inopportune.

Aziz BADAROU
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