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Recours à la vindicte populaire : Pourquoi les Béninois se font-ils justice ?
Publié le vendredi 24 juin 2016  |  Fraternité
Trois
© Autre presse par DR
Trois voleurs de moutons brûlés vifs à Aplahoué




Nul ne peut se faire justice. Cependant, face au regain d’insécurité dans la ville de Cotonou et environs, les populations ont tendance à se substituer à la justice. La vindicte populaire défraie à nouveau la chronique, surtout au lendemain de la barbarie survenue au quartier Aibatin à Cotonou. Sous une pluie de pierres et de coups de machettes, puis sous la flamme de la justice populaire, des présumés voleurs de motos ont été abattus. C’est un fait que les autorités judiciaires et celles en charge de la sécurité des personnes et des biens dans la capitale économique ou ailleurs auront tort de négliger. La situation pourrait devenir incontrôlable si l’on n’y prend garde. Avec une barbarie d’une autre époque, toute alerte de vol pourrait déboucher, sans interrogatoire, sur la peine de mort. Ceux qui voudront se régler les comptes ne manqueront d’imagination pour inciter à de telles violences sur leurs adversaires.
La vindicte populaire n’est pas un fait nouveau dans les villes du Bénin. Cotonou en a connufréquemment les décennies écoulées aussi bien sous le régime Kérékou, Sogloque sous Boni Yayi. C’est donc à l’Etat de prendre ses responsabilités, pour garantir la quiétude des populations.

Un sentiment d’abandon des populations ?
Les causes de ce déchainement des populations sont connues. Excédées par le regain d’insécurité ces dernières semaines, les populations prennent sur elles la responsabilité d’agir. Ce n’est pas, certes la solution, puisque la vindicte populaire est un crime puni par la loi. Mais cela témoigne d’un sentiment d’abandon des populations par les forces de sécurité publique. La politique sécuritaire est mise à rude épreuve depuis quelque temps par les hors la loi qui opèrent en plein cœur de la ville de Cotonou, de jour comme de nuit. Il faudra aussi tenir compte du manque de moyens des unités de police et de gendarmerie et de beaucoup d’autres facteurs. Pendant que la police est touchée par des crises internes, les populations éprouvent le sentiment d’être abandonnées à elles mêmes. A cet effet, elles ne peuvent que s’adonner, au mépris de la loi, à de telles barbaries. Mieux, la crise de confiance entre les populations et les forces de sécurité publique est totale. Elles se font l’idée qu’en confiant les mis en causes à la justice, ils pourront tôt ou tard sortir pour commettre les mêmes forfaits.

Prévenir vaut mieux que guérir
En lieu et place de la peine capitale, sur fond d’‘’euphorie’’ populaire, les populations devraient plutôt collaborer avec les forces de sécurité publique. Un présumé voleur tué, c’est des pistes d’enquêtes embrouillées et plusieurs criminels en liberté, ou alors un innocent martyrisé. Ce qui ramène aux scènes de violences, diffusées à travers les médias par les unités de police ou de gendarmerie, c’est-à-dire la présentation de cadavres de malfrats qui auraient « tenté d’ouvrir le feu » sur une patrouille de police ou de gendarmerie.Il est évident que de telles images conduisent les populations à en faire de même quand elles se sentent en insécurité. Ainsi, le cycle de violence ne fera que s’agrandir, quand la justice populaire devra prendre le pas sur la vraie justice, du moins la justice institutionnelle.
Fulbert ADJIMEHOSSOU
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