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Sortir le Bénin du noir : Course contre la montre chez le ministre Jean-Claude Houssou
Publié le vendredi 24 juin 2016  |  La Presse du Jour
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© aCotonou.com par DR
Dona Jean-Claude Houssou, Ministre de l’Energie, de l’eau et des mines,




Au nombre des défis que s’est imposé le Président Talon, alors candidat au fauteuil présidentiel, figure l’autonomie énergétique du Bénin. Dans le même temps,il faut parer au plus pressé : sortir les Béninois du noir. Tout un programme qui place le Ministre Jean-Claude Houssou en charge du secteur au rang des hommes clefs du dispositif du président Talon.

Il fait partie incontestablement des Ministres les plus suivis du Gouvernement Talon ; plus que les Ministres d’Etat et non moins anciens candidats à la Présidence de la République très en vue et d’autres. Certes, de fortes personnalités du gouvernement Talonmais plus occupées à gérer leurs dossiers dans les quatre murs de leurs bureaux. Il est obligé, lui, d’aller au charbon pour apporter des solutions urgentes aux problèmes des Béninois qui n’en peuvent plus de vivre les affres du délestage. Il a pour mission de ne pas faire mentir le Chef de l’Etat qui a promis de juguler définitivement la crise énergétique à son arrivée au pouvoir. Ce fut l’un des thèmes forts de la campagne menée par le candidat d’alors dans toutes les contrées du Bénin. On comprend pourquoi Jean-Claude Houssoune peut se permettre de perdre une minute de son temps depuis qu’il a pris les rênes du Ministère de l’Energie. De quoi se demander s’il ne regrette peut-être pas d’avoir laissé son douillet fauteuil à Electricité de France (EDF) et ses avantagespour celui plutôt « électrique » du Ministère de l’Energie à lui offert par Talon et sur lequel il lui est difficile de s’asseoir. Le chantier est vaste. Régler l’urgence et poser les bases solides de la gestion durable d’une crise énergétique à laquelle des régimes successifs n’ont pu trouver de solution. Les Béninois ne veulent rien entendre de cela. Ils sont pressés de voir le miracle promis par Talon se produire. Et visiblement l’homme qu’il a dénichépour l’y aider se plaît bien dans son nouveau rôle, heureux d’apporter à son pays l’expertise acquise dans les plus hautes sphères du secteur énergétique ; là où l’à-peu-près n’est pas permis. C’est sans doute ce qui a justifié l’émotion de l’hommelors de ses premières sorties d’état des lieux où il a été confronté à des réalités étrangères à lui. Depuis lors, il est redescendu sur terre, ne parle presque plus. Mais il court. Il a pris la mesure de la situation et des réalités typiquement béninoises. Désormais, comme son Chef et avec son soutien, il avance sans bruit.

Soutenir le « soldat » au front

Il est au front comme un bon soldat. Après l’émotion, l’action. A l’état des lieux qui s’est révélé désastreux ont succédé des actions concrètes devant permettre à Talon de tenir ses promesses. Des actions qui rompent avec la navigation à vue. Le Ministre qui a désormais une vision claire du secteur s’est doté d’un plan stratégique à court, moyen et long termes. D’où la mise en route de l’agenda dont les grandes séquences ont été annoncées, avec comme première échéance le mois de décembre. La promesse faite aux Béninois d’avoir l’eau et l’électricité sans rupture pour les fêtes de fin d’année n’est pas tombée du ciel. Des actions sont menées pour y parvenir. Entre autres, l’appel à manifestation d’intérêt pour permettre à Maria Gleta de tourner pour 120 mw ; la location de moyens de production pour une capacité supplémentaire de 120 mw d’ici la fin de l’année et d’autres mesures visant la gestion rationnelle de l’énergie disponible. Tout ceci renforcé, bonne nouvelle, par le complément en cours de négociation avec le Nigeria. Sous l’impulsion du chef de l’Etat, le Ministre serait en pourparlers avec son homologue nigérian. Des pourparlers poursuivis dernièrement par ses émissaires à Abuja et qui ont abouti à des engagements coté nigérian aussi bien en matière de fourniture de l’énergie électrique que du gaz. Le bout du tunnel serait donc très proche. Déjà à l’occasion de sa dernière sortie des installations de production d’énergie de la Communauté électrique du Bénin et des centrales thermiques louées auprès de sociétés privées, le 13 juin 2016, le Ministre a relevé des avancées dans la production énergétique. Les premiers effets des mesures prises par le Gouvernement dans le secteur donc. Mais pour l’heure, le pays n’est pas encore libéré du délestage. Ce n’est pas le pire pour lui. Il doit accepter de souffrir le martyr jusqu’à Décembre au moins, pour faire mentir ses détracteurs. Des manœuvres seraient en effet en cours pour pousser le Chef de l’Etat à lui retirer sa confiance.Des méthodes d’hier qui reviennent au galop. Peut-être serait-il utile que le Chef de l’Etat de qui les Béninois attendent une autre forme de gouvernance sorte de son mutisme pour rassurer la population d’une manière ou d’une autre. On ne change pas d’équipe comme de chemise ou sous pression, surtout lorsque l’on est dans des secteurs où les résultats s’obtiennent sur la durée. Sauf si l’on a envie, comme par le passé, de se contenter de solutions précaires et sans lendemain. Le défi de l’autonomie énergétique est le défi de tous, et non celui de Talon et de son Ministre. Tout part de l’Energie et tout nous y ramène. Pas d’industrie, pas d’économie, pas de développement sans énergie. Il faut soutenir et consolider les actions plutôt que de les déstabiliser. On parlera politique et des intérêts à préserver après. Talon n’a que cinq ans à faire.

Junior Fatongninougbo
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