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Recrudescence de l’insécurité au Bénin : « Les auteurs de vindicte populaire sont passibles de poursuites… », dixit le DGPN Idrissou Moukaïla
Publié le mardi 28 juin 2016  |  La Nouvelle Expression
Idrissou
© aCotonou.com par DR
Idrissou Moukaïla, Directeur Général de la Police nationale (DGPN)




Des actes de vindicte populaire insoutenables se multiplient chaque jour à Cotonou et dans les autres villes du Bénin, avec leurs corollaires de « corps grillés ». Le directeur général de la Police nationale, le contrôleur général de police Idrissou Moukaïla, met en garde ceux qui s’adonnent à ces actes, car passibles de poursuites judiciaires

Matini MARCOS

Rien ne peut justifier la vindicte populaire devenue un acte ordinaire, chaque jour que Dieu fait, à Cotonou et dans les autres contrées du Bénin. Des images insoutenables de suspects battus jusqu’au sang, de corps grillés par une foule survoltée. La crainte -et cela s’est passé plus d’une fois- c’est que des innocents ont été soupçonnés de vol, ou de vol de sexe, et brûlés vifs. On se souvient, comme si c’était hier, de ces gens soupçonnés de vol de sexe, qui seraient des « Ibos » nigérians, et qui ont été battus à sang et brûlés, et dont le corps de l’un d’entre eux a été traîné derrière une moto par un quidam, sous l’effet de l’alcool. A l’époque, il suffisait d’avoir la peau claire pour être soupçonné de vol de sexe. On se souvient encore de ce déséquilibré mental rapatrié de la France, qui suivait des soins dans un centre spécialisé à Mènontin, un quartier de Cotonou.

Celui-ci a trompé la vigilance des responsables du centre de santé et s’est échappé. Le temps que les responsables du centre s’en aperçoivent et le recherchent, les conducteurs de taxi-moto l’ont accusé d’être un bandit et ont crié au voleur, juste parce qu’il a la peau claire. En moins de cinq minutes, leurs homologues zémidjans venus de toutes parts, et sans rien demander, l’ont tabassé et charcuté. En 2011, le gardien du CGP Idrissou Moukaïla a surpris un homme en train de regarder la maison à travers l’entrebâillement du portail et a crié au voleur. En quelques minutes, les gens ont accouru et sans attendre, ont ligoté celui-ci, en lui portant des coups mortels. La scène se passait aux environs de trois heures du matin. L’homme, qui s’est révélé un déséquilibré mental, n’a eu la vive sauve que grâce à l’intervention du commissaire Idrissou Moukaïla qui, entre-temps, a été informé. Autant d’exemples qui invitent les populations à la modération et surtout au respect de la loi

La mise en garde du DGPN

Le directeur général de la Police nationale, le CGP Idrissou Moukaïla, déplore la recrudescence de ces actes de vindicte populaire et appelle les populations au respect de la loi. « Nul n’a le droit de se faire justice dans un Etat de droit comme le nôtre. Il existe la présomption d’innocence, principe cardinal dans la procédure du code pénal et chacun se doit d’en tenir compte, sous peine de poursuite judiciaire », a-t-il martelé. Autrement dit, tous ceux-là qui prennent la tête de la foule, ou qui s’affichent dans les cas de vindicte populaire, sont passibles de poursuite judiciaire. La police peut à tout moment interpeller ces meneurs et les présenter au Procureur de la République pour meurtre. Par ailleurs, le DGPN invite les personnes respectueuses de la loi à informer au plus vite les forces de sécurité en cas de vindicte populaire, afin que les victimes soient sauvées et que force reste à la loi. A bon entendeur…
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