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Promotion du genre à l’ère du Nouveau départ: La femme en quarantaine dans la Rupture
Publié le jeudi 30 juin 2016  |  La Nation
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Mme Béatrice Agbo dit Maman Requin (à droite), grande mobilisatrice des femmes à Cotonou pour l`élection de Patrice Talon






Une seule poule contre onze coqs dans la basse cour. C’est le sort qu’a connu la gent féminine depuis la nomination des nouveaux préfets. Cette nouvelle ossature de l’administration territoriale, en plus des inégalités observées jusque- là dans le cadre de la promotion de la femme, à l’avènement de la Rupture, semble laisser la cible sur le carreau, réduisant ainsi sa participation aux instances décisionnelles.

Une seule femme contre onze hommes. C’est le nouveau visage que présentent les préfectures du Bénin depuis la désignation en Conseil des ministres mercredi 22 juin dernier, des chefs-lieux des départements et la nomination des nouveaux préfets devant assurer la représentation de l’administration territoriale. Depuis une semaine donc, les noms des nouveaux préfets de l’ère de la Rupture sont officiellement connus. Ils sont au total douze, dont une femme en la personne de Déré Lydie Chabi Nah. Précédemment assistante du préfet des départements de l’Atacora et de la Donga, Gervais N’Dah Sékou, la jeune dame originaire de Kérou, devra désormais assurer l’administration du département de l’Atacora.

A la lecture de la place accordée à la femme à l’ère de la Rupture, l’on peut affirmer que sur le terrain de la promotion de la femme, le nouveau régime ne fait pas mieux que celui défunt. Il est vrai que le président Patrice Talon avait mentionné dans son projet de société qu’un cachet spécial ne sera pas accordé aux femmes. Mais le monde se développe avec des défis inhérents à cette évolution.
A l’heure du Nouveau départ, tout semble se jouer aux dépens des femmes, encore qu’elles avaient déjà beaucoup de peine à maintenir les plumes âprement comptabilisées sous les régimes précédents. Les discours prononcés avant et après l’investiture du président de la République Patrice Talon, la formation de son premier gouvernement, les nominations à divers niveaux sont des éléments qui dénotent de son manque d’intérêt pour l’approche genre. Même si, au demeurant, il avait annoncé les couleurs en soulignant qu’il ne ferait pas la part belle aux femmes, une fois investi, sa méthode d’écarter la gent féminine traduit son désintérêt à la cible. Beaucoup avaient espéré qu’il accorderait plus de confiance aux femmes à la formation de sa première équipe gouvernementale, mais rien n’y fit. Idem en ce qui concerne les nominations dans les sociétés étatiques. Le chef de l’Etat ne changera pas non plus de stratégie avec la nomination récente des nouveaux préfets.

Sont-elles incompétentes ?

Il est vrai que la compétence reste le socle de gestion du Nouveau départ. Mais les femmes en manqueraient-elles autant pour subir ce sort à l’heure de la Rupture ? Sont-elles si incompétentes dans l’exercice de leurs fonctions administratives ou politiques ? Négocient-elles mal leur place au sein des structures de l’appareil étatique ou s’agit-il d’un manque de confiance de la part du chef de l’Etat à leur endroit ? Ce qui ne passe pas inaperçu sous le nouveau régime, est que les inégalités du genre se creusent davantage en ce qui concerne la participation des femmes aux instances décisionnelles.
Dans tous les cas, les féministes devraient changer de fusil d’épaules pour défendre leur cas. La stratégie du président Talon est un signal à leur endroit afin qu’elles puissent se révéler davantage et mieux se mettre en évidence.

Maryse ASSOGBADJO
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