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Dossier machines agricoles : près de 20 milliards de FCFA dilapidés
Publié le jeudi 30 juin 2016  |  La Nouvelle Expression
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© AFP par BERTRAND GUAY
Visite de travail et d`amitié du Président Thomas Boni Yayi à Paris.
Lundi 9 juin 2015. Elysée. Paris. Le Président Thomas Boni Yayi.




(Selon une enquête de l’hebdomadaire La Croix du Bénin)

« Projet mécanisation de l’agriculture au Bénin équivaut à 20 milliards de FCFA dépensés et non investis ». C’est ce qui se dessine lorsqu’on parcourt l’enquête de l’hebdomadaire La Croix du Bénin sur le sujet, exposée aux professionnels des médias, hier mercredi 29 juin, à Cotonou.



« Un tracteur, une machine agricole ressemblant à un tas de ferrailles rouillées, couverte de poussière, dépiécée et gisant dans un coin d’une vaste ferme d’environ 100 hectares, quelque part à Parakou, précisément dans la zone de Tourou. Et son propriétaire d’affirmer : « Ce tracteur, que j’ai acquis en 2012, n’a jamais fonctionné. Son embrayage a cédé le jour où on l’a mis en marche pour la première fois. Et jusqu’à aujourd’hui, je n’ai pas encore trouvé un embrayage de rechange » ». Voilà, l’un des constats faits par Guy Dossou-Yovo, journaliste à l’hebdomadaire « La Croix du Bénin », lors de son investigation, début 2016, sur le dossier « Machines agricoles », qu’il a partagé avec ses confrères, hier mercredi 29 juin, à Cotonou, pour regretter que l’initiative de la mécanisation agricole au Bénin a accouché d’une dilapidation de 20 milliards de FCFA. « Les députés de la 7ème législature, recommande-t-il, doivent interpeller le gouvernement du président Talon pour éclairer la lanterne des Béninois sur les 20 milliards environ des contribuables partis en fumée ». Car, le fait cité à l’entame de ce papier n’est pas isolé, relève Guy Dossou-Yovo.



Le régime de la rupture interpellée



La preuve, s’explique le confrère de La Croix du Bénin, « Jusqu’au moment de notre enquête, les paysans continuent d’attendre les quatre essoucheuses achetées en 2008 à environ un milliard de FCFA par le gouvernement pour les aider dans leurs travaux champêtres. (Au fait), elles ne sont plus opérationnelles ; elles sont toutes en panne et abandonnées depuis 2011 dans la brousse (même si deux d’entre elles viennent d’être retournées à l’Agence de développement de la mécanisation de l’agriculture – ADEMA-) ». En résumé, expose Guy Dossou-Yovo, « Mauvaise gestion, impunité, complicité au sommet des autorités hiérarchiques, et surtout politisation de tout, manque de valeurs et de scrupule des cadres béninois (…) sont là, quelques-uns des maux qui plombent la mécanisation de l’agriculture » dans le pays. Au fond, insiste le journaliste de La Croix du Bénin, « derrière (ces) tracteurs, moissonneuses, essoucheuses, …, livrés aux intempéries dans les fermes, se cachent des prédateurs de l’économie nationale ». Le régime de la rupture saura-t-il conjurer ce sort ? C’est ce que lance comme défi Guy Dossou-Yovo à Patrice Talon et à son équipe.

Le Bénin d’abord



Rien n’est moins sûr, affirme un confrère présent à la conférence de presse. Car, soutient-il, à l’instar du chef de l’Etat, se trouvent des personnes qui doivent justifier les moins de 3,4 milliards, 1,9 milliard et 800 millions de FCFA encaissés dans les 20 milliards pour fournir des prestations. C’est mieux, conseille le père Crépin Magloire Acapovi, directeur de publication de l’hebdomadaire La Croix du Bénin, de ne pas baigner dans un scepticisme. Car, évoque-t-il, il ne s’agit point d’une question de personne mais du Bénin. Mieux, développe le directeur de publication de La Croix du Bénin, « la rupture commence par soi-même. Elle est l’affaire de tous, sans haine et sans passion ». C’est pourquoi, souligne-t-il, « nous ne devons pas porter des réverses. Le président de la République doit réussir (à clarifier ce dossier) parce qu’il ne s’agit pas de lui mais du peuple béninois et il faut qu’il ait le courage de commencer ». Sinon, cette affaire, laissée en état, ont répondu les paysans aux interrogations de Guy Dossou-Yovo, a un impact négatif sur la sécurité alimentaire : « Sans la mécanisation, nous ne pouvons pas grand’chose. Nous ne pouvons pas manger à notre faim, en quantité et en qualité, en étant encore et toujours à la houe, à la daba, dans nos champs ».

Merci OSIWA

L’intégralité de ces déclarations, indignations et appréhensions des présumés bénéficiaires du projet de mécanisation de l’agriculture au Bénin, que sont les cultivateurs et agriculteurs, se retrouve dans La Croix du Bénin, n°1344 du 15 avril 2016. Elle est déclinée en quatre articles prolongés par deux encadrés qui rapportent les propos de Grégoire Akoffodji, alors ministre de l’Agriculture, et de l’honorable Janvier Yahouédéou, dont le silence actuel sur le sujet a suscité un sentiment de suspicion dans le rang des professionnels des médias. « Pourquoi depuis ce temps, lui, qui est le premier à investiguer sur le dossier de « Machines agricoles », s’est-il tu ? », ont murmuré les uns et les autres au terme de la conférence de presse. Ce n’est pas un dossier facile, convient Guy Dossou-Yovo qui, en communion avec tous les travailleurs de La Croix du Bénin, a remercié l’organisation Open Society Initiative for West Africa (OSIWA), le partenaire sans lequel les ressources financières et techniques manqueraient pour publier cette sixième enquête intervenue dans le cadre de l’exécution du projet « Médias pour le développement ».

Vadim QUIRIN

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