Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Mali    Publicité
aCotonou.com NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article
Politique

100 jours du Président Patrice Talon : navigation à vue, clientélisme, opacité, rétropédalage…
Publié le lundi 11 juillet 2016  |  Notre Voix
Chef
© Autre presse par DR
Chef de l`Etat Patrice Talon






06 avril 2016-11 juillet 2016. Bientôt 100 jours que les Béninois sont dans la «rupture» et le «nouveau départ». Que retenir de l’action gouvernementale ? Que s’est-il passé au Bénin durant cette période ? Quelles grandes orientations ont été données au pays ? Le Bénin progresse ou recule ? La réponse est facile à donner tant la nouvelle gouvernance inquiète plus d’un avec son lot d’improvisation, de clientélisme, d’insécurité, de délestage, de chômage pour les jeunes et pour les femmes, de violation des décisions de justice, de renforcement du monopole privé dans le coton… En attendant le grand dossier «Spécial 100 jours Talon», voici l’analyse de la situation.

Le gouvernement Patrice Talon ne semble pas savoir dans quelle direction avancer. Plusieurs dossiers font du surplace. L’improvisation et la déroute de ce gouvernement se font également sentir dans des dossiers sensibles. Le rétropédalage est récursif : retrait du garde de corps aux députés, immatriculation des motos, gratuité de la césarienne, taxation de l’essence de la contrebande, dette intérieure du Bénin… D'où l'impression de totale improvisation, parfois de panique, que donne aujourd'hui l'action du gouvernement, sans priorité et sans vision. Il semble découvrir les problèmes seulement quand ils se présentent concrètement à lui. Le problème n'est pas tant que le gouvernement Talon ne dise pas ce qu'il fait. Le problème est surtout qu'il ne dise pas où il va, et par quelle route. Probablement parce qu'il n’a pas encore tout finalisé («nous mettons en place les équipes et les personnes pour ce nouveau départ. On a des plans d’action secteur par secteur», expliquait Talon à «Le Monde Afrique» sans plus de détails.

Le bilan des 100 jours est catastrophique. Il n’est pas reluisant. C’est l’avis de millions de Béninois. Et il suffit d’écouter les grognes matinales, les émissions interactives ou de se rendre dans nos marchés pour s’en rendre compte.

Plusieurs ministères sont aujourd’hui paralysés, notamment aux finances où les travailleurs du trésor et de la comptabilité publique sont en grève. Dans l’administration publique, des travailleurs commencent par hausser le ton pour dénoncer le laxisme du gouvernement qui paraît «impuissant» et «incapable» d’apporter des solutions aux difficultés subies au quotidien par la population. De plus en plus, ils dénoncent ses actions «sans cohérence et sans solidarité» entreprises au niveau des Ministères.

L’emploi des jeunes, l’autonomisation des femmes, la santé et surtout la sécurité des populations ne sont pas encore au programme. Les jeunes sont laissés à eux-mêmes. Les femmes n’ont plus de microcrédits. Dans les marchés, c’est la mévente. Les jeunes promoteurs ne savent plus à quel saint se vouer. La grande majorité de la population s’enfonce dans un dénuement total.

Toute cette semaine, les défenseurs du régime parleront de «bilan très élogieux» du «Nouveau Départ». Quelques morceaux choisis : dénouement de la crise chez les méthodistes, réformes politiques lancées, annulation des concours, suppression des décrets, désignation des chefs-lieux de départements et nomination des 12 nouveaux préfets, réduction des ministères de 28 à 21… Ils diront encore que l’ancien régime a laissé le pays dans un état «comateux». Ils n’auront pas le courage d’aller sur le terrain du coton où plusieurs dizaines de milliards sont déjà sortis du trésor public, avec à la clé le rétablissement de l’accord cadre entre l’Etat et l’AIC.

La propagande sur les réseaux sociaux(intoxication, désinformation et manipulation) a pris la place de l’art minutieux qu’implique le fait de gouverner.Mais ils ne réussiront pas à convaincre les Béninois. Espérons qu’il y aura un pilote ayant du leadership et une vision claire et rassembleuse.

Somme toute, depuis le 06 avril 2016, sur les questions de l’eau, de l’énergie, de la pauvreté, de l’emploi des jeunes, de la santé, de la relance agricole, des microcrédits aux plus pauvres, des grands travaux, de l’éducation, de mobilisation des ressources internes…, le gouvernement de la «rupture» n’a pas bougé.
Commentaires