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Disparition des cérémonies de remerciement au chef de l’Etat: La Rupture rompt avec les pratiques propagandistes
Publié le samedi 16 juillet 2016  |  La Nation




Depuis avril dernier, le Bénin vit au rythme d’un nouveau régime caractérisé par la disparition des meetings de remerciement et des messes d’actions de grâce. C’est l’une des marques du «Nouveau départ» qui semble avoir d’autres chats à fouetter.

A régime nouveau, nouvelle ligne de conduite. Et pour cause, il souffle depuis maintenant cent jours un nouveau vent sur le Bénin. Une atmosphère bien moins agitée que celle ayant caractérisé les régimes du Changement (2006-2011) et de la Refondation (2011-2016).

Laquelle rime bien avec la méthode discrète qui caractérise le «Nouveau départ» en termes de communication, de médiatisation et de cérémonie de remerciement tous azimuts au président de la République. Si les militants et sympathisants de Boni Yayi en avaient fait en son temps, toute une pièce de démonstration, l’actuel régime vient décourager la pratique. Tout se joue désormais en silence, sans tambour ni trompette, même si des nominations se font aussi à l’heure de la Rupture. Aucun cadre n’est autorisé à se lancer dans cette pratique.

Ces cérémonies au temps du régime défunt

En réalité, les marches de soutien, les messes d’actions de grâce et les meetings de remerciement ont constitué durant les deux mandats de Boni Yayi, des pratiques ancrées dans les habitudes des Béninois. Le phénomène était quasiment devenu la mode, de telle sorte que quand le gouvernement procédait à la promotion d’un citoyen ou d’un cadre du pays à la tête d’un département ministériel ou d’une structure étatique, le réflexe sacré était de la célébrer au travers d’une messe d’actions de grâce ou d’un meeting de remerciement. C’est pour honorer le Père céleste à travers le père de la Nation qu’incarne le chef de l’Etat. De fait, les jours non ouvrables constituaient les moments par excellence pour se livrer à cette activité laudative à la gloire du chef de l’Etat. Les places publiques et les églises étaient prises d’assaut par les cadres promus, leurs parents et amis. Aucun ne dérogeait à la règle. Ceci, à coup de lourds investissements et risques aussi, puisqu’il fallait aller à la rencontre des populations parfois en convois et parcourir monts et vallées afin de témoigner sa reconnaissance au président Boni Yayi.
Des moments afin de jauger la cote de popularité du président de la République, présenté à ces occasions comme ‘’papa bonheur" ou encore ‘’le bâtisseur infatigable’’ pour certains et ‘’l’homme de vision’’ ou le ‘’grand artisan du développement’’ pour d’autres.
Que dire des millions qui y étaient engloutis, en vue de la réussite de l’évènement ? Des fonds qui servaient notamment à la confection des tee-shirts et casquettes pour lui donner un cachet spécial, des grandes banderoles qui faisaient à la fois office de décor, des messages d’adhésion aux idéaux du chantre du Changement ou de la Refondation, et de messages de sensibilisation en direction des populations défavorisées.
La presse dans son ensemble était traitée en reine. La Télévision nationale était vénérée, car elle constituait le canal privilégié pour relayer ces ‘’moments forts’’.

Sans tambour, ni trompette

Bref, ces moments sont désormais révolus. Le Bénin a amorcé depuis trois mois un «Nouveau départ». Celui au cours duquel on s’exhibe le moins et on communique sans tambour, ni trompette et est interdit l’organisation des meetings de remerciement.
Il est généralement admis que les politiciens apprécient les bains de foule. Mais en prenant cette option, le président Patrice Talon semble avoir le souci d’économiser les ressources du pays, pour sans doute, les investir dans d’autres chantiers. Ce qui sauve les caisses du pays de certaines dépenses et contribue ainsi à son développement mais qui, d’une manière ou d’une autre, entraine le déclin des activités des organisateurs que l’on associait à ces ‘’festins’’. Peu importent les grincements de dents de certaines personnes. A l’ère de la Rupture, des nominations se font quasiment tous les mercredis. Le Conseil des ministres est l’instance solennelle qui jette les dés dans ce sens. Sauf que, contrairement aux vieilles habitudes, elles sont faites sans que l’on ne note une certaine euphorie autour de l’évènement. Ici, le sens de reconnaissance n’oblige aucun cadre à se livrer à ce jeu. ‘’Normo-médiatisation’’ oblige ! Des ministres reçoivent et adressent des remerciements à leurs concitoyens dans la plus grande discrétion et de nouveaux cadres promus se félicitent dans la sobriété, loin des objectifs des caméras, des micros et des enregistreurs. Ainsi va la République sous le régime Talon ! Une marque qui contraste nettement avec la manière de faire du régime défunt et qui doit continuer de faire école pour préserver les ressources du pays. De toute évidence, si la pratique devait être poursuivie, Cotonou et les autres localités du Bénin n’en finiront certainement pas, au regard de la grande masse qui collabore directement ou indirectement avec l’actuel président de la République, Patrice Talon, et du score de 65% qui l’a plébiscité comme porte-étendard de la Coalition de la Rupture, face à son challenger de la Continuité, Lionel Zinsou. L’interdiction des cérémonies propagandistes à la gloire du président de la République et de son gouvernement par le chantre du «Nouveau départ », sonne le glas de cette mode et ouvre une nouvelle ère politique : celle qui appelle Patrice Talon et son gouvernement à s’investir dans la restauration des valeurs républicaines et interpelle les autorités ainsi que les filles et les fils du pays à en finir avec ces moments folkloriques devenus presque une discipline olympique ou une compétition pour des cadres et personnalités, en d’autres temps. Vivement que la Rupture maintienne ce cap pour une meilleure image du Bénin à l’extérieur.
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