Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Mali    Publicité
aCotonou.com NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article
Politique

Djogbénou sur les 10 millions perçus par chaque commissaire : « Qu’est-ce qu’il y a de mauvais en cela ? »
Publié le lundi 18 juillet 2016  |  Matin libre
Joseph
© aCotonou.com par DR
Joseph Djogbénou, membre de la direction de campagne du candidat Patrice Talon




Il dit ne pas admettre cette forme de lynchage)
Il reconnaît avoir perçu aussi les 10 millions de FCfa à l’instar des 34 autres membres de la commission qu’il a présidée en vue des réformes constitutionnelles et institutionnelles. « Mais qu’est-ce qu’il y a de mauvais en cela ? », s’est-il interrogé. Il poursuit : « Sur les questions relatives à l’argent, nous sommes entourés d’une pudeur. Nous sommes dans un contexte de suspicion, nous sommes dans une culture où on ne déclare même pas ce que l’on gagne. Que cela constitue une préoccupation et pour certains même une occupation. Mais il faut assumer lorsque l’on met en place une commission pour travailler dans un délai déterminé, avec la qualité des personnes, il faut mettre les moyens. L’Etat a accepté de mettre les moyens. Tout le reste c’est un jugement de valeur. Et lorsque l’on choisit de poser les actes comme nous l’avons posé, on l’assume par anticipation d’être jugé ». Ces propos de Me Djogbénou sur Canal 3 vendredi dernier à l’occasion d’un débat sur les 100 jours de gouvernance Talon a été repris en d’autres termes par le ministre Garde des Sceaux, hier dimanche, sur Océan fm et Soleil fm. Plus de détails ici

En direct, cette fois-ci, il affirme qu’il ne peut pas dire exactement le montant exact décaissé au profit de la commission. Cependant, le président de ladite commission a fini par dire que la somme est en deçà de 500 millions FCfa. « Ce que je puis vous dire. Lorsqu’il a plu au chef de l’Etat de me confier l’organisation à la fois de cette commission et de faire en sorte que les résultats soient présentés dans un délai précisé, j’ai considéré qu’il faut aux membres de la commission, des moyens conséquents. Nous avons fait une petite enquête à la maison. Comment cela se passait, et les résultats qui nous sont parvenus, le président de la République dit non. On ne peut pas payer à une commission 20 millions, on ne peut pas payer aux membres d’une commission 18 millions. Premièrement. Il dit, alors que toutes les autres commissions sont payées à la présidence de la République, il dit non. C’est au Trésor public. Alors que toutes les autres commissions sont payées en l’absence de tous textes, il dit c’est sur la base de deux décrets. Résultats, les décrets ont été pris et présentés en conseil des ministres. On ne peut pas dépasser ce qui est payé aux membres des autres commissions. Deuxièmement, on doit rester dans une fourchette qui n’excède pas 450 millions. 450 millions pourquoi ? 450 millions sur les défraiements des membres de la commission, vous avez 10 millions. 450 millions pour la location des lieux, 450 millions pour l’entretien des commissaires, 450 millions pour le travail d’impression des documents, 450 millions pour la provision lorsque nous aurons arrêté les choix au niveau du conseil des ministres la provision nécessaire pour transformer le rapport en ouvrage à distribuer. 450 millions pour tout ça. Et donc c’est l’état de la situation. Nous n’avons rien fait qui ait dépassé ce qui est fait. Nous avons tout fait dans la transparence. Nous avons subi la chaîne financière. Je ne suis pas étonné que ce débat ait lieu dans la presse parce que les documents, la traçabilité est plus qu’évidente (…) Je vous mets au défi de me rechercher dans les archives de l’Etat, un seul décret qui ait fixé les émoluments des anciennes commissions. Vous ne le trouverez pas.

10 millions pour chaque membre de la commission, cela correspond à 5 ans de salaire d’un enseignant.

Je vous en prie, lorsque vous dites ça, ce n’est pas juste. Quand les autres commissions prenaient 20 millions, vous n’avez pas eu l’occasion de le dire peut-être parce que vous n’avez pas eu cette liberté…

En 45 jours…

Là aussi vous êtes injuste. Pourquoi vous êtes injuste. Parce qu’il suffit, la manière la plus complaisante, de mettre une commission en 6 mois et de se payer 20 millions, là ça satisfait à votre conscience. Elle est belle cette conscience. Donc vous comptez le nombre de jours, pour dire aux Béninoises et aux Béninois, non celui qui a pris 20 millions il est beaucoup plus patriote que celui qui a travaillé sans désemparer et en toute disponibilité pour les travaux que l’Etat lui a confié.

Mais Me Djogbénou, ce qui met les Béninois dans cet état c’est bien le contexte. Ce contexte que vous avez-vous-même (le gouvernement Talon) décrété pour dire qu’il faut aller désormais à l’économie des économies (réduire les charges de l’Etat Ndlr).

Je ne nie pas que le contexte est difficile. Ce que je réprouve, ce qui me déçoit, c’est le jugement de valeur. Quand vous parlez de Béninois, j’en compte très peu si ce n’est pas l’élite. Alors l’élite, je suis en capacité de discuter avec elle et j’aurai très peu d’arguments de sa part pour considérer que ce que ce gouvernement à fait est d’une gravité telle (…). Je n’admets pas cette forme de lynchage…

Transcription : Jacques BOCO

…difficile d’assumer

C’est un Joseph Djogbénou verbalement agressif pour ne pas dire mordant qui était en synchronisation hier dimanche sur les radios Océan fm, Soleil fm (Cotonou) et Urban fm (Parakou). Pour la énième fois, il a été invité à apporter les éclairages nécessaires sur l’un des sujets qui défraient la chronique : les émoluments perçus par les 35 membres de la commission chargée des réformes constitutionnelles et institutionnelles qu’il a présidée. A peine les questions formulées par les journalistes qu’il répliquait d’un ton grave. Mais là n’est pas le problème. Le même ministre Garde des Sceaux, président de ladite commission qui, a priori, dit que « lorsque l’on choisit de poser les actes comme nous l’avons posé, on l’assume par anticipation d’être jugé », refuse d’assumer et s’en prend aux professionnels des médias. Certains observateurs estiment même qu’il a minimisé les syndicalistes et autres citoyens qui continuent d’émettre des griefs contre le montant perçu. Si l’on s’en tient à certaines déclarations, même si tous les commissaires émargeaient, Me Djogbénou qui se déplace aux frais de l’Etat, rémunéré par le contribuable béninois, devrait s’abstenir de percevoir sa part, surtout que le même gouvernement a interdit désormais le paiement de perdiems aux agents de l’Etat pour des travaux en commissions. Pourquoi le ministre de la justice qui savait que le gouvernement sera « jugé », a eu alors ce comportement en studio ? Les journalistes et une partie du peuple ne sont-ils pas dans leur rôle de comprendre comment les fonds publics sont gérés à l’instar des députés qui pourraient également interpeller l’Exécutif sur le sujet dans le cadre du contrôle de l’action gouvernementale ? Quand on a fait l’option de la Rupture et du Nouveau départ et qu’on s’est engagé à faire les choses de façon plus « clean » que par le passé, doit-on avoir cette posture de Me Djogbénou sur les détails ?De la société civile à son statut de politique aujourd’hui, Joseph Djogbénou n’a-t-il pas émis des critiques, fait des dénonciations sur tel ou tel acte de gouvernements. Est-ce à dire que si c’est l’élite minoritaire seulement qui critique, alors la majorité du peuple « analphabètes » qui ne parle pas est en phase avec le gouvernement ? Visiblement, il semble qu’il est difficile d’assumer quand on est sous le feu de l’action. C’est ce que je crois.


Jacques BOCO
Commentaires