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Lutte contre la vindicte populaire : La Dgm outille les professionnels des médias
Publié le mardi 26 juillet 2016  |  24 heures au Bénin
Expédit
© aCotonou.com par Didier Assogba
Expédit OLOGOU, Dg des Médias du Benin (à d) et Fortune Assogba, president de l`Association des journalistes et communicateurs Scientififiques du Bénin (AJCSB) lors du lancement du site securité médias du Benin.
Maison des Medias " Thomas Megnassan "Cotonou le 30 juin 2016. Lancement officiel de la plateforme pour la protection et la sécurité des journalistes au Bénin et en Afrique.




Face à la recrudescence des actes de vindicte populaire, le gouvernement ne compte pas rester inerte. Afin de mieux outiller les professionnels des médias contre ce phénomène, la Direction générale des médias (Dgm) a organisé, du 21 au 22 juillet 2016, un atelier de renforcement de capacités à leur intention des professionnels des médiasà l’Hôtel bel azur de Grand-Popo.

« Les médias en lutte contre la vindicte populaire ». C’est cette thématique qui a tenu en haleine les professionnels des médias venus des quatre coins du pays la semaine dernière à Grand-Popo. C’était une occasion pour la Dgm d’aider les journalistes à mieux appréhender le phénomène, afin d’y faire face efficacement. En effet, il ne se passe plus de semaine où les populations ne se fassent, elles-mêmes, justice dans la lutte contre la pègre, les criminels et l’insécurité. Quelles sont les motivations intrinsèques qui les amènent à agir de la sorte ? Quelles peuvent en être, à long terme, les implications et incidences sur la société, la démocratie et l’Etat de droit ? Comment les professionnels des médias peuvent-ils contribuer à travers leurs productions à éteindre, sinon juguler, ce phénomène ? Tour à tour, plusieurs spécialistes ont eu à s’entretenir avec les participants.
Dans son constat, Expédit Ologou, Dgm, a exhorté ses confrères à plus de responsabilité dans le traitement des cas de vindicte populaire. « L’Etat de droit est en feu parce que chaque fois que la tête d’un citoyen brûle, c’est l’Etat qui brûle », a-t-il dit. Le rôle des professionnels des médias n’est donc pas d’exposer sans vergogne des braises de membres de corps humain calcinés sur la place publique à travers les réseaux sociaux. Il faut éviter la course au sensationnel.
A sa suite, le sociologue Dodji Amoussouvi a fait une analyse fouillée du contexte sociologique pour faire saisir les racines du phénomène. Partant du postulat selon lequel la vindicte populaire est un délit ou crime condamné par la loi dans un Etat de droit, il a démontré comment le procès public en usage au Moyen âge a été dévoyé au fil du temps, pour en fin de compte produire le contraire de l’effet recherché de nos jours. Beaucoup de paramètres, a expliqué le sociologue, peuvent justifier cet extrême.

La vindicte : un crime de foule
Il s’agit, entre autres, de l’insécurité, l’absence de l’Etat ou sa faiblesse à contenir les braquages, et, raison pas des moindres, la désacralisation de la vie humaine et le nivellement des valeurs. Pour lui, c’est à chacun des niveaux de cette échelle qu’il va falloir agir pour faire reculer le phénomène. Mais, a-t-il averti, il urge d’agir maintenant, surtout dans un contexte sous-régional où le terrorisme constitue une menace. C’est à Me Charles Badou que l’honneur est revenu d’exposer le régime pénal de la vindicte populaire. Selon lui, s’il est accepté de tous que la justice que se fait la population est une violation des dispositions de la loi, il n’en demeure pas moins vrai que le journaliste peut être poursuivi pour non-assistance à personne en danger, ou pour de non dénonciation de crime. C’est donc à chaque professionnel que revient la responsabilité d’établir la distance entre son rôle et toute forme d’excès. Ainsi, le rôle et la fonction du professionnel des médias peuvent être d’attirer l’attention des citoyens sur l’infraction que constitue la vindicte, et les sanctions prévues par la loi. La peine prévue est proportionnelle au rôle que joue chaque individu appréhendé ou incriminé. « La vindicte populaire est un crime de foule. C’est une justice parallèle, spontanée et expéditive. Le peuple cherche à punir un crime pour lui et par lui-même. Or, seul l’État a le monopole de la coercition publique. Il faut rappeler la présomption d’innocence », a par ailleurs, martelé l’avocat.

Willy N. OLA
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