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Invalidation de l’année académique à la Flash/Uac Pourquoi le Gouvernement doit se préoccuper de la crise
Publié le jeudi 4 aout 2016  |  Fraternité
Université
© Autre presse par DR
Université d’Abomey-Calavi




Une année blanche à la Flash, c’est plus de 30.000 étudiants sur le carreau et plusieurs millions d’investissements partis en fumée. C’est un lourd tribut que paient les étudiants et l’administration universitaire et que le Gouvernement ne peut passer sous silence. En effet, pour la première fois sous le renouveau démocratique, l’année académique a été invalidée dans l’une des Universités publiques du Bénin. Une décision qui étonne plus d’un quand on sait que les autorités universitaires ont géré pire par le passé. Mais, avec l’inconséquence des responsables étudiants, le Conseil pédagogique de la Flash et le Rectorat de l’Uac ont dû décider autrement. « Nous avons demandé aux étudiants de lever leur motion et de reprendre le chemin des évaluations. Jusqu’à présent, ils n’ont pas voulu démordre. Nous avons écrit un moratoire à chaque organisation et leur avons dit que si on dépasse une certaine période, nous ne pourrions plus sauver l’année », explique Flavien Gbéto, Doyen de la Flash.

Une décision irréversible selon le décanat
Le conseil pédagogique s’est donc réuni et a décidé d’appliquer les textes. « Si on doit sauver l’année à la Flash, nous irons jusqu’en juillet 2017. Mais devant nous, il y a les nouveaux bacheliers. Le conseil pédagogique a demandé qu’on mette un terme à cette année pour mieux préparer 2016-2017 », a ajouté Flavien Gbéto. Et les conséquences de l’entêtement sont là et irréversibles, à entendre les autorités universitaires. Les efforts de toutes les parties impliquées dans la crise sont désormais vains. A moins que le miracle ne survienne : une clémence du Recteur ou une médiation directe du Chef de l’Etat.

Talon en mission impossible
Le Chef de l’Etat s’est montré jusque-là très stratège en matière de gestion de crises. Là-dessus, il est alors attendu à jouer son va-tout à l’Université. A la différence de son prédécesseur qui s’était impliqué aux temps forts de la crise à l’Uac pour déjouer les pronostics d’une année blanche, Patrice Talon intervient dans un contexte particulier. D’abord, l’invalidation est déjà adoptée, ensuite il n’y a plus normalement de marges de manœuvre de la part des responsables étudiants « exclus ». Au même moment, il y a le poids lourd des copies que les enseignants ont du mal à gérer dans un laps de temps, la réalité que la session de rattrapage améliore largement les taux de réussite, et puis la contrainte majeure de temps et de ressources financières. Il n’y a que le Gouvernement qui puisse intervenir à nouveau pour régler la crise.
Entre autres solutions durables, les évaluations par questions à choix multiples, une correction automatisée avec l’outil informatique pourraient être envisagées pour faire face à la massification. La proposition émane du Vice-Recteur honoraire Antoine Vianou, qui dit avoir enclenché les démarches avec des partenaires techniques en son temps. Mais ce qui parait pour le moins indispensable pour l’heure, c’est le leadership de Patrice Talon, qui pourrait éviter d’enregistrer la première année blanche académique post 1990, au cours de son quinquennat.

La réaction de quelques autorités honoraires de l’Uac
Bienvenu Akoha , Professeur honoraire à la Flash
« C’est dommage pour tout le monde y compris pour les professeurs »
Je n’ai pas d’appréciation particulière car je suis à la retraite. Mais c’est l’attitude des étudiants qui nous a conduits à cela. Ce sont eux qui rompent constamment le dialogue par des roublardises à n’en plus point finir. Je crois c’est dommage pour tout le monde y compris pour les professeurs. Il y a 30000 étudiants à la Flash. Si 30000 personnes sont prises en otage par une trentaine de personne. Il faut bien faire quelque chose pour délivrer les otages. Je ne m’en réjouis pas. Mais les choses ne pouvaient qu’aboutir à cette chirurgie-là. Je crois qu’il faut mettre plusieurs mesures ensemble pour trouver la solution. S’il doit avoir des négociations, ça dépendra des nouveaux responsables parce que ceux qui parlaient au nom des étudiants cs sont disqualifiés d’eux-mêmes. Donc maintenant, il faut que les nouveaux responsables entament le dialogue. Personne n’a de plaisir à voir tout ce qu’il a investi pendant une année, partir en fumée comme ça. Je suis le premier à être triste de cette situation. Il faut que le dialogue se fasse avec des étudiants plus responsables.

Antoine Vianou, Ancien vice-recteur de l’Uac (2006-2011)
« Si l’on faisait le Lmd, il n’y aurait jamais d’années invalidées »
Ce qui se passe est prévisible. Depuis 2010, j’avais indiqué qu’en raison de la massification, il faut trouver une autre façon pour évaluer, en l’occurrence à la Flash. Il faut recouvrir aux moyens modernes dont des examens sous forme de questions à choix multiples. Aussi, le problème vient du fait qu’on n’a pas une bonne connaissance du Lmd. Ce système suppose la semestrialisation. On peut ne pas avoir obtenu tous les crédits attachés aux enseignements d’un semestre et réussir l’année. Une année ne peut pas être donc invalidée. Si l’on faisait le Lmd, il n’y aurait jamais d’années invalidées. Il peut avoir des offres de formation qui ne vont pas être effectuées et pour lesquelles on peut faire des rattrapages. Ce n’est pas un problème des enseignants. C’est parce qu’il y a une massification qui fait que malgré leur bonne volonté, ils ne peuvent pas corriger les feuilles. Ce n’est pas non plus un problème des étudiants. Tant qu’on ne trouvera pas une autre technique d’évaluation, on ne pourra pas s’en sortir. Il ne s’agit pas de dire que l’année n’est plus invalidée. Le Recteur a pris la décision en fonction des éléments dont il dispose. On ne peut y échapper. Mais pour le futur, il faudrait maintenant que les gens soient préparés à mettre en route cette forme d’évaluation, de sorte à ce que ça ne soit pas des hommes qui corrigent mais des machines. Le chef de l’Etat quant à lui, peut apporter des ressources nécessaires. Peut-être qu’il peut faire encore des miracles. Nous, on en sera heureux.
Propos recueillis par Fulbert ADJIMEHOSSOU & Marie-Ange ADJIVESSODE (Stag)


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