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Caucus africain 2016: Patrice Talon plaide pour un plan de développement économique durable
Publié le vendredi 5 aout 2016  |  La Nation
Cérémonie
© aCotonou.com par Didier Kpassassi et Didier Assogba
Cérémonie d`ouverture du Caucus africain 2016 à Cotonou
Jeudi 04 Aout 2016. Palais des Congrès de Cotonou. Réunions des directeurs des deux institutions de Breton Woods, des ministres des finances, de l`économie du développement et des gouverneurs des banques centrales des 54 pays d`Afrique.






Cotonou accueille pour 48 heures, depuis jeudi 4 août, la réunion 2016 du Caucus africain sur le thème « Accroitre l’appui des institutions de Bretton Woods en vue de répondre aux chocs, renforcer la croissance et promouvoir la transformation économique en Afrique». Les travaux de ce conclave de la communauté financière du continent ont été ouverts par le président de la République qui en a profité pour formuler plusieurs recommandations.

Des réflexions sur les actions passées des deux institutions (Banque mondiale et Fonds monétaire international) et des innovations pour celles à venir. C’est à cela qu’Abdoulaye Bio Tchané, ministre d’Etat en charge du Développement et président du groupe consultatif africain, a invité les participants au Caucus africain 2016, réunion annuelle du groupe africain des gouverneurs du Fmi et de la Banque mondiale et d’autres acteurs de la communauté financière du continent. «Au moment où nous nous réunissons à Cotonou, jamais la question de la résilience de nos économies ne s’est posée avec autant d’acuité», note Abdoulaye Bio Tchané. «Nous commencions à gagner du terrain ensemble dans la lutte contre la pauvreté, mais nos pays se retrouvent brusquement face à trois chocs exogènes importants», regrette-t-il. Il s’agit, rappelle-t-il, des changements climatiques, de la chute des cours de matières premières et du terrorisme. Chaque pays, indique le ministre d’Etat en charge du développement, a été touché d’une manière ou d’une autre par ces trois chocs. Ce qui impose, lance-t-il, des réponses concrètes face à la vulnérabilité économique et financière qui se généralise au-delà du continent africain. «Notre groupe devra à nouveau faire la preuve de son leadership et de sa détermination à assurer le progrès du continent et de nos pays respectifs. Nous devons mener des discussions et réflexions pertinentes au cours de ces assises pour continuer d’espérer la transformation de l’Afrique», exhorte Abdoulaye Bio Tchané. Mais au-delà, il faut aussi s’engager, notamment à prendre des décisions fortes pour traduire la détermination des Etats pour cette transformation, insiste-t-il par ailleurs.

Pour ce qui concerne le Fmi et la Banque mondiale, ces deux institutions, selon le ministre d’Etat, doivent continuer « d’assurer pleinement leurs responsabilités pour faire face aux bouleversements qui affectent le continent et le monde en particulier». D’où, son appel pour que l’Afrique ait une place plus représentative au sein des instituions de Bretton Woods en vue de saisir l’opportunité pour des partenariats sincères qui renforcent la croissance.

Rêver d’une autre Afrique économique

C’est avec émotion que le président de la République s’est exprimé devant les participants au Caucus. «J’ai de plus en plus l’impression que les institutions internationales font le minimum pour l’Afrique… Nous ne sommes pas loin d’un autre choc mondial. La pauvreté reste pire que la seconde guerre mondiale…», fait observer le chef de l’Etat qui plaide pour un plan Marshall au profit du continent.
Le président Patrice Talon, évoquant les priorités économiques de l’heure, indique que les pays africains devraient prioriser la mobilisation des ressources intérieures notamment par les réformes fiscales pertinentes ainsi que la suppression des subventions néfastes à l’économie. De leur côté, poursuit-il, «les pays développés devraient s’engager à appuyer le renforcement des capacités de l’Afrique en matière de lutte contre les flux financiers illicites tant en matière de coopération fiscale que dans l’implémentation et la fabrication d’un cadre réglementaire approprié».
«Aussi, Une collaboration est nécessaire à l’échelle mondiale pour réduire les cours des transferts d’argent et amplifier leurs retombées sur le développement», souligne le chef de l’Etat qui insiste sur l’amélioration de la gouvernance des Etats et la modification des rapports à l’aide pour enfin faire d’elle un outil qui libère le potentiel des ressources intérieures. Pour lui, ce sommet de haut niveau doit permettre de renforcer dans un échange structuré, la voix des représentants du continent sur des questions de développement socio-économique et s’inscrire dans le défi de la mobilisation suffisante de ressources pour la croissance face aux exigences du développement durable et inclusif.
Le président de la République note par ailleurs que «les engagements pris il y a un an à Luanda de même que les objectifs fixés n’ont pas été tous atteints du fait de la conjoncture peu favorable dans laquelle ont évolué la plupart de nos économies». Aussi, ajoute-t-il qu’au cours de l’année 2015, la chute du cours des matières premières, le déficit énergique et l’insécurité ont obéré la croissance économique africaine dans un contexte de raréfaction de la croissance mondiale».
Ces constats, selon Patrice Talon, «mettent à nu la vulnérabilité du continent face aux facteurs exogènes» et appellent à porter aux besoins croissants des populations, des solutions adéquates. «En regroupant autant de sommités du monde des finances, nous enregistrerons des progrès importants sur les questions d’intérêts communs… J’ai la conviction qu’avec la volonté et le soutien que le monde occidental a exprimé au profit de la Grèce, vous n’aurez aucun complexe pour intervenir courageusement au chevet de l’Afrique afin qu’un plan réel de développement durable soit mis en place pour ce continent», espère également le chef de l’Etat béninois.
Patrice Talon ira encore plus loin, pour inviter les participants à mener des réflexions dans le cadre du programme de développement post 2015 ainsi que les aspirations exprimées dans l’agenda 2063, afin que ce sommet rentre dans l’histoire.

Josué F. MEHOUENOU
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