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Invalidation de l’année académique 2015-2016 à la Flash/Uac : Le rectorat inflexible, les étudiants paralysent le campus
Publié le lundi 8 aout 2016  |  Matin libre
Brice
© Autre presse par DR
Brice Sinsin, recteur de l’Uac




(Le Synarès s’indigne pendant que Bertin Koovi accuse les étudiants)
La situation est plus que crispée désormais à l’Université d’Abomey-Calavi. Ceci en raison de l’arrêté rectoral N°484-2016/UAC/SG/CR/SP en date du 28 juillet 2016 portant invalidation de l’année académique 2015-2016 à la Faculté des lettres, arts et sciences humaines (Flash). Ajoutée à celle relative à l’exclusion pour cinq ans de 21 responsables étudiants de la Flash, cette décision est objet de vives polémiques et de multiples menaces de la part des étudiants et des centrales syndicales. Mais les autorités rectorales et décanales restent imperturbables et n’entendent point revenir sur leur décision. Au cours d’une conférence de presse vendredi dernier à la salle des actes du Rectorat, le recteur Brice Sinsin a affirmé que « La décision d’un conseil pédagogique est irrévocable » et que nul, même le Chef de l’Etat, ne peut oser une immixtion pour tenter de les contraindre à abroger l’arrêté. Il a également déploré l’entêtement de la communauté estudiantine malgré les tentatives pour les ramener à l’ordre et la proposition de rachat qui leur a été faite. Hier, dimanche sur la radio nationale, l’autorité rectorale a maintenu sa position tout en se demandant si l’onvient à l’université pour s’avouer déjà défaillant et commencer par réclamer une session de rattrapage. Les carottes sont donc cuites pour ces étudiants de la Flash. Il faudra donc avoir le courage d’accepter de perdre une année académique. Certes, c’est difficile mais la réalité est là ! La décision a été prise par le Conseil rectoral et les raisons la sous-tendant semblent pertinentes. On évoque comme raison, un défaut de temps matériel pour conduire les activités pédagogiques au titre de l’année académique en cours.

La paralysie totale du campus déclenchée…

Indignés contre la présente décision, les étudiants ont lancé un mot d'ordre national de grève illimitée. Toutes les activités académiques et pédagogiques sont donc paralysées depuis vendredi dans toutes les universités nationales du Bénin, notamment à l'université d'Abomey-Calavi. Il s'agit d'une motion de grève illimitée pour réclamer le rétablissement des 21 étudiants suspendus à la Faculté des lettres, arts et sciences humaines (Flash) et l'abrogation de la décision rectorale portant invalidation de l'année académique 2015-2016 à la Flash. Avec le soutien de la Confédération des étudiants et scolaires de l’Afrique (Cesa) et des centrales syndicales, ces derniers n’entendent pas démordre jusqu’à satisfaction totale de leur plateforme revendicative. Voilà qui annonce à nouveau des heures chaudes à l’Uac.

Le Synarès s’indigne et propose…

Dans une déclaration, le Syndicat autonome de la recherche et de l’enseignement supérieur (Synarès) s’insurge contre la décision. Pour le Synarès, ces décisions sont graves et inquiétantes ainsi que les motifs évoqués pour les justifier sont aussi graves que confus. « La direction du Synarès est indignée par le caractère secret que tentent de donner les autorités décanales et rectorales aux problèmes posés alors même qu’elles se préparent à fermer pour cause de vacances toute l’Université. Que d’insouciance pour des sanctions aussi lourdes que le blanchiment de l’année et l’exclusion de responsables d’organisations faîtières d’étudiants, avec les effets que ces décisions peuvent avoir », pouvait-on lire. Il est urgent et impérieux, selon le syndicat de procéder à la relecture du Règlement pédagogique de la Flash afin de l’adapter au nouveau système tout en prenant en compte les spécificités de l’établissement à gros effectifs. « Tout en condamnant la manière avec laquelle les autorités décanales et rectorales gèrent cette situation, la direction du Synarès invite les uns et les autres à la retenue et demande le rapport pur et simple des mesures qui prennent l’allure d’une liquidation pure et simple des acquis démocratiques à l’université », a déclaré le secrétaire général Afouda Fulgence.

A-t-on pensé d’abord aux conséquences ?

En effet, la question qu’il urge de se poser est de savoir si ces autorités ont marqué un court instant de réflexion sur les conséquences qui découleraient de la décision. Difficile en tout cas de répondre par l’affirmatif. Si la Flash était l’entité qui regroupait à elle seule plus de la moitié de l’effectif de l’Uac, il faudra s’attendre au pire l’année prochaine. Etant donné que les nouveaux bacheliers viendront s’ajouter au groupe déjà difficile à gérer. Outre la question de déficit d’enseignants, la question d’infrastructures devra se poser par acuité l’année prochaine. L’autre chose est de savoir ce que deviendront la scolarité des étudiants puisqu’il faudra se réinscrire l’année prochaine. La somme de quinze mille (15000F) versée par chaque étudiant sera-t-elle remboursée ou non ? La question reste posée. A-t-on également pensé aux multiples sacrifices et efforts consentis par ces pauvres étudiants avant d’invalider l’année ? Pour beaucoup, il s’agit d’une décision méchante et osée. De toute façon,le vin est tiré et il faudra pouvoir le boire!

Bertin Koovi s’invite dans le débat…

Tout en reconnaissant que l’Uac n’est pas prête pour accueillir le système Lmd, le candidat à la présidentielle 2016, Bertin Koovi accuse les étudiants de n’avoir pas mis sur le tapis leurs revendications durant la campagne. Pour lui, la génération actuelle est corrompue au point où l’on oublie de poser sa vision durant la campagne électorale au profit d’autres présents. « Vous posez un vrai problème mais vous avez mal choisi le timing pour en faire un problème national » a-t-il fait savoir.

Aziz BADAROU
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