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Crise universitaire au Bénin: les protagonistes au pied du mur
Publié le dimanche 14 aout 2016  |  APA




Cotonou (Bénin) Par Detondji Jonas - La crise générée par l’adoption de la session unique à la Faculté des lettres, arts et sciences humaines (Flash) bat son plein à l’Université béninoise d’Abomey-Calavi (Uac), devenue théâtre de démonstrations de force entre étudiants, d’une part, et, d’autre part autorités rectorales et forces de l’ordre. Une situation qui risque de s’envenimer dès mardi.

En effet, les associations d’étudiants réunis, vendredi, en assemblée générale, ont décidé du boycott des compositions à la Faculté des sciences techniques (Fast) et à la Faculté de droit et science politique (Fadsp) en raison de la grève illimitée déclenchée par les associations estudiantines.

«Nous demandons aux étudiants de rester chez eux. Nous avons foi que les camarades vont suivre le mot d’ordre. Nous communiquons actuellement par tous les moyens afin que l’information atteigne le dernier des étudiants qui dans leur majorité nous font confiance», affirme serein, Prince Boris Aké, président de l’Union nationale des scolaires et étudiants du Bénin (Unseb).

«Nous souhaitons que le chef de l’Etat, Patrice Talon se saisisse du dossier et initie une rencontre pour envisager des solutions pour une sortie heureuse de crise», a confié à APA, Prince Boris Aké, président de l’Unseb.

Les portes du dialogue sont également ouvertes pour aplanir les divergences avec les autorités rectorales et ministérielles, ajoute-t-il.

Malgré le spectre d’enlisement total de la crise universitaire, les protagonistes butent toujours sur l’essentiel.

Si les étudiants entendent obtenir satisfaction de leurs revendications qu’ils jugent légitimes, le Rectorat reste, quant à lui, inflexible sur des mesures fortement dénoncées par non seulement les étudiants mais également par le Syndicat autonome de la recherche et de l'enseignement supérieur (Synares).

Pour le Synares, il faut rapporter la décision du rectorat de l'Université d'Abomey-Calavi d'exclure 21 étudiants de la Flash pour une période de cinq ans et d’invalider l’année académique 2015-2016 dans la même entité.

"On est en système LMD (Licence-Master-Doctorat), si on est estime qu'on n'a pas fini de régler les problèmes du premier semestre, on ne peut pas entrer dans le second semestre. Pour cela, on ne saurait invalider l'année au motif qu'on ne peut pas trouver un calendrier", fustige le Professeur Gabriel Afouda, secrétaire général du Synares.

Le 26 juillet, la police avait réprimé une marche pacifique des étudiants et le lendemain, le Recteur avait entériné l'exclusion de 21 étudiants de la Flash accusés "de boycott de la composition, d'incitation au boycott de la composition, d'instauration d'un climat de trouble en salles d'examens, de violence préméditée et d'incitation à la violence, au terrorisme et à l’agression caractérisée."

La colère flambe dans le rang des étudiants. Les trois associations estudiantines (Uneb, Fneb et Unseb) décrètent une grève illimitée et générale pour boycotter les activités sur toutes les universités nationales.

Le Recteur ne démord pas face à la pression et de leur côté les étudiants sont déterminés à trouver satisfaction à leurs revendications, liées essentiellement à l’organisation d’une session de rattrapage à la Flash, au paiement des bourses et secours universitaires et à l’amélioration de leurs conditions d’études.

Annoncée à grand renfort médiatique en début de semaine dernière, la médiation d’un émissaire du gouvernement n’a pu faire baisser la tension dans les différents camps.

De leur côté, les responsables des étudiants ne considèrent pas cette séance avec l’intendant de la Présidence de la république, Séraphin Agbaoungbata, ancien responsable d’étudiant, comme une médiation mais une rencontre d’échanges avec un aîné qui partage ses expériences en matière de gestion de mouvement estudiantin.

Préoccupée par la situation, l’assemblée nationale à travers une question d’actualité a interpellé le gouvernement sur les causes de l’instabilité sociale persistante au niveau de l’Uac et les dispositions prises pour que la situation revienne à la normale.

D’autre part, des personnalités politiques, des syndicalistes et des autorités religieuses multiplient, apprend-on, des rencontres avec les différentes parties mais aucune issue de crise n’est perceptible.

Un impressionnant détachement de policiers et de gendarmes montent la garde de nuit comme de jour dans les coins stratégiques du campus et interviennent à chaque fois qu’ils le jugent utile.

En 2015, pour sauver in extrémis l’année universitaire après une longue paralysie, l’ex-chef de l’Etat, Boni Yayi avait obtenu des enseignants l’organisation à titre exceptionnel d’une session de rattrapage et d’un séminaire sur le système Licence Master Doctorat (LMD), qui devrait se tenir en octobre 2015 mais qui n’a pas eu lieu.

La plus grosse unité de formation et de recherche de l’Uac, la Flash compte plus de 45.000 étudiants inscrits dans onze départements académiques.


DJ/cat/APA
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