Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Mali    Publicité
aCotonou.com NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article
Société

Exposition et vente des produits du tabac autour des établissements scolaires : les recommandations de l’IECT et de l’ATCA pour lutter contre le phénomène
Publié le mercredi 17 aout 2016  |  La Nouvelle Expression




Dans le cadre du projet Tobacco Industry Accountability Hands Off Our Kids Schools (TIA-HOOKS), initié par l’Alliance pour le contrôle du tabac en Afrique (ACTA), une enquête a été réalisée par l’ONG Initiative pour l’éducation et le contrôle du tabagisme (IECT) pour exposer les tactiques de l’industrie du tabac ciblant les enfants autour des écoles. Les résultats de cette enquête ont été présentés hier à la presse, au cours d’un atelier qui s’est déroulé à la Maison de la société civile à Cotonou.

« Grands cigarettiers, petites cibles. L’industrie du tabac cible les écoles au Bénin ». C’est le titre de la plaquette qui résume les résultats de l’enquête réalisée par l’ONG Initiative pour l’éducation et le contrôle du tabagisme (IECT), en collaboration avec l’Alliance pour le contrôle du tabac en Afrique (ACTA). Une enquête, précise Rémi Kpognlangni, chargé de programmes à IECT, menée entre avril et mai dernier, qui prend en compte 9 écoles primaires et secondaires à Cotonou à savoir : le collège Akpakpa-centre, le complexe islamique Assafwa à Fidjrossè, l’Ecole primaire publique de Cadjèhoun, le Complexe scolaire protestant de Godomey, l’Ecole primaire publique de Houalakomey, l’Ecole primaire privée Morija, le complexe scolaire Wenser à Fidjrossè Plage, le collège Zogbo et l’Ecole primaire publique Charles Guillot de Zongo.

Akpakpa-centre et Charles Guillot, plus exposés

Selon les résultats de l’enquête présentés par Symphorose Houangni, chargé de communication à IECT, 108 points fixes de vente des produits du tabac sont dénombrés dans un rayon de 100 mètres autour des 9 écoles concernées. Soit une moyenne de 12 points par école, avec au moins un point de vente très proche et facilement visible depuis l’entrée principale des écoles. L’enquête révèle aussi que l’Ecole primaire publique Charles Guillot de Zongo et le Collège d’enseignement général Akpakpa-centre sont les plus exposés, avec respectivement 27 et 11 vendeurs ambulants.

Par ailleurs, il a été constaté que les produits du tabac sont la plupart du temps disposés avec des produits non tabagiques comme les bonbons et les friandises, fortement appréciés par les enfants. Tout ceci montre que l’industrie du tabac cible délibérément et systématiquement les enfants afin de les encourager à fumer.

Au regard de ce qui précède, l’ONG IECT et ses partenaires invitent la population béninoise à plus de vigilance. Mieux, ils recommandent aux autorités compétentes d’interdire la vente des produits du tabac autour des établissements scolaires, tout comme l’exposition desdits produits dans les points de vente, d’instaurer l’affichage de la mention « Vente interdite aux mineurs » dans tous les points de vente, etc.

Œuvrer pour un changement de comportement

Olivier Boco-Haya, point focal de la lutte anti-tabac au ministère de l’Enseignement secondaire, promet de faire un compte-rendu des résultats de cette enquête à qui de droit, afin que des décisions idoines soient prises. Salifou Daouda, membre de la Fédération des associations des parents d’élèves et d’étudiants du Bénin (FAPEB), quant à lui, n’est pas surpris de ces résultats qui reflètent bien la réalité. Il a invité les chefs des circonscriptions scolaires et les autorités académiques à prendre leurs responsabilités pour lutter contre ce « danger qui menace nos enfants ».

Pour Blandine Sintondji Yaya, représentant de HALTE tabagisme, plate-forme des organisations de la société civile engagées dans la lutte antitabac, il est nécessaire d’adapter les innovations de la loi antitabac à la convention-cadre de l’Organisation mondiale de la santé pour la lutte antitabac. Des plaidoyers sont menés et se poursuivent à l’endroit des autorités gouvernementales et de l’Assemblée nationale pour que le projet de loi, en souffrance au secrétariat général du gouvernement, puisse connaître un aboutissement heureux. Léonce Sessou, responsable communication de l’ATCA, qui soutient que cette enquête aide à dénoncer les pratiques pour un changement de comportement, a lancé un appel aux parents et aux autorités pour que des mesures appropriées soient prises pour régler durablement cette question de santé publique.

A noter que l’enquête a été simultanément menée dans 5 pays en Afrique que sont le Nigeria, le Bénin, le Burkina Faso, l’Ouganda et le Cameroun.

Prince AKOGOU
Commentaires