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Crise à l’Université d’Abomey-Calavi : Le gouvernement n’interviendra pas !
Publié le mercredi 24 aout 2016  |  Matin libre
Marie-Odile
© aCotonou.com par Didier Assogba
Marie-Odile Attanasso,Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.
Les 100 premiers jours du Président Patrice Talon au pouvoir.Causerie débat initié par la fondation Friedrich Ebert. Cotonou, le 13 juillet 2016. Soirée politique sur les 100 premiers jours du Président Patrice Talon au pouvoir




(Le Synares dénonce le mutisme de la ministre Attanasso)
Dans sa parution du vendredi, 19 août 2016, votre quotidien « Matin Libre » prédisait l’échec des médiations de l’Intendant du Palais au regard du niveau avancé de la situation critique à l’Uac. Et comme pour sceller le sort des étudiants de la Faculté des lettres, arts et sciences humaines (Flash), le gouvernement a fait savoir lundi, face aux Sg des centrales syndicales qu’il ne tentera pas une ingérence dans la gestion de l’Uac encore moins de la crise.

“Le gouvernement n'interviendra pas directement et ostensiblement dans la crise qui perdure à l’Uac. Mais il s'en préoccupe. “C’est la position du gouvernement pourtant vu comme le dernier recours des étudiants pour sauver les meubles à la Flash/Uac. Toute chose qui démontre simplement que les carottes sont définitivement cuites. Faut-il le rappeler, la situation s’est crispée davantage à l’Université d’Abomey-Calavien raison de l’arrêté rectoral N°484-2016/UAC/SG/CR/SP en date du 28 juillet 2016 portant invalidation de l’année académique 2015-2016 à la Faculté des lettres, arts et sciences humaines (Flash). Ajoutée à celle relative à l’exclusion pour cinq ans de 21 responsables étudiants de la Flash, cette décision démontre à quel point l’on a laissé pourrir la situation critique à l’Uac. Malheureusement, le gouvernement du « Nouveau Départ » n’entend pas intervenir directement dans la résolution de la crise. L’exploit réalisé l’an dernier par le régime défunt est loin d’être réédité à l’ère de la Rupture. Vu également l’intransigeance et le caractère inflexible qu’affichent les autorités rectorales et décanales au sujet d’un revirement, la désolation devrait déjà gagner le rang des étudiants de cette entité. Le Chef de l’Etat ne pouvant oser une immixtion pour tenter de les contraindre à abroger l’arrêté, on peut affirmer que cette fois-ci, les étudiants se sont faits bien avoir. Il faudra donc avoir le courage d’accepter de perdre une année académique.

Aziz BADAROU

(Lire le communiqué du Synarès)

CSTB
SYNDICAT AUTONOME DE LA RECHERCHE ET DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR (SYNARES)
03 BP 0803 COTONOU Tél. 97 60 35 26 / 96 24 31 71.

LETTRE OUVERTE
A MADAME LE MINISTRE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE COTONOU

Madame le Ministre,

Par décision rectorale n° 070-16/UAC/SG/VR-AARU/SA en date du 26 juillet 2016 portant sanctions disciplinaires infligées à des étudiants de la Flash et Arrêté rectoral n° 484-2016/UAC/SG portant invalidation de l’année, vingt et un (21) étudiants responsables sont exclus pour cinq (5) ans à la Flash et l’année académique 2015-2016 est invalidée dans la même faculté.

Ces décisions graves que le SYNARES a qualifiées d’injustes et disproportionnées dans une prise de position connue de vous ont été suivies de l’occupation du campus par les forces de l’ordre. D’autres événements tout aussi graves ont suivi :

1-Fermeture du campus pour raison de vacances annuelles avec disparition des autorités rectorales et décanales de la Flash, malgré la situation brûlante ;
2-Déclaration péremptoire du recteur qui tente d’hypothéquer toute issue de dialogue, même avec l’Autorité suprême ;
3-Interventions brutales de la gendarmerie avec arrestations d’étudiants qui ont été torturés à la brigade de Calavi.

Madame le Ministre,

La direction du SYNARES, une fois encore et à la suite de nombreux compatriotes épris d’esprit d’équité et de paix juge la situation grave et préoccupante. Par la présente, elle vient vous dire son indignation sur votre mutisme et inactivité face à la situation.

Madame,

La gravité de la situation à l’UAC ne tient pas seulement à l’occupation du campus avec massacre des étudiants. Elle ne vient pas seulement de l’exclusion arbitraire des 21 étudiants de la Flash et de l’invalidation de l’année dans cette faculté.

Tout en reconnaissant que ce sont là des dérives inadmissibles dans un contexte où existent des libertés et des droits acquis, la direction du SYNARES estime que ce qui fait la gravité, c’est l’insouciance affichée par les autorités face à un problème qui interpelle la communauté universitaire, le peuple tout entier.

Le problème qui secoue le monde universitaire, les étudiants en particulier, se pose avec acuité et vivacité depuis un an. Il est connu de tous et le 07 juin dernier nous vous l’avions rappelé. Il est connu du recteur SINSIN qui reconnait avoir reçu les représentants étudiants plusieurs fois. Pareil du Doyen/Flash qui se complait à s’y baigner.

On a promis un séminaire atelier pour régler le système et les problèmes qui s’y posent. Il ne s’est pas tenu. La remédiation est de règle en LMD. Elle se fait dans toutes les autres facultés sous la forme d’une session de rattrapage. Les étudiants de la Flash ont raison de la demander dans un contexte d’échec massif. Il faut la leur concéder.

Mais qu’avez-vous donc fait, Madame, pour y apporter solution ?

Pensez-vous, comme le Doyen GBETO Flavien et le recteur SINSIN Brice que c’est la fermeture de l’université pour un mois, la militarisation du campus, l’exclusion pour 5 ans de responsables d’étudiants et l’invalidation de l’année qui régleraient le problème posé ?

Que pensez-vous d’un conseil pédagogique qui se mue en conseil de discipline sans la présence des infortunés, sans leurs responsables étudiants, sans que notification leur soit faite, alors même que certains d’entre eux étaient absents de Cotonou pour raison de stage à l’intérieur du pays?

Que pensez-vous d’un conseil pédagogique qui se réunit le 05 juillet pour exclure des responsables d’étudiants à qui un moratoire a été adressé la veille (04 juillet) et qui court jusqu’au 08 juillet ?

Pensez-vous qu’un conseil dit de discipline tel que celui-là de la FLASH jouit d’une crédibilité suffisante pour inspirer le Recteur à mettre au défi l’Autorité de tutelle d’intervenir dans une situation rendue compliquée par ceux-là même qui en avaient la charge ?

Madame,

Nous vivons une situation dramatique pour des milliers d’étudiants, situation dans laquelle les autorités universitaires se trompent de rôle. Elles jouissent certes de l’autonomie de gestion à la tête des universités, dans l’administration des choses universitaires.

Mais l’autonomie de disposition n’appartient qu’à l’Etat et au peuple, seuls propriétaires de l’institution universitaire.

Il est par conséquent faux de croire que l’administration rectorale et décanale, empêtrées dans des dérives inexplicables, injustifiables peuvent fermer l’université et interdire toutes mesures de sortie de crise comme elles le font à tort.

Madame le Ministre,

Il y a quatre semaines déjà que dure la crise à l’UAC et votre mutisme ne se comprend guère.
La direction du SYNARES, a eu le mérite de tirer la sonnette d’alarme, auprès de vous le 07 juin, comme du décanat/Flash et du rectorat (à plusieurs reprises) et depuis très longtemps ! Il n’y a pas d’excuse qui tienne ! Ni de vous, ni des responsables de l’UAC ! Toute autre justification de votre part s’apparenterait plutôt à une complicité que notre peuple ne vous tolérera jamais.

Les mesures contre les étudiants sont injustes, inappropriées, disproportionnées. Il est grand temps de les rapporter sans délai.

Cotonou, le 22 août 2016.
Pour le Bureau Exécutif, le Secrétaire Général.
Pr AFOUDA Fulgence
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