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Système éducatif du Bénin : la formation technique et professionnelle face aux défis de l’emploi
Publié le mercredi 24 aout 2016  |  La Nouvelle Expression
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© Autre presse par dr
Le président-fondateur de l’Institut supérieur des métiers de l’audiovisuel (ISMA), le colonel Marcellin Zannou




Le Bénin, à l’instar de nombreux pays africains, gère les dommages collatéraux d’un système éducatif dessiné sur les modèles du colonialisme. Pour résoudre ce problème qui devient de plus en plus récurrent, il urge d’aller aux réformes, lesquelles passent par la prise en compte de la formation technique et professionnelle au détriment de l’enseignement général.

Moufidatou YEKINI ( Stag)

Le système éducatif béninois, pendant les premières années de notre indépendance, était essentiellement consacré à former des cadres pour alimenter l’administration publique et s’est, par conséquent, spécialisé dans la formation des fonctionnaires, des commis de l’Etat. Mais, il est apparu que ce système ne répondait plus aux besoins de l’évolution de notre pays. En effet, la fonction publique avait cessé de recruter systématiquement les cadres. En conséquence, nous avions à gérer les premières masses de diplômés sans emploi. Dans cet espace entre la fin de la formation et le début de la vie professionnelle, on ne savait qui devrait gérer les citoyens, qui devrait prendre soin d’eux, et les accompagner. La nature ayant horreur du vide, plusieurs structures sont nées. Chaque ministère y pataugeait et venait voir ce qu’il pouvait faire pour compenser le déficit. C’est pour compenser ce vide que l’Etat a créé la direction en charge de l’insertion des jeunes. Et comme beaucoup de diplômés restent longtemps dans cet espace de manque d’emploi ou de chômage parce que la formation qu’ils ont reçue ne correspondait à rien sur le marché du travail, il est retenu le principe d’assurer, en cas de besoin, la reconversion professionnelle d’un certain nombre parmi eux ; d’où la dénomination de Directeur de la Reconversion et de l’Insertion des Jeunes (DRIJ). Cette direction, qui est née en 2012, a fait un diagnostic de manque d’emplois dans notre pays.

Un système bâti par le colon

Le système éducatif béninois a été bâti par le colon pour résoudre son problème d’intermédiation avec les populations indigènes qu’il a retrouvées sur place. Il a mis donc en place un système sophistiqué de formation qui limitait les compétences des citoyens juste à l’activité de transmission de message, de commissions sans déformation. D’où les leçons qu’on apprenait par cœur, les récitations, les poésies et autres. Malheureusement, nous avons continué à perfectionner et à perpétuer ce système, qui est la cause de notre arriération aujourd’hui. Pour sortir de cette ornière, nous devons agir en opérant une rupture profonde. C’est la mission de la DRIJ. Les problèmes auxquels nous sommes confrontés se résument en 3 points essentiels. Premièrement, nous avons un gigantesque problème de régulation des flux. Avec l’enseignement public, nous sommes à environ 850.000 apprenants dans l’enseignement secondaire général. Dans l’enseignement technique et la formation professionnelle, nous sommes à environ 30.000 apprenants. Il faut corriger ce décalage et faire en sorte qu’on ait désormais plus d’effectif dans l’enseignement technique et la formation professionnelle. L’ambition du gouvernement est de porter à environ 50%, l’effectif global de la masse de jeunes envoyés vers la formation professionnelle. Le deuxième problème auquel nous avons à nous attaquer est la question de la qualification professionnelle des jeunes issus de ce système, même lorsqu’ils font la formation professionnelle. Les jeunes n’ont pas la qualification professionnelle suffisante pour leur permettre d’affronter de façon convenable les exigences du monde actuel de travail. Enfin, nous remarquons un problème de déficit d’esprit d’entreprise. La quasi-totalité des diplômés arrivent en tant que demandeurs d’emploi, surtout dans la fonction publique.
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