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Cnhu : Le calvaire des malades et accidentés a la peau dure
Publié le vendredi 26 aout 2016  |  Matin libre
Centre
© Autre presse par DR
Centre national hospitalier universitaire (CNHU)
Le plus grand hôpital du Bénin.




Hôpital de référence, le Centre national hospitalier universitaire(Cnhu)-HKM (Hubert Koutoucou Maga) de Cotonou peine à mériter ce statut. En effet, quand bien la vie humaine est sacrée et tout citoyen a droit aux services sociaux de base, c’est tout autre réalité dans ce grand centre de santé du Bénin notamment au service des urgences.

Aux urgences du Cnhu, le spectacle est ahurissant. Des accidentés laissés à même le sol, agonisants, baignant dans du sang ; certains allongés sur des cartons ou de vieux brancards sans le moindre soin. Il en est de même pour les gardes malades et accompagnateurs. Difficile pour eux de se taper un abri. Main à la tempe, on s’en remet à la providence. Visiblement, c’est une situation qui a la peau dure. Approchés, certains responsables et collaborateurs de ce service justifient cet état de chose par la non disponibilité de ressources financières pour l’administration de premiers soins. « Ce n’est pas le cas pour tout le monde », nuance un aide-soignant. Pour un médecin des urgences qui a requis l’anonymat, « il n’est pas aisé de voir agoniser un être humain et choisir délibérément de le laisser mourir quand on sait qu’on est là pour sauver. Cependant, l’on ne peut secourir tout le monde à ses frais ». C’est donc un problème de moyens financiers qui se pose. Mais comment en est-on arrivé à cette sorte de banalisation de la personne humaine dans ce centre hospitalier? Pamela H., infirmière, explique : « (…) les prises en charge immédiates de certains patients proviennent directement de la générosité et de la sollicitude de certains médecins ou infirmiers. Mais, cela n’est jamais remboursé après leur rétablissement et si on obtenait au moins de la reconnaissance, ce serait déjà ça ». La situation est grave et préoccupante. Jusqu’à quand un malade amené en urgence dans un centre de santé au Bénin, sans sous, pourrait bénéficier d’une réaction prompte en matière de soins pour qu’il ne soit sacrifié?

Qu’en est-il donc des mesures sociales ?

Il existe bel et bien un service social qui a pour vocation de s’occuper des personnes démunies et des cas désespérés dans cet hôpital. Pourtant les cas de patients non pris en charge et laissés pour compte sont légion. Selon un Assistant social en service au Cnhu, qui a requis l’anonymat, les responsabilités sont partagées et il faut savoir les situer. A l’entendre, les Béninois manquent de plus en plus de solidarité et sont mal intentionnés. Tout le monde veut être indigent même ceux qui sont nantis. Ce sont ces pratiques qui affaiblissent le système sanitaire qui en lui-même était mal conçu.

Pour bénéficier d’une aide sociale et de l’accompagnement de l’Etat, il faut certes remplir certaines conditions mais être également disposé à mener certaines démarches. « Aucune disposition n’est prise à part l’accompagnement financier », dénonce Aurelie T. « Ceux qui perdent connaissance et leurs téléphones au cours d’un accident et qui sont ramenés par les sapeurs- pompiers ne bénéficient que des premiers soins pour stabiliser leur état. Ce que tu deviens après, tant que tes parents ne viennent, ne concernent plus les médecins » poursuit-elle. L’assistant social confirme que sans un accompagnateur pour mener les démarches l’on ne saurait faire bénéficier un patient dans le besoin du « Fond sanitaire pour les indigents ». Il dénonce avec l’appui de ses collègues le manque de ressources allouées. Au égard de ce que représente la personne humaine, il urge que les acteurs à divers niveaux notamment les nouveaux dirigeants du pays se penchent sur la situation au niveau des centres hospitaliers du pays et au Cnhu en particulier.

Murielle Cakpo (Stagiaire)
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