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Destitution annoncée du maire de Parakou: «La procédure ira à son terme», dixit Souradjou K. Adamou
Publié le jeudi 1 septembre 2016  |  La Nation
Soulé
© aCotonou.com par DR
Soulé Alagbé et le nouveau maire de Parakou Souradjou Karimou Adamou.




Le maire de Parakou, Souradjou Karimou Adamou, prend acte de la motion de sa destitution déposée mardi dernier par dix-neuf conseillers municipaux sur les vingt-cinq. Il interdit toute manifestation contre la procédure enclenchée, alors que les contestataires de sa gestion commencent à s’ouvrir.

Souradjou Karimou Adamou se soumet à la volonté de dix-neuf conseillers municipaux (sur vingt-cinq) de lui retirer leur confiance, après treize mois d’exercice à la tête de la commune de Parakou. Il l’a signifié mercredi 31 août dans une adresse à la population, suite à la réception la veille d’une motion de destitution à lui adressée. «Je prends acte de leur motion et m’engage à faire en sorte que la procédure de destitution aille à son terme», déclare Souradjou Karimou Adamou, la voix pleine d’émotion. D’ores et déjà, il invite les uns et les autres au strict respect des dispositions régissant le maintien de l’ordre public. «En conséquence, sont interdites sur toute l’étendue du territoire de la ville de Parakou toutes manifestations publiques jusqu’à l’épilogue de cette situation», martèle le maire désormais sur une chaise éjectable. «Car, chaque citoyen de la cité de Kobourou, fut-il maire, doit mettre l’intérêt de la ville au-dessus de toute considération», poursuit-il. «Je vous laisse ma lutte en héritage pour que plus jamais le sang ne coule à Parakou», sanglote Souradjou Karimou Adamou, paraphrasant ainsi feu Hubert C. Maga, premier président du Bénin ex-Dahomey et natif de la ville de Parakou.

Dans la motion de destitution du maire en date du 30 août dernier et déposée le même jour par exploit d’huissier, les conseillers signataires lui reprochent «une navigation à vue, une gestion solitaire des affaires de la cité et surtout une gestion opaque caractérisée par des commandes et contrats de marchés sans aucun respect des normes et dispositions du Code des marchés publics».

Les langues se délient

Au nombre des dissidents, tous les trois adjoints au maire dont le coordonnateur communal des Forces Cauris pour un Bénin émergent (FCBE) et deux des trois chefs d’arrondissement de la ville ont signé la motion de destitution. Tous disent «ne plus se reconnaître dans sa gestion» et lui demandent en conséquence de convoquer une session extraordinaire dans un bref délai, laquelle sera consacrée uniquement au vote de défiance à son encontre.
Après les sorties médiatiques par groupes de jeunes interposés, les masques tombent et les langues se délient désormais. «Le maire confond la gestion d’une ville à sa propriété privée», s’indigne Idrissou Sylla, chef du 2e arrondissement. «Les exemples de mépris de la part du maire vis-à-vis des autres conseillers sont énormes», allègue-t-il. Idrissou Sylla dit ne pas être impliqué, par exemples, dans l’implantation des lampadaires solaires dans la circonscription administrative dont il a la charge, dans la réalisation et la construction d’un module de classe à l’EPP Bamora (Banikanni), pourtant située seulement à 300 m de son domicile. Même après le dépôt de la motion mardi dernier, poursuit-il, le maire a encore procédé hier mercredi à Nima, un quartier du 2e arrondissement, à une remise de site pour la construction de hangars du marché de la localité et ce, sans lui.
«Ça ne peut pas continuer. Nous sommes sur un terrain politique ; le capitaine qui nous conduit, ne nous fait pas de cadeau... Le maire pose des actes de développement mais c’est très déséquilibré », confie, pour sa part, Ibrahim Chabi Mama, actuel premier adjoint au maire et précédemment chef du 3e arrondissement au cours de la mandature passée. A l’en croire, les actions de développement de la mairie sont beaucoup plus orientées vers un arrondissement au détriment des deux autres.
Les actions sont «exécutées dans des conditions aux antipodes de la démocratie participative et d’une bonne gestion», dénonçait, il y a quelques jours, le collectif Kobourou des jeunes de Parakou. Des décisions sont prises «de manière unilatérale» au mépris des autres élus relégués au rang d’observateurs, qui ne sont informés de certaines actions que par voie de presse, a laissé entendre le porte-parole, Abdoulaye Mama. Pis, des marchés passés pour des travaux d’assainissement n’auraient «pas respecté le processus de passation des marchés et sentent l’odeur d’une forte corruption», selon le collectif. En début du mois de juillet dernier, accuse-t-il, le maire aurait fait débloquer une somme de 5 500 000 FCFA en régie pour une activité de fourniture de carburant pour les engins lourds non exécutée. A tout cela, s’ajoute une suspicion de surfacturation dans l’implantation des lampadaires, mais rejetée par le directeur des Services techniques de la mairie, Salifou Zimé Kpéra, chiffres à l’appui ?
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