Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Mali    Publicité
aCotonou.com NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article
Société

Destitution des maires à l’ère de la Rupture: Les maires à l’épreuve des règlements de compte politique
Publié le jeudi 1 septembre 2016  |  24 heures au Bénin
Karimou
© aCotonou.com par DR
Karimou Souradjou ,maire de la commune de Parakou




Comme on pouvait s’y attendre, on assiste aux menaces de destitution des maires au lendemain de la dernière élection présidentielle. Beaucoup d’entre eux risquent de laisser leur fauteuil dans les jours ou mois à venir. La décentralisation est prise en otage par les intrigues politiciennes.
Le maire d’Allada, Mathias Djigla, est sur la braise. Ce mercredi 31 août 2016, 12 conseillers sur 18 ont failli le destituer. Dans d’autres Communes, il y a des menaces de destitution des maires. A Parakou, le maire Karimou Souradjou ne contrôle plus la situation. 19 conseils sur 25 contestent sa gestion et lui indiquent la porte de sortie. Tout est fin prêt pour le destituer. Le même phénomène s’observe à Malanville, à Djidja. A Djougou, le sort du maire Mikael Bassabi est déjà définitivement scellé. A la manœuvre, Alassane Zoumarou, un rebelle au sein des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe), depuis plus de trois mois. Dans plusieurs autres Communes, des maires sont menacés de destitution. On leur reproche, dans la plupart des cas, des actes de mauvaise gestion des ressources de leurs Communes respectives.

Comment peut-on comprendre cette situation ? Une simple observation permet de tout comprendre. En effet, on constate aisément que les maires, menacés de destitution à tort ou à raison, étaient des ardents défenseurs du régime du Président Boni Yayi. Ils ont d’ailleurs œuvré en vain pour l’élection à la magistrature suprême de Lionel Zinsou contre l’actuel Président de la République, Patrice Talon, à la dernière élection présidentielle. Ces maires étaient des protégés de l’ancien système politique d’une manière ou d’une autre. Après le départ du Pouvoir du Président Boni Yayi en mars dernier, ils n’ont plus de parrains au sommet de l’Etat aujourd’hui. C’est dire qu’ils doivent se battre seuls contre leurs détracteurs pour se maintenir. On se rappelle que le maire de Sakété, Pierre Adéchi, a dû se rallier au camp de la Rupture à la veille du second tour de la dernière élection pour éviter sa destitution. Sûrement, les rebelles ont des appuis politiques pour atteindre leur objectif. Ce n’est pas pour rien que le maire de Parakou, Karimou Souradjou, un pro-Yayi, vit le chaud et le froid dans sa Commune, puisque les conseillers qui sont du même bord politique que lui n’osaient pas lever le doigt pour dénoncer sa gestion. En quelque sorte, les menaces de destitution sont purement politiques, avant d’être administratives, quand bien même l’on soulève des questions de mauvaise gestion qui se posait bien avant l’avènement de la Rupture. Vu d’un autre œil, ces questions de destitution risquent d’envenimer la gestion à la base (la décentralisation). Ce sont les populations qui subiront les conséquences des querelles politiciennes dans les Conseils communaux qui devraient s’occuper de leurs problèmes de développement. Il est alors important que les conseillers accordent plus d’importance aux préoccupations des masses populaires. Dans le cas contraire, les Conseils communaux seront otage du Pouvoir d’Etat, ceci en contradiction avec les principes de la décentralisation.
Commentaires