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Bavure policière à Houéyiho: Un zémidjan tué, un véhicule de police incendié
Publié le lundi 5 septembre 2016  |  La Nation
Ecole
© Autre presse par DR
Ecole nationale de la Police






Les populations de la zone d’Aïbatin non loin du collège d’enseignement général Houéyiho dans la ville de Cotonou ont été témoins dimanche 4 septembre d’un drame survenu entre un conducteur de taxi-moto communément appelé zémidjan et des agents de la Police nationale entre midi et treize heures trente. Si les versions des témoignages recueillis sur l’incident divergent sensiblement, la certitude réside en ce qu’un véhicule de la Police nationale a été brûlé par des conducteurs de taxi-motos mécontents de la mort d’un des leurs. Celui-ci bousculé par le garde-bout avant du véhicule qui le poursuivait est tombé et aurait succombé aussitôt suite à cette chute.

Un conducteur de taxi-moto communément appelé zémidjan mort et un véhicule de police entièrement calciné. C’est le bilan de la course-poursuite engagée dimanche 4 septembre par des policiers qui tentaient de rattraper un conducteur de taxi-moto qui se serait engagé en sens interdit.

"Ils ont été méchants ; comment peut-on poursuivre un contrevenant de passage en sens interdit jusqu’à l’envoyer ad patres ; il n’a pas volé ; ils l’ont poursuivi depuis Fifadji jusqu’ici et l’ayant rattrapé, ils l’ont renversé et la mort s’en est suivie". Ce sont les cris de détresse des témoins du drame survenu hier à Houéyiho non loin du collège d’enseignement général. C’est avec des gaz lacrymogènes que les policiers repoussaient tous ceux qui manifestaient pour protester contre leur acte. Non loin de là, un autre conducteur de taxi-moto qui avait reçu une grenade au pied droit lors des échauffourées saignait. C’est ainsi que ses pairs lui ont conseillé d’aller se soigner pour éviter le pire.
Revenu sur les lieux quelques minutes plus tard, Augustin Hountondji, conducteur de taxi-moto ayant assisté à la scène explique que son collègue décédé était en circulation. Ayant constaté que son carburant était épuisé, il a tourné sa moto, en position de sens interdit, pour s’approvisionner auprès des vendeurs d’essence installés au bord de la voie qui étaient à quelques mètres de lui. C’est alors, poursuit-il, que le véhicule de la police l’a poursuivi et l’aurait croché. Il serait tombé la tête contre la chaussée. L’un des policiers à bord du véhicule voulant lui mettre les menottes et s’étant aperçu qu’il ne vivait plus a changé de décision. La preuve, justifie Augustin Hountondji, est que les sapeurs-pompiers alertés sont repartis alléguant qu’ils ne portent pas les cadavres mais plutôt les personnes en détresse.
Ibrahim Montéiro, un autre conducteur de taxi-moto s’est montré plus critique et plus acerbe contre les policiers déclarant avoir partagé quelques instants plus tôt un café avec leur collègue qui venait de mourir. Pour lui, le regretté a été sollicité par un client. Il aurait donc emprunté le sens interdit pour aller prêter ses services ; c’est dans ses manœuvres que, poursuit-il, la police l’a poursuivi jusqu’à le renverser et la mort s’en est suivie aussitôt. Comme on s’en rend compte, les courses-poursuites par la police ou la gendarmerie des véhicules et ou engins de contrevenants n’ont souvent pas donné de bons résultats. En attendant la version de la hiérarchie policière, il serait bon que les autorités se penchent sur les situations du genre pour éviter ces désagréments et surtout les pertes en vie humaine.

Didier Pascal DOGUE
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