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Fabrication de fourneaux à gaz : Un secteur plein d’avenir
Publié le jeudi 8 septembre 2016  |  Fraternité
Un
© Autre presse par DR
Un cuiseur solaire




Hugues Adinsi, maitre soudeur à Agla, s’est spécialisé dans la fabrication de fourneaux à gaz pour accompagner le gouvernement dans sa politique de préservation de l’environnement par l’utilisation du gaz domestique.

Hugues Adinsi est un maitre-soudeur. Taille moyenne, teint noir, la quarantaine environ, c’est un homme affable, qui a de l’embonpoint avec sa moustache bien taillée. Cela fait au moins 10 ans que, tel un pionnier, il s’est spécialisé dans la fabrication des fourneaux à gaz pour accompagner l’élan populaire à l’utilisation du gaz domestique. Avant de s’engager dans ce secteur qui est en pleine croissance, Hugues Adinsi commercialisait les bouteilles de gaz domestique. Puis, au cours d’une foire, il a eu la lumineuse idée de devenir fabricant et promoteur des fourneaux à gaz. Il mit donc les moyens pour se faire former au Ghana et au Togo avant de se lancer véritablement. Hugues avait compris qu’il ne devait pas exercer le métier de soudeur de manière routinière et qu’il fallait innover dans un monde qui est en perpétuelle évolution. Innover au quotidien dans la manière de « joindre des pièces de métal au moyen d’une composition métallique fusible ». Cette manière de concevoir le monde, il l’a inoculée à ses apprentis. Rodolphe, un des quatre apprentis de Hugues Adinsi, en est un exemple vivant. « Le métier de soudeur offre plusieurs possibilités. On n’y est pas limité », affirme le jeune apprenti. Et parmi ces opportunités, Hugues et ses apprentis ont jeté leur dévolu sur la fabrication des fourneaux à gaz pour contribuer, entre autres, « au développement du Bénin », à la « lutte contre la déforestation », et pour s’imposer dans « un secteur qui est encore peu connu », confient-ils.
Dans leur atelier, sis au quartier Agla, dans le 13ème arrondissement de Cotonou, Hugues et ses apprentis ont l’art de transformer des objets hétéroclites, tels que fers, tuyaux, roues de voiture et de camion, en joyaux servant à la cuisson de mets délicieux. Ils fabriquent différents types de fourneaux. La fabrication d’un fourneau à un foyer dure une heure et demie environ. Et un fourneau à deux foyers prend deux heures. Des fourneaux qui ont l’avantage de durer et qui s’adaptent parfaitement aux marmites les plus volumineuses, contrairement aux fourneaux importés. De plus, Hugues soutient que les fournaux « permettent de gagner du temps dans la cuisson des aliments, sont moins salissants et réduisent les dépenses de la famille ».

Un besoin criant de main-d’œuvre
Hugues aurait aimé avoir plus d’apprentis et de jeunes gens qui s’intéressent à la fabrication des fourneaux à gaz. Mais, ils ne font pas la queue pour se faire former et exerce ce métier prometteur. « Les jeunes béninois ne veulent plus apprendre un métier. Ils préfèrent faire de longues études dans la perspective de trouver une place dans les bureaux », déplore-t-il. Puis, il ajoute : « Quant à notre clientèle, elle n’accorde pas l’importance et la valeur qu’il faut à notre métier. Cependant, ce n’est que ça que je fais et les revenus que j’en tire me permettent de satisfaire mes besoins vitaux ainsi que ceux de ma famille ». C’est donc un métier qui nourrit son homme. Et Hugues souhaiterait bien que l’Etat trouve le mécanisme pour inciter, faire former et accorder des subventions aux personnes qui nourrissent l’ambition de s’engager dans ce secteur novateur et plein d’avenir.
Ulrich G. CATARIA (Stag)
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