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Retour de l’ex premier ministre en France après la présidentielle : Comment Lionel Zinsou a frustré ses soutiens
Publié le mardi 13 septembre 2016  |  Matin libre
Lionel
© AFP par Thomas Samson
Lionel Zinsou, nouveau Premier ministre du Bénin.




L’autopsie de la présidentielle au Bénin continue d’être faite 5 mois après sa tenue. Dimanche, sur l’émission télévisuelle Zone Franche de Canal 3, Jean Gounongbé s’est attardé sur l’échec du candidat qu’il a soutenu, en l’occurrence Lionel Zinsou. Au-delà, l’ancien chargé de mission de Yayi Boni a exprimé sa désapprobation au sujet du retrait brusque de l’ex-premier ministre de la scène politique nationale pour la France.

« Je l’ai déjà dit sur une émission. Quelqu’un qui veut être chef d’Etat, qui au premier essai s’est retrouvé à 35% devrait beaucoup travailler, tout de suite, pour garder les 35% et améliorer son score en restant sur place (…). S’il veut être président du Bénin, il reste au Bénin et travaille au Bénin (…). Mais quelques jours après les résultats, le voilà nommé par un président Français. Ça décourage déjà beaucoup de gens parmi les 35% qui existent» Ce sont là les premiers propos de l’ancien chargé de mission, Jean Gounongbé, fustigeant la manière dont le Franco-béninois, Lionel Zinsou, candidat de l’alliance républicaine à la présidentielle de mars 2016, s’est envolé pour la France juste au lendemain de l’élection. Pour ce cacique du régime Yayi, le candidat arrivé deuxième au second tour « devraitprendre le devant des Fcbe (alliance majoritaire qui l’avait porté Ndlr) qui manquent de leader aujourd’hui ». Et de poursuivre : « S’il reste en France pour dire qu’il va s’occuper de la banque et autres, c’est bien. Mais revenir pour dire qu’il sera président, il travaillera longtemps parce que beaucoup ne seront pas derrière lui ». Et vu que les choses se compliqueraient pour Lionel Zinsouqui a abandonné le champ politique, Jean Gounongbémembre de l’alliance Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe), semble lui conseiller : « Je ne crois même pas qu’il aurait bien fait de revenir ». Pour conclure, le septuagénaire et président d’honneur du Congrès du parti pour le peuple (Cpp) réitère sa pensée de départ : « Moi j’avais déjà dit que quelqu’un qui veut rester ne se comporte pas comme ça ».

L’échec de Zinsou au scanner

Le président d’honneur du Cppa profité de ce plateau pour se prononcer sur l’échec du candidat Lionel Zinsou à la présidentielle de mars 2016. « La première leçon c’est le manque d’organisation formelle des Fcbe. Chacun est allé dans son sens et comme il le peut. Deuxième leçon, le président Yayi Boni aurait dû, quelques temps avant les élections, se retirer et laisser l’alliance Fcbe décider de son candidat. Un candidat qui est déjà connu et qui est ici (…). Le président Yayi Boni s’est levé et a désigné le candidat. Bien sûr qu’on avait soutenu ce candidat. Mais il est parti s’installer au Nordet nous faisait plus de mal que de bien, parce que le Béninois n’aime pas qu’on fasse des victimes. Lorsque vous faites une victime c’est là-bas le Béninois va. Le président Yayi Boni au lieu de faire le bilan de ce qu’il a fait de bien pendant les 10 ans, il battait systématiquement campagne contre Talon. Il aurait dû faire comme le président Kérékou l’avait fait et laisser la troupe travailler parce qu’on a une bonne organisation par département, par circonscription électorale… », a-t-il diagnostiqué. A tout cela, Jean Gounongbé ajoute la manière dont l’ancien premier ministre a été désigné candidat sans occulter une campagne électorale qu’il a conduite de façon « isolée » avec des alliés qui n’ont véritablement pas mouillé le maillot. Pis, il y a des gens qui sont restés les bras croisés parce que n’ayant pas reçu de financement, étant donné que la campagne de Zinsou n’a été financée. Autrement dit, c’est chacun des leaders soutenant le candidat « qui a sorti l’argent de sa poche ».

Jacques BOCO

Zinsou, premier et dernier essai ?

Visiblement, Lionel Zinsou à une présidentielle au Bénin c’est fini. Cette participation de mars 2016 risque d’être la dernière sauf cataclysme. A écouter l’ancien chargé de mission Jean Gounongbé, les chances du Franco-Béninois pour qu’il ait encore du monde autour de lui comme ce fut le cas il y a 6 mois, sont très minces. L’ancien premier ministre devrait rester en permanence au pays et surfer sur les errements du pouvoir de Patrice Talon qui, selon Jean Gounongbé ne s’était pas préparé pour gérer le Bénin. Au-delà, Lionel Zinsou doit aller de hameau en hameau pour porter assistance aux populations démunies et leur montrer qu’il n’est pas la caricature qu’on a présentée de lui lors de la campagne électorale. Si l’opérateur économique n’a pas pu cacher sa désapprobation quant à la manière dont Lionel Zinsou est reparti du Bénin, c’est que sans doute beaucoup d’autres, comme lui, ruminent cela. Lionel Zinsou à nouveau candidat en 2021 avec les mêmes soutiens, ce serait peine perdue semble dire Jean Gounongbé qui déjà conseille à l’ancien premier ministre de ne plus tenter cette aventure. A y voir de près, du moins à bien décrypter aussi les propos du candidat malheureux, il ne serait plus décidé à reprendre l’expérience. Sur Rfi récemment, on peut le lire dans sa pensée même s’il semble entretenir le flou. « J’espère qu’il y a un avenir après la candidature (…). Je ne pense pas que la politique soit un métier (…). Je vais refaire mes métiers. Pour l’instant, je vais faire mon métier de banquier d’affaires. Je crois énormément à la vie associative. Donc je vais m’occuper d’Africa-France, de la Fondation Zinsou au Bénin et d’autres activités. Et puis on verra bien », a-t-il confié dans un premier temps avant de nuancer : «Je ne pense pas que la politique soit un métier. Mais quand on est sollicité pour faire de la politique je ne pense pas qu’on puisse se dérober non plus. Donc ma réponse c’est que je ne me déroberai pas, mais je ne veux pas en faire mon métier. La politique politicienne on y va quand elle vous appelle. Mais quand elle ne vous appelle pas, on a beaucoup de choses utiles à faire ».

J.B
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